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Trois hourras pour lady Évangeline de Jean-Claude Dunyach

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Dans ce nouveau roman de Jean-Claude Dunyach, nous allons plonger dans l’univers, l’univers tel que nous ne le connaissons pas. Tout commence par la rencontre du Temps Incertain, bâtiment de guerre particulièrement puissant avec… Avec quoi d’ailleurs ? C’est bien la question que nous nous posons pendant très longtemps.

C’est une chose que l’on apprend vite, quand on voyage entre les mondes : les espaces clos envahis d’humains puent la soumission et la peur, quels que soient les efforts déployés pour nettoyer sans cesse chaque recoin.

En effet, le sentiment que nous avons est que la matière est en train de se défendre contre une forme d’agression, créant sa propre forme de vie. Une forme de vie particulièrement agressive, qui absorbera le fleuron de l’armada spatiale en quelques minutes. De là, il sera très difficile de comprendre ce qu’attend cette nouvelle entité vivante.

Pour essayer de comprendre et de trouver une solution à la crise, l’ambassadeur Guarnera est envoyée avec un bâtiment militaire pour user de tous les arcs diplomatiques pour signer un traité de paix avec cette étrange entité. Mais l’ambassadeur garde aussi dans un coin de sa tête la situation de sa fille Évangeline, destinée à suivre ses traces mais envoyée dans une école destinée à la remettre dans le droit chemin, trop dévergondée et dévergondante (ça existe ?) pour remplir la mission qu’on veut lui confier.

Et c’est là que le bât blesse : la jeune femme va se retrouver prise elle aussi dans une situation compliquée sur la planète école suite à l’attaque par une race d’alien-insecte. Mais là où son père n’arrive pas à initier la discussion avec “sa” créature, Évangeline, peut-être du fait qu’elle est déjà une forme de communication “phéromonale”, va réussir à survivre.

Nous comprenons rapidement que tout tourne autour de cet aspect fréquemment présent dans les littératures de Science-Fiction que tournera aussi le cœur de l’intrigue de trois hourras pour lady Évangeline : la communication ! Car, si l’ambassadeur Guarnera n’arrive pas à signer ce traité de paix, c’est bien parce que l’entité n’arrive pas à échanger, et dans le même temps, si l’entité se sent agressée, c’est qu’elle ne comprend pas qu’il ne s’agit pas d’une agression, et que l’activité du vaisseau Le Temps Incertain est une activité normale.

Dans l’autre sens, la jeune Évangeline arrive à creuser son trou dans la société alien parce qu’elle comprend aussi la méthode de communication et accepte aussi de changer (merci l’adolescence) pour s’intégrer.

Bref, vous aurez compris que tout est communication dans ce récit : Evangeline et son père, Evangeline et les aliens de la planète école, l’ambassadeur et l’entité, et plus encore. C’est aussi un rappel que la communication n’est pas uniquement parole mais aussi posture et odeur (entre autres).

N’oublions pas non plus que le roman est aussi et avant tout un roman de space-opera one-shot sympathique avec des scènes malgré tout bizarre et quelques approximations que seuls les plus trolls d’entre nous relèverons 🙂

L’Atalante (Juin 2019) – La Dentelle du Cygne – 240 pages – 16,90€ – 9791036000096
Couverture : Pierre Bourgerie

« Le Temps Incertain était l’un des plus puissants bâtiments militaires de sa catégorie. Il mit quatorze heures à mourir.
Au voisinage d’Esméralda, les rides de l’espace-Tau annoncèrent sa venue et froissèrent temporairement l’espace local. Si un quelconque caillou errant avait été assez gros pour endommager le vaisseau, il aurait été repoussé hors de portée.
Mais ce qui se tenait là était trop minuscule pour être affecté.
Du moins au début. »

Évangeline, jeune fille de bonne famille à la conduite dévergondée, est envoyée par son père diplomate sur un planétoïde école. Mais une étrange population d’insectes en prend le contrôle. Seule Évangeline en réchappe, au prix d’une métamorphose qui la terrifie.
Cependant, à quatorze sauts-Tau de là, le bâtiment de son père est confronté à un ennemi terrifiant : un nuage de particules intelligentes dévore littéralement les vaisseaux et les colonies humaines.
Pour survivre, Évangeline et son père vont devoir accepter leurs différences et unir leurs forces. Si c’est encore possible.


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