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La part du monstre de M.R. Carey

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Il faut bien se l’avouer, le roman donne en premier abord l’illusion d’un nième titre autour des zombies et de l’invasion zombie mais ce huis-clos autour de douze humain.e.s réparties pour moitié en militaire et pour moitié de scientifiques va nous tenir en haleine tout au long des 448 pages.

Lorsque nous prenons contact avec les personnages, nous nous retrouvons au sein de la Rosie, étrange véhicule tout terrain dans lequel l’équipe va vivre pour tenter de découvrir un remède à la maladie qui se répand et transforme l’humanité en créature assoiffée de sang.

Douze hommes et femmes dans un énorme véhicule blindé ne forment pas un si gros risque, au bout du compte. Ils ont beau être porteurs de beaucoup d’espoirs et de rêves, si on devait les perdre, leur absence serait supportable.
On peut se passer d’eux et ils le savent.

L’équipe est soumise à un double commandement militaire (au travers du général Carliste) et civil (par le Docteur Fournier) mais nous comprenons rapidement que l’intrigue va rapidement tourner autour de deux personnages, tous deux côté scientifique : le Docteur Khan, dont la grossesse va rapidement devenir problématique et le jeune Stephen qu’elle a pris sous son aile, un jeune autiste qui a réussi à créer un produit rendant invisible l’odeur du corps pour les “Affams”…

C’est d’ailleurs par ce garçon que les questions vont commencer à affluer : de ses analyses des Affams, il va rapidement ressortir des anomalies expérimentales qui vont l’amener à s’interroger sur une troisième voie entre l’homme et l’Affam. Ces constats vont mener le jeune garçon à prendre plus de risque et dans le même temps à faire prendre plus de risques à ces camarades… Ce qu’ils n’apprécient que très moyennement au final.

Avec un sens de l’aventure très marqué, M.R. Carey va nous faire vivre l’aventure du Rosie, qui en plus de ces problèmes de lutte contre les Affams, va exarcerber les différences de point de vue des membres de l’équipage, avec une montée significative de la pression.

Mais qui sont les monstres ? S’agit-il de ses Affams qui sont incapables de lutter contre leur condition, ou les hommes qui n’arrivent pas à faire taire leurs soif de pouvoirs ? Le personnage de Stephen est pour moi celui qui est le plus intéressant : tout d’abord, il permet de mettre en lumière un personnage autiste, ce qui n’est pas aussi fréquent. Sa particularité sera au centre de nombreuses discussions et le rendra plutôt impopulaire au sein de l’équipe. Une grande partie de l’histoire tournera donc dans la relation du jeune homme avec l’équipage et notamment avec le Docteur  Rina Khan qui est la seule avec laquelle il accepte une forme de contact.

Un très bon roman sur la différence et sur la survie.

L’Atalante (22 mars 2018) – La Dentelle du Cygne – 448 pages – 23,9€ – 9782841728510
Traducteur : 
Nathalie Mège (Anglais)
Titre Original : The Boy on the Bridge (2017)
Couverture : Raphaël Defossez
Sur une Terre en proie à la terreur.
Stephen, 14 ans, autiste et surdoué, a pris place dans un laboratoire mobile avec six militaires et six scientifiques. Sauveront-ils l’humanité ?


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