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Les rêves qui nous restent de Boris Quercia

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Les rêves qui nous restent est un roman de Boris Quercia, plus habitué aux thrillers publiés aux Editions Asphalte, qui ont donc fait le choix de la continuité en publiant aussi ce roman.

Il est à noter qu’un hommage est rendu à Isabel Siklodi qui fût la traductrice de l’auteur chilien et qui n’a pas pu aller au bout de la traduction.

Dernier point, et pas des moindres, Les rêves qui nous restent a été publié par l’éditeur chilien après sa parution française : il s’agit ici de la première édition, et nous pouvons le comprendre par la prise de position de l’auteur sur plusieurs sujets sociétaux.

Plongé dans un monde en crise

Dès le début, nous comprenons que nous allons avoir à faire à une dystopie, un monde en pleine crise où une partie des forces de police, les classes 5, sont ici pour éliminer les différents dissidents et tous ceux qui veulent forcer la porte de la City.

Natalio est un de ces flics qui ne servent que de chair à canon et de bouc émissaire tout trouvé pour une société qui est au bord de l’explosion. Quand nous le rencontrons la première fois, et après nous avoir montré toute la violence de son travail, il va devoir se procurer un nouveau robot accompagnant, un “Electroquant”. Car cette société futuriste, même si l’époque n’est pas précisée, les robots sont omniprésents : en accompagnement de la police, en assistant personnel, ou encore dans les métiers de l’aide à la personne, nous sentons cette présence permanente. Mais Natalio n’a que peu de moyen, il se contentera d’un robot recyclé avant de prendre une nouvelle affaire qui devrait le mettre à l’abri quelques temps…

Une vision effrayante du futur de la santé

Cette enquête, qui lui est confié à titre privé et hors du cadre de ses fonctions, doit lui permettre de résoudre un mystère chez Rêves Différents, une entreprise qui vous offre un monde féérique gratuitement, enfin si vous leur permettez de cultiver leur ADN pour répondre à l’éternel adage Si c’est gratuit, c’est vous le produit.

Un corps non autorisé, alors que le contrôle est très strict, a réussi à se connecter pour rêver sous le nom d’une activiste syndicale. Et dans cette société, il ne peut être question d’autoriser n’importe qui a accédé et à faire courir le risque de fausser les cultures… Car, et c’est important, la plupart des maladies semblent avoir été éradiqués dont le cancer, grâce à des machines capables de générer LE médicament qui vous guérira.

Une situation qui pourrait sembler idéale si ce n’est que nous découvrirons que la machine a dérapé, sans que nous ne comprenions si cela était volontaire ou non, si cela aurait pu être éviter ou pas. Toujours est-il que les conséquences pour l’humanité, et notamment pour Natalio, sont dramatiques. C’est événement, l’incident d’Oslo, reste dans toutes les mémoires et permettra de mieux comprendre les comportements de notre flic désabusé. Mais revenons à notre histoire et a cette enquête : Natalio va donc devoir la prendre avec un nouvel “électroquant” dont le fonctionnement n’est pas optimum.

Un roman court et riche

Tout au long des 200 pages, Natalio va essayer de comprendre dans le même temps qui porte la responsabilité des dysfonctionnements chez Rêves Différents et devra dans le même temps slalomer entre son robot au comportement étrange, les visites à sa femme Uma et le monde syndical.

Ce que nous pouvons ajouter, c’est que la brièveté du roman n’enlève en rien la profondeur des thématiques abordées. Au delà de l’aspect santé pour les prochaines années, nous voyons surtout un monde gouverné par de grands groupes qui n’hésite pas à s’appuyer sur la misère humaine pour atteindre leurs objectifs.

C’est aussi un livre désabusé, où il est difficile d’identifier de quel côté se positionner car chacun semble tirer un bénéfice du statu quo, y compris les syndicalistes qui ne montrent pas ici leur meilleur visage, s’accrochant à une forme de pouvoir.

Enfin, c’est une réflexion sur le monde que nous préparons avec la robotisation excessive et ce que cela pourrait vouloir dire pour notre avenir.

Un roman que je vous recommande fortement, pour toutes ses raisons.

Editions Asphalte (1er octobre 2021) – 208 pages – 20€ – 9782365331081
Traduction : Isabel Siklodi et GIles Marie (Chili)
Couverture : Hayden Verry / Arcangel

Natalio est un classe 5, les flics les plus méprisés de la City, chargés d’éliminer discrètement les dissidents. Suite à un accident, il doit se procurer un nouvel « électroquant », robot d’apparence plus ou moins humaine qui lui sert d’assistant. Fauché, il se rabat sur un vieux modèle bas de gamme qui se distingue rapidement par l’inquiétante étrangeté de ses expressions et de ses réactions. Mais Natalio n’a pas le temps de s’interroger sur ces anomalies : il a un nouveau cas à résoudre. Une intrusion a eu lieu dans une de ces usines à rêves où se réfugient tant d’habitants de la City pour échapper à leurs vies misérables. Et des résultats lui sont demandés au plus vite…


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