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Traverser la Ville de Robert Silverberg

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Le monde imaginé par Silverberg est marqué par un urbanisme multipolaire : chaque ville – petite mégalopole est relativement autonome, largement automatisée, et entretient peu de relations avec ses voisines, même si elles sont pour une bonne part spécialisées. Le taylorisme urbain repose largement sur des ordinateurs tentaculaires qui contrôlent de nombreux organes clés, de la sécurité à l’alimentation. Le vol du programme qui permet à cet ordinateur de fonctionner a des conséquences catastrophiques. La coupable était en couple avec un malheureux fonctionnaire qu’elle a dupé et elle a disparu avec son butin.
Pas de revendication, pas de justification. Le fonctionnaire est contraint par ses concitoyens de traquer la coupable pour essayer de sauver sa ville du Chaos.
En 1973, la population du monde est de 4 milliards d’âmes. Silverberg qui vient de publier 2 ans avant les monades urbaines, propose une vision de l’avenir mi-figue, mi-raisin, entre des villes chaotiques et des villes normées, où la technologie est servie par les hommes (et non le contraire). Une vision plus apaisée de la surpopulation. Pas d’abondance, l’heure est à la frugalité dans cette période de choc pétrolier. Mais la croissance démographique est gérée. Silverberg a un vrai talent pour décrire cette société sans y passer trop de temps, pour brosser ses personnages en quelques lignes et j’ai éprouvé rapidement de la compassion pour son héros contraint à l’exil et à la marginalisation pour remplir sa mission. L’intrigue reste assez linéaire, proche du style de l’époque et avec l’exercice contraint de la nouvelle la fin est un peu abrupte, mais ce texte est une belle démonstration du talent de l’auteur (600 nouvelles dans sa carrière, le passager clandestin a de quoi faire…)
Le Passager Clandestin (Décembre 2016) – 80 pages – 5,00€ – 978236935-061-3

En 1973, Robert Silverberg imagine un grain de sable dans les rouages d’une ville-machine planétaire. Le premier jour de l’été, ma femme-du-mois, Silena Ruiz, a trouvé le moyen de barboter le programme directeur de notre district au centre d informatique de Fort Ganfield et de disparaître avec. Un garde du fort a avoué qu elle était parvenue à entrer en lui faisant du charme et qu elle l’avait drogué. Certains disent qu’elle est maintenant à Conning Town ; d’autres ont entendu dire qu elle avait été vue à Morton Court ; d autres encore prétendent qu’elle a gagné le Mill. À mon avis, peu importe où elle est partie. Ce qui importe, c’est que nous n’avons plus notre programme.


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