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Rencontre avec Olivier Gechter

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Nous avons pu vous proposer il y a quelques jours de découvrir Le Baron Noir d’Olivier Gechter, roman steampunk-policier avec de nombreux personnages historiques qui traînent dans les pages. Il suffit de voir la file d’attente à la séance de dédicaces durant les Utopiales pour comprendre que ce titre doit valoir son pesant d’aventures.

Olivier a accepté de répondre à quelques questions 🙂

Bonjour Olivier, pourrais-tu s’il te plaît te présenter à nos visiteurs ?
Bonjour à tous. Je suis ingénieur, auteur depuis 2001. Je m’y suis mis sur le tard, un peu par hasard, un copain m’ayant proposer de participer à un concours de nouvelles que j’ai gagné.
J’aime le fantastique au sens large, mais surtout lorsqu’il est subtilement connecté au réel. J’écris des nouvelles et romans parlant de ce que je connais (Paris, le monde de la cuisine, de l’ingénierie, etc.). Je suis aussi un grand fan de textes humoristiques (j’en ai une bonne collection, de tous les genres et toutes les époques).

S’il y a quelques mois est paru une nouvelle édition du Baron Noir, ce n’est pas ton premier écrit publié : peux-tu nous parler de tes premiers écrits ?
J’ai une quarantaine de nouvelles à mon actif, pour la plupart issus d’appels à textes. C’est ce qu’il y a de mieux pour faire travailler ses méninges et apprendre à trouver des idées quand on en n’a pas au départ (mais ça fait un peu mal). Je m’en sors généralement mieux dans le registre humoristique, où j’aime bien cultiver l’absurde et la truculence.

Côté roman, j’ai mis longtemps à me lancer. Evariste a été mon premier essai transformé. L’idée du consultant en occultisme remontait à 2003 mais je n’ai réussi à en faire quelque chose de propre qu’en 2011. Je l’ai fait éditer en 2013 chez Asgard, puis en poche chez Mnemos. J’y montre un Paris où les esprits, les devins vivent dans des restaurants vietnamiens ou dans le métro.

Evariste n’était pas encore imprimé que Laurent Girardon, des éditions Céléphaïs me demanda de travailler sur une novella steampunk, à remettre dans les trois mois. Je me jetai dessus à toute allure et ça a donné l’Ombre du Maître Espion. Bonne pioche.
J’ai écrit Bel Ange dans la foulée.

Le Baron Noir est paru donc aux éditions Mnemos dans un très beau format : qu’est-ce-que tu as ressenti en voyant la qualité de la forme ?
Ces petits cachottiers ne m’avaient pas donné de détails sur la qualité du format. Quand j’ai ouvert le carton, c’était au salon du livre 2017. Je crois que j’ai dit un truc du genre « ouaaaah » en plus ou moins grossier.

C’était inespéré, franchement.
Le public a adoré aussi : on a vendu tout le pré-tirage en quelques heures, et qu’à des gens qui ne me connaissaient ni d’Eve ni d’Adam. Un beau produit, ça vous booste une vente.

Dans cette réédition, il y a 1 novella et 1 nouvelle déjà parue et un court roman inédit… Tu espérais pouvoir poursuivre les aventures du Baron Noir ?
C’était l’origine du projet : une série de Novella ou de cours romans dans un environnement steampunk cohérent et aussi original que possible. On avait planifié d’aller jusqu’à 1871. C’était peut-être un peu trop ambitieux.

J’ai trouvé que le Baron Noir rappelait Iron Man par son métier et son caractère et Batman notamment pour son entourage (faisant penser à Robin et Alfred) : j’imagine que ce n’est pas fortuit ?
Bien sûr. J’avais trois mois pour écrire cent pages à partir de rien. Je me suis donné une semaine pour trouver un univers complet. J’ai donc recyclé, modifié et assemblé pour faire du neuf avec du vieux.
Je suis un grand fan de Comics. Donc, j’ai choisi Tony Stark (Tony…Antoine… Stark… Lefort… même pour le nom, je ne me suis pas foulé), un majordome à la Batman (mais au XIXe, c’était banal). Pour le méchant, j’ai choisi mon cordonnier, dont j’aimais bien les moustaches. À partir de là, j’ai décidé de n’employer que des personnages historiques. Ensuite, il m’a fallu adapter les personnages à l’époque que j’avais choisi et c’est là que les emprunts prennent du relief et deviennent originaux. Une histoire apparaît d’elle-même, les personnalités se modifient. Ça se fait tout seul, c’est presque magique.

L’histoire se déroule dans un univers steampunk uchronique que tu décris avec beaucoup de précision : cet aspect visuel est important ?
Je suis très visuel. Je regarde tout, tout le temps. Les détails me sautent aux yeux tous seuls.
Je restitue cette façon de voir dans mes textes. Ensuite, il faut doser pour ne pas noyer le lecteur dans le superflu.

Ce qui est appréciable aussi est ce petit jeu en fin de chaque « histoire », avec ces anecdotes… Un moyen de montrer que l’utilisation de l’uchronie n’empêche un intérêt pour la « vraie » histoire ?
On ne peut pas écrire de l’uchronie sans s’intéresser à l’histoire. Ce serait dommage de ne pas pouvoir transmettre cet intérêt au lecteur. Mais ça, la fiction seule peut le porter, si elle est bonne.
C’est surtout la trouille de voir un jeune innocent passer à côté de toutes les anecdotes réelles que j’utilise dans mes textes qui m’ont poussé à écrire de petits articles.
Dans la réédition, j’ai poussé le concept plus loin en détournant des textes du XIXe siècle ou en créant des pastiches de guide de voyage. Je me suis bien amusé.

Et dis-moi : cette anecdote sur l’origine du terme « Poulet » est avérée ?
On dit effectivement que la préfecture de police a été construite sur l’emplacement d’un marché à la volaille. Il existe plusieurs sources sur le sujet. Je suis allé vérifier dans des plans de Paris de l’époque, puisque mes personnages devaient passer dans le coin pendant la construction. En fait, le marché était sur le quai d’en face. Donc l’histoire est peut-être une légende, en fait. Mais ça reste l’origine du mot « poulet. »

A la fin de ce recueil, on ne se dit qu’une chose, le Baron Noir  a encore de nombreuses histoires à vivre que l’on souhaite connaître : alors, c’est pour quand 1865 ?
Il y aura effectivement un 1865 mais il va falloir attendre un peu. Je suis en train de réfléchir à la galerie de personnages et à quelques points stratégiques. Est-ce que je révèle tout de suite qui est le grand méchant ou j’attends 1866 ?

As-tu d’autres projets en cours ?
Un livre de cuisine rigolo que j’ai co-écrit devrait sortir dans le courant du premier semestre.
Je travaille sur un second volume des aventures d’Evariste Cosson. J’espère terminer à la rentrée.
Ensuite, je commencerai à travailler sur le Baron Noir 1865, tout en faisant avancer un roman fantastique que j’avais dû laisser en suspens l’an passé.
Mais j’ai pas mal d’autres romans en tête, donc je me réserve de changer l’ordre des priorités.

Le mot de la fin
Merci de contribuer faire connaître le Baron Noir. 🙂


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