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Pour que tout change d’Armand Cabasson

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Lorsque j’ai reçu ce titre des éditions Nestiveqnen, j’ai été attiré par le quatrième qui nous annonçait un récit autour de la délocalisation et les conséquences que cela aurait. Je n’ai pas été déçu bien que je m’attendais à un récit beaucoup plus “SF” que ce que j’y ai trouvé, le roman se référant plutôt à mon sens à un thriller à travers deux époques.

Le récit prend racine dans la ville de Chantilly, où l’usine qui porte l’économie locale est en voie de disparaître sous les coups de la mondialisation. Le père de Jérémie, un des cadres scientifique de l’entreprise devient une sorte de leader, et malgré toute son implication, le destin de l’usine semble déjà écrit.
Nous retrouvons dans ce coeur d’histoires, ce que nous voyons malheureusement un peu trop souvent dans les informations et, la force d’Armand Cabasson, est de nous faire sortir un peu de ce seul carcan “employés” pour nous plonger dans le ressenti des enfants, dommages collatéraux de ces fermetures.

Nous suivons ici quatre enfants dont les parents seront demain sans emploi (de façon directe ou indirecte) : Jérémie, bien sûr, mais aussi son meilleur ami Théo, charismatique et bourré d’idée, Christie, jeune femme qui veut demain être créatrice de jardins et Kevin qui voue une passion à la musique.

L’appauvrissement est une gangrène : vous effleure-t-elle le doigt ? Elle vous bouffera les membres et fera de votre cœur une pomme pourrie !

Ces enfants de la crise vont tenter le tout pour le tout pour sauver l’emploi de leurs parents, pour tenter de renverser cette machine qui broie l’homme et laisse sur le côté des familles entières.

Il y a bien deux parties bien distinctes dans ce roman, cette partie adolescente à la conclusion bien douloureuse mais tellement prévisible et cette deuxième partie, 10 ans plus tard, où nous retrouverons nos quatre protagonistes dans leur vie d’adulte. Une vie d’adulte bien sûr façonnée par ce qu’ils ont subi adolescents, avec une volonté de revanche sur un monde qu’ils n’acceptent pas dans sa forme et qu’ils veulent faire changer… radicalement.

Et à la fin, ce que nous retiendrons c’est que finalement, si nous voulons que le monde change, c’est à nous de le faire changer. Chacun des personnages s’est servi de sa rancoeur et de son rejet du statu quo pour construire du positif et un monde qu’ils jugent plus juste.

J’ai été emporté par l’écriture d’Armand, qui a su construire un récit cohérent de bout en bout prenant racine dans la misère actuelle.

Nestiveqnen (Septembre 2017) – 357 pages – 20.00€ – 9782915653816
Couverture
: Philippe Jozelon
2017 – Pour quatre amis, l’approche de l’été aurait dû annoncer la fin des cours et la perspective des vacances. Mais la crise va bouleverser leurs projets : leurs parents travaillent sur un site industriel menacé de délocalisation. Poussés par la colère et un sentiment d’injustice, ils vont commettre un acte désespéré…
2027 – Devenus de jeunes adultes, ces « enfants de la crise » ont suivi des trajectoires parfois inattendues, mais tous demeurent marqués par ce jour de 2017 qui a fait basculer leur vie. Maintenant que l’Europe est balayée par de fréquentes tempêtes dues au dérèglement climatique, ils savent que l’heure de la riposte a sonné…


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