Les Annales du Disque-Monde 28
Sam Vimaire attend un heureux évènement.
Mais Sam Vimaire regrette le temps ou il n’était que sergent. Il regrette sa vie dans les rues d’Ankh-Morpok. Il se sent mal à l’aise dans ses habits de Duc. Alors, lorsque l’occasion d’arrêter un dangereux criminel s’offre à lui, il se lance à sa poursuite. Une chasse qui va le ramener dans le temps. Dans un temps qu’il a déjà vécu.
Sous la houlette de Lout-sé (Procrastination), il va revivre un des passages historiques de sa cité, jonglant avec le temps.
C’est dans une Ankh-Morpok plus dépouillée, moins civilisée, que va naître le guet que nous connaissons. Un guet sans troll, sans nain et sans louve garou, un guet humain…
J’espérais dans mon résumé de Procrastination un volume plus léger. Et bien non. C’est un volume plein de mélancolie. Le retour en arrière d’un homme sur son passé. Bien sur, on y trouve toujours l’humour pince sans rire de Terry Pratchett, mais en moindre quantité, sinon en qualité, que dans ses premiers volumes.
Le voyage dans le passé et ses paradoxes temporels y sont bien traités, mais ce n’est qu’une toile de fond pour y traiter des sujets plus réels. La police, avec ses travers et sa mission première, servir la cité. Pratchett sait toujours garder ses héros humains, plus humains que héros. On y trouve aussi une photographie de la populace , du Peuple , que certain pourrait voir comme amère, mais seulement vraie. La révolution y est aussi traitée, sans aucune complaisance, sous tous ses angles, positif et négatif, mais au résultat pas très réjouissant. Au passage, cumulant l’idée de révolution et celle de police, c’est aussi l’idée de loi, de citoyenneté qui passe au crible de la plume de l’auteur. L’Homme n’en sort pas grandi, l’exception ne balançant que trop faiblement la généralité.
Coté personnages, c’est tout le guet, mais surtout Chicard, Côlon et Raymond, le zombie (si ,si vous verrez) qui nous dévoilent une partie de passé, de leur débuts professionnels.
Plus succinctement, mais tout aussi importants, Veterini, Planteur nous disent bonjour, trente ans plus tôt.
Josh Kirby (http://fr.wikipedia.org/wiki/Josh_Kirby) , décédé en 2001 🙁 , laisse la place à Paul Kidby(http://www.paulkidby.com/), autre artiste accrocs du disque-monde, pour ce qui est de l’illustration de ce vingt-huitième volume. On a aussi droit à une jolie carte de la cité de Stephen Briggs (http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Briggs) ,un autre drogué du monde posé sur le dos d’une tortue.
Deux pages où j’ai quand même rigolé franchement, page 311, une réplique de Côlon, et page 429, avec Ridculle. 🙂 … pas d’inquiétude, on sourit quand même souvent.
Voilà. On pourrait craindre qu’après tant de volumes, on finirait par se lasser du disque-monde, mais non. Mais je regrette quand même cette part d’humour joyeux des premiers volumes, même si les sujets étaient déjà sérieux. L’auteur me semble de plus en plus déçu, ou fataliste, arrivant de moins en moins à noyer sa vision du monde sous son humour. Cependant, comme me l’a fait remarquer un ami, l’Angleterre ne prête pas spécialement à rire ces derniers temps non plus, comme le reste du monde.
Un volume avec Rincevent, ou Mémé cire-du-temps, ne serait pas pour me déplaire. Quand vous voulez, Monsieur Terry Pratchett.
Etienne
Un volume en forme de préquelle dans la série du Guet (qui a déjà vu les tomes 8, 15, 19, 21 et 25) qui permet de découvrir un jeune Vimaire et une bonne partie des agents historiques (donc sans les jeunes : Carotte et Angua) .
L’impression initiale, pas tout a fait effacée depuis, est que Pratchett ne s’est pas foulé avec la stratégie du voyage dans le passé. Ca ressemble à un manque d’inspiration, impression qui tend à se confirmer avec une intrigue à mon avis un peu maigre : Vimaire poursuit un assassin dans le temps et il y rencontre son passé. Bon. La bonne surprise est la présence de Lou-tsé, spécialiste du temps, personnage sympathique que j’imaginais condamné à un one-shot. J’ai trouvé par contre que certains personnages, bien introduits, étaient vite expédiés à la fin, comme la « femme de l’ombre », manipulatrice de l’opération, faiseuse de roi, qui est singulièrement absente de l’épilogue.
Et pourtant, en dépit de ces défauts, ce livre tourne plutot bien, pas si désabusé que cela, mais ce n’est définitement pas le meilleur de la série, plutot un obligé, comme quand Nothomb doit sortir un livre à chaque rentrée ou Woody Allen un film: quand on se fait imposer un rythme c’est parfois un peu moins bon mais on sens que derrière il y a du talent.
Pocket (Février 2011) – Fantasy – 472 pages – 8.20€ – 9782266212700
Le commissaire Vimaire n’aurait jamais dû poursuivre un tueur sur les toits de l’Université invisible.
Un accident est si vite arrivé. Une chute stupide dans la bibliothèque et le voilà projeté trente ans dans le passé… avec l’assassin. Vimaire va se retrouver face a une version plus jeune de lui-même. Que taire sinon former ce jeune homme à devenir un bon policier et assister à la naissance du Guet ? Mais Vimaire sait qu’il ne doit pas modifier le passé au risque de voir disparaître son présent : sa femme et son futur bébé !
L’Atalante – La Dentelle du cygne – (2006)– 445 pages 9.99 € ISBN : 2-841-72326-7
Traduction : Patrick Couton
Titre Original : Watch night (2002)
Couverture : de Paul Kidby
Sam Vimaire, du Guet municipal d’Ankh-Morpork, aura tout connu. Le voici remonté dans son propre passé tumultueux et violent, sans même les habits qu’il avait sur le dos au moment où la foudre l’a frappé. Vivre dans le passé n’est pas facile, mais y mourir étonnamment simple. Il doit pourtant survivre car des tâches essentielles l’attendent. Il doit mettre le grappin sur un meurtrier, s’apprendre à lui-même, plus jeune, à devenir un bon flic et changer l’issue d’une rébellion sanglante. Un seul problème : s’il réussit, il n’a plus de femme, plus d’enfant, plus d’avenir. Un «Conte d’une ville» façon Disquemonde, avec sa collection de gamins des rues, de dames à l’affection négociable, de rebelles, de policiers secrets et autres enfants de la révolution. Vérité ! Justice ! Liberté ! Et un dur à cuire !
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