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Helstrid de Christian Léourier

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Parution de février aux éditions Bélial, dans la collection Une heure lumière, Helstrid nous envoie sous la plume de Christian Léourier sur une planète inhospitalière. La présence humaine est très limitée, semblant destinée uniquement à marquer une présence biologique, au sein d’un mine pour un matériau rare.

C’est sur cette planète que nous rencontrons Vic, qui a quitté la Terre suite à une déception amoureuse, dans un conflit que nous ne connaissons pas. Ce que je retiens de son histoire, c’est surtout que la Terre a subi de violents incidents climatiques qui ont entraînés la submersion de grandes zones. Impliqué dans les opérations de sauvetage, Vic a croisé Mai et, si l’histoire semble avoir bien commencée, elle semble finalement se terminer par une fuite de ce dernier vers une destination pratiquement sans retour.

Mais revenons sur Helstrid. Deux bases sont présentes, totalement pilotées par les machines, et un ravitaillement est nécessaire. Après plusieurs reports, il est désormais obligatoire de faire le trajet et c’est Vic qui s’y colle, dans un des trois “camions”, dotés de Noyaux Noétiques (pour faire simple des Intelligences Artificielles). Comme la planète est soumises à tous les extrêmes (vent, températures, atmosphère, …), Anne-Marie, l’I.A. du camion de Vic, a pour objectif de protéger son passager mais comme vous vous en douter, rien ne va se passer comme prévu…

Ce court récit va nous proposer très rapidement un huis clos entre l’homme et l’I.A.. Une des questions que l’on se pose très rapidement est que fait-on sur cette planète ? A partir du moment où toutes les machines s’autogèrent et qu’elles semblent ne pas nécessiter d’interventions humaines, pourquoi prendre le risque ? Cette question n’est pas répondue, mais je m’interroge fortement sur l’état dans lequel est la planète puisque nous parlons à un moment d’une montée des eaux à Prague, et nous sentons bien dans ces souvenirs de sauvetage que la situation de la Terre est dramatique.

Cela peut expliquer cette volonté d’envoyer les Hommes aux quatre coins de l’univers, dans des environnements hostiles à défaut d’autre chose, pour tenter de faire survivre l’espèce… Ou alors c’est autre chose, mais je ne met pas le doigt dessus.

Néanmoins, ce temps hors du temps entre Vic qui va réfléchir à sa vie, à ses choix, à sa fuite perpétuelle et Anne-Marie, qui va s’interroger sur l’intérêt de la présence humaine est passionnante. Une relation d’abord distante et relativement gênante tant la machine semble capable de décrypter et d’analyser les moindres détails de la vie de son hôte et particulièrement inquisitrice. Nous nous poserons beaucoup de questions aussi sur cette relation et la succession de problèmes qu’ils rencontreront… Ils sont si normaux, y compris dans le contexte d’Helstrid, que nous pourrions nous interroger sur la réalité des événements ou sur une intervention d’Anne-Marie : volontairement (pannes provoquées) ou involontairement (Informations tues), l’I.A. ne chercherait-elle pas à se débarrasser d’un compagnon trop encombrant ? Ou alors, n’y aurait-il pas un rejet du troisième personnage de ce récit – Helstrid elle-même – de toute forme d’envahissement ?

De mon côté, j’ai plongé des deux pieds dans cette nouvelle, sans aucun regret lorsque je l’ai refermé…

Profitons-en pour préciser que Helstrid est nommé aux Prix Utopiales 2019.

Le Bélial (Février 2019) – Une heure lumière – 116 pages – 8,90€ – 9782843449444
Couverture : Aurélien Police

Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité : Helstrid est de ceux-là. Des températures de -150 °C ; des vents de 200 km/h ; une atmosphère toxique. Pourtant, la Compagnie tient à exploiter ses énormes ressources en minerai, appâtant les volontaires à l’exil à grand renfort de gains conséquents. Des hommes et des femmes à l’image de Vic, qui supervise le travail de prospection et d’exploitation des machines. Un job comme un autre, finalement, et qui vaut toujours mieux que d’affronter son passé laissé sur Terre… Jusqu’à ce que le porion soit contraint d’accompagner un convoi chargé de ravitailler un avant-poste à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Un trajet dangereux, mais les IA sont là pour veiller à la bonne marche des véhicules suréquipés et à la protection du seul humain embarqué. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux…


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