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Kallocaïne de Karin Boye

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Léo Kall est un chimiste de la ville des chimistes n°4. Dans le monde de Léo, l’Etat Mondial est omniprésent et l’individu s’efface totalement devant le bien général : tout est mis en œuvre pour sauvegarder la sécurité du groupe et la dénonciation devient l’affaire de tous, que ce soit les inconnus qui vont remonter les comportements suspects mais aussi les conjoints ou encore « l’œil » qui est présent jusque dans la chambre à coucher. Le seul domaine qui reste inaccessible à l’état est l’esprit… Jusqu’à ce que Léo découvre les capacités de la Kallocaïne, qui permet, tel un sérum de vérité, de découvrir ce que pense réellement le sujet soumis au produit : les révélations qui sont faites  sous cette molécule reste marqué dans l’esprit du cobaye. Maintenant, plus personne ne peut nuire, même de façon onirique, a l’état.

considéré comme une des œuvres dystopiques majeures, Kallocaïne est un roman suédois écrit en 1940 par Karin Boye dont la première parution française date de 1947. Dans ce roman, nous trouvons de nombreux sujets qui seront repris dans 1984 de Georges Orwell et en tête de pont ce contrôle permanent de la population et la baisse de la qualité de vie acceptée pour permettre à l’Etat Mondial d’exister. Le personnage central Leo Kall est convaincu du bien fondé de cet état omniprésent et n’aura de cesse de mettre en avant ses compétences de chimiste pour permettre d’anticiper encore plus les risques d’atteinte à l’intégrité de l’état. Dans ce monde où la guerre avec le voisin semble déclarée même si personne ne connaît ce voisin, la  découverte de la molécule de Kallocaine va entraîner le chercheur sur une pente glissante, le faisant réfléchir à sa position et à sa relation avec les autres, fondée en permanence sur la peur d’être dénoncé.

C’est aussi une façon de montrer une société totalitaire, soumettant sa population par la peur, la peur qui permet de faire faire les pires choses aux populations.

Un roman à découvrir absolument car sonnant toujours juste à notre époque.

Helios (Décembre 2015) – 7,90€ – 235 pages – 9782361832308
Traduction
: Léo Dhayer
Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’Etat Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l’individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d’entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d’un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n’était pas qu’un rêves.


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