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Un éclat de Givre d’Estelle Faye

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Estelle Faye nous plonge dans un Paris fantasmagorique (comme l’indique le quatrième de couverture) et beaucoup de choses restent assez obscures au début à commencer par le personnage principal Chet. J’ai eu beaucoup de mal déjà à lui donner un genre, l’information n’est pas clair et c’est assez tardivement que j’ai pu comprendre qu’il s’agissait d’un homme.

Ce flou sur le personnage, on le retrouve aussi très largement sur le Paris dans lequel il vit. Car, excepté par la lecture du quatrième de couverture, nous n’avons pas vraiment d’indices sur le temps dans lequel se situe l’histoire. Chet chante dans des endroits qui pourrait être le Paris caché actuel et finalement, nous ne ferions que naviguer dans des quartiers et des lieux que nous ne connaîtrions pas.

Pourtant, nous sommes bien dans le futur, quelques générations après de grandes catastrophes écologiques qui résonnent comme des légendes pour beaucoup des habitants mais qui auront un écho plus contemporain pour nous, lecteurs : l’ancien monde n’est plus et les échos qui persistent un siècle plus tard sont faibles : le jazz et une partie de la littérature.

Les habitants d’ailleurs qui sont regroupés par communautés, chacun dans leurs quartiers : le quartier des Sirènes ou encore le quartier des gitans (j’ai trouvé la raison de leur réappropriation de Notre Dame particulièrement savoureuse).

Tout tourne autour de Chet, ce personnage atypique et passionné, prompt à aimer et évoluant dans un monde dont on a l’impression qu’il le maîtrise sans vraiment le comprendre. Chet et tous les personnages qu’il croisera sont soignés, riche de personnalités qui les rend réellement humain avec leurs espoirs et leurs craintes, leurs croyances.

Ce roman est aussi un hommage à Paris, un Paris cosmopolite et vivant, où l’on voit la survie de la culture même en cas de Fin du monde.

J’ai adoré ce roman pour le style d’écriture aussi d’Estelle, cette sensibilité qui ne tombe jamais dans la mièvrerie, cet ode à Paris mais aussi ce rappel de nombreuses légendes (je vous laisse découvrir tous les hommages que l’on y trouve ;)).

La couverture originale était d’Aurélien Police, pour une parution aux Moutons Électriques : j’avoue que cette première couverture me semble plus raccord avec le roman 😉

Folio SF (Septembre 2017) – 335 pages -€ – 9782070469864
Couverture : 
Sam Van Oiffen
Un siècle après la Fin du Monde, Paris est devenue une ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Une ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Une ville-sortilège où des sirènes nagent dans la piscine Molitor et où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent. Là vit Chet, ving-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles. Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru. 


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