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Lune Noire de Kenneth Calhoun

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Depuis que l’insomnie s’était généralisée, les dormeurs devaient se protéger de leurs compatriotes pour éviter toute attaque. Biggs est très vigilant quand il doit circuler, tentant tant bien que mal d’apporter son soutien à sa femme Carolyne, frappé par l’étrange mal. Ils sont quelques uns à naviguer dans ce monde redessiné, entre volonté de comprendre ce qui se passe et volonté de survivre malgré tout. Certains, à l’instar de Chase, tente d’en tirer profit quand d’autres cherchent une solution.

Les raisons, la cause. Personne ne comprend rien à l’économie, pas plus qu’au climat. La seule chose que nous sachions, c’est que nous ne savons rien. Et en y pensant, peut-être est-ce la matière noire qui fait tout. Elle constitue presque la totalité de l’univers, et nous ne la voyons même pas. Peut-être cet immense réservoir de rêves était-il à sec.

Etrange roman que celui proposé par Kenneth Calhoun. L’idée est excellente : l’humanité, privée de sommeil, devient complètement perdue et va agresser et tuer toute personne qui ne serait pas touchée par cet étrange mal dont on ne comprend pas trop la cause. Les personnes perdant le sommeil perdant par la même occasion tout repère, ce doit être la raison pour laquelle l’auteur a du choisir de nous faire perdre à nous aussi tout repère, tentant par là de nous ramener dans la difficulté des insomniaques.

Malheureusement, cela fonctionne plutôt moyennement et nous perdons peu à peu la compréhension du texte, de son articulation et de son message. Alors, si ce choix de narration prend tout son sens lorsque nous sommes sous le point de vue de  certains insomniaques (et par exemple du couple dont le bébé ne l’est pas), j’ai plus de mal à percevoir pourquoi le récit de Biggs est aussi souvent décousu alors qu’il devrait être lucide.

De la même façon, la frustration a atteint son comble lorsque le recoupement nous permet de percevoir une solution de guérison sans que la raison ne soit réellement expliquée (et je ne vous dirai pas plus dans le détail le fond du sujet au risque de vous révéler un passage intéressant… mais au final inutile).

Cela n’empêche que je n’ai pas décroché, voulant absolument voir à quoi tout cela aboutirait, preuve du talent de l’auteur 😉

Actes Sud (Mars 2015) – 320 pages – 22,00€ – 9782330048785
Traduction : 
Alain Defossé
Titre Original : Black Moon (2014)
Couverture : DR
Voilà que les hommes, pour des raisons inexpliquées, se mettent à perdre le sommeil. Rapidement, les rues se remplissent d’êtres aux yeux hagards, ivres d’épuisement et au bord de l’inconscience. Seuls quelques-uns échappent au fléau et doivent se cacher pour survivre, tandis que l’humanité sombre et que l’ancien monde s’effondre comme un château de cartes. Avec Lune noire, Kenneth Calhoun compose une véritable hallucination romanesque en forme de cauchemar éveillé.


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