La Thaïlande a réussi à se protéger bon gré mal gré contre les épidémies liées entre autre aux modifications génétiques menées par de grands groupes multinationaux. C’est une des raisons pour laquelle la Thaïlande s’est énormément renfermée sur elle-même et évite toute importation. Les contrôles à la frontière sont donc rigoureux mais de plus en plus de fonctionnaires cèdent aux sirènes des bakchichs.
L’énergie est aussi une denrée devenue très rare, les accidents sur les usines qui permettent de stocker les calories sont souvent vécu comme de grands drames. L’accident survenu à l’usine d’Anderson attire donc l’attention sur cette usine, ce qui n’est pas du goût de son propriétaire qui cherche la discretion.
Emiko est une androïde qui est désormais employée dans un bordel et soumise du fait même de ses origines non naturelle à tous les sévices possibles et imaginables par les clients qui se défoulent sur elles de toutes les inquiétudes qu’apportent les modifications génétiques.
La prochaine mutation de la cibiscose pourrait très bien attendre dans un flacon devant eux et ils tendraient la main pour un pot-de-vin. Parfois, je pense que nous vivons à nouveau les derniers jours de la bonne vieille Ayutthaya
Paolo Bacigalupi nous décrit une Thaïlande résistante à un marché mondial global, prêt à tout pour toujours plus de bénéfices, même avec les conséquences déjà présentes d’épidémies mortelles. Les personnages que nous allons suivre sont tous au bord de la rupture, soit parce qu’ils veulent absolument rester honnête envers et contre tout, soit parce qu’ils essaient de contourner le système, soit parce qu’ils n’ont plus envie de subir la situation.
Cette description rend le futur très sombre et le choix de la Thaïlande comme ‘ancrage’ de l’histoire nous rend la culture et l’action totalement dépaysante. Le début est long, et le sera probablement trop pour certain, mais l’attente vaut le détour. Les thématiques abordées – Manipulations génétiques, intelligence artificielles, corruption, rejet de l’autre – sont tellement variées qu’elles rendent le livre d’une rare richesse.
Il ne faut pas laisser ce livre entre toutes les mains, notamment les plus jeunes, tant l’auteur ne ménage pas – sur certaines scènes – la sensibilité du lecteur.
Le livre a reçu de nombreux prix :
- Prix Hugo 2010 du meilleur roman
- Prix Nebula 2009 du meilleur roman
- Prix Locus 2010 du meilleur premier roman
- Prix John W. Campbell, Jr Memorail 2010
Au Diable Vauvert (Février 2012) – 603 pages – 23,00€ – 9782846263849
Couverture : Nele Schütz Design
Traduction : Sarah Doke
Titre Original : The Windup Girl (2009)
Fin du XXIe siècle, après le grand krach énergétique, la calorie est devenue l’unité la plus recherchée. Anderson Lake travaille en Thaïlande pour AgriGen, une multinationale agroalimentaire. Sa couverture de gérant d’usine lui permet de passer au peigne fin les marchés des rues de Bangkok à la recherche de denrées que l’on croit disparues. Là, il rencontre Emiko.
Emiko est la Fille automate, une belle et étrange créature abandonnée. Emiko n’est pas humaine, elle fait partie du Nouveau Peuple, c’est un être artificiel é
levé en crèche et programmé pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto.
Considérés comme des êtres sans âme par certains, comme des démons par d’autres, les automates sont des esclaves, des soldats et des jouets pour les plus riches dans ce futur proche et effrayant où les sociétés de calories dirigent le monde. L’ère du pétrole est passée, et les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la terre.
Qu’arrive-t-il quand les calories deviennent monnaie ? Quand le bioterrorisme devient un outil de profit pour les entreprises ? Quand les dérives génétiques dudit bioterrorisme forcent l’humanité à basculer dans l’évolution post humaine?
J’ai Lu (avril 2013) – 639 pages – 8.00€ – 9782290032664
Dans un futur proche où le tarissement des énergies fossiles a radicalement modifié la géopolitique mondiale, la maîtrise de la bio-ingénierie est denveue le nerf d’une guerre industrielle sans merci. Anderson Lake travaille à Bangkok pour le compte d’un géant américain de l’agroalimentaire. Il arpente les marchés à la recherche de souches locles au coeur de bien des enjeux. Son chemin croise celui d’Emiko, la fille automate, une créature étrange et belle, créée de toutes pièces pour satisfaire les caprices décadents des plus puissants qui la possèdent, mais désormais sans attaches.
2 réponses à “La Fille Automate de Paolo Bacigalupi”
[…] les avis de Fantastinet, Anudar, Efelle, Guillaume, Gromovar, Lorhkan, Unwalkers, Viinz, Nymeria, Pierre Jouan, […]
[…] les avis de Fantastinet, Anudar, Efelle, Guillaume, Gromovar, Lorhkan, Unwalkers, Viinz, Nymeria, Pierre Jouan, […]