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Les Epées du Dragon de Feu, d’Ed Greenwood

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Les Chevaliers de Myth Drannor – Tome 2

Quel calvaire ! Après un premier tome assez décevant, ce deuxième volet de la trilogie des célèbres Chevaliers de Myth Drannor se révèle être sans doute le pire roman de la collection que j’ai lu. Entre une intrigue qui ne rime à rien, des personnages dont on se fout un peu, et un style d’écriture plus lourd que jamais, Ed Greenwood propose ici un roman qui a bien failli me tomber des mains à maintes reprises, et sur lequel j’ai longtemps trainé tant sa lecture a été difficile.

Si le premier tome des aventure des Chevaliers de Myth Drannor ne m’avait que moyennement emballé, j’avais espoir que sa suite soit bien meilleure, les personnages étant devenus enfin des héros reconnus (sans qu’on comprenne trop pourquoi cependant). Ce deuxième tome peut se découper en trois parties de la même manière que le premier, mais s’avèrent être encore moins bon que le premier volume de la trilogie. Car si la deuxième partie du roman est un peu plus intéressante que les autres, les deux autres sont vraiment très laborieuses.

Pour commencer, on retrouve les héros alors qu’ils quittent le royaume du Cormyr pour se rendre à Valombre, envoyés par la reine en personne. Mais on se demande vraiment pour quelle raison ils ont été ainsi récompensés, d’autant plus que cette mission qu’on leur confie n’a pour autre but que de les éloigner du royaume, ce qui veut tout dire concernant ce qu’on pense d’eux. Et finalement, alors que je trouvais intéressant l’idée de retrouver ces personnages au pays d’Elminster, jamais les Chevaliers de Myth Drannor n’iront jusque là-bas, car ils ne dépasseront pas Arabel. Toute la première partie de l’aventure se déroule dans cette ville : un énorme fouilli dans lequel on retrouve quantité de stéréotypes de personnages de fantasy, dont on comprend moyennement les motivations. Entre les Zhents qui en veulent aux Chevaliers de Myth Drannor sans qu’on sache trop pourquoi, les Dragons Pourpre qui leur en veulent tout autant sans qu’on comprenne plus leur raisons, et l’apparition de la fille du Roi venue uniquement faire la guest-star avant de disparaître aussi sec (j’avais espéré quelque chose de bien plus intéressant en lisant les chapitres la concernant), simplement parce que l’auteur aime faire apparaître toujours plus de personnages célèbres dans ses romans, on enchaine les pages avec un profond ennui en se demandant quand est-ce que l’aventure va vraiment démarrer.

C’est finalement dans la deuxième partie du roman qu’elle démarre enfin. Envoyés à Halflap, un petit village du royaume où se trouverait un trésor légendaire récemment découvert, mais qui n’est en réalité qu’un piège très tordu de comploteurs contre la couronne, les héros du romans vivent là une aventure digne d’une partie de jeu de rôle sans originalité. Fouille de cave et combat d’ennemis s’enchainent alors, et se terminent par un bouquet final grosbill mettant en scène non moins qu’Elminster lui-même, Khelben et Manshoon, sans compter le Mage Royal du Cormyr qui fait dans son froc au milieu de ces personnages (décidément, le Cormyr ne compte que des héros au rabais). Et au milieu de tous ça, les deux fantômes qu’on avait découvert dans le premier roman continuent leur jeu de marionnette sans qu’on saisisse jamais leur but. Mais ici au moins, les Chevaliers de Myth Drannor semblent un peu plus se comporter en héros, pas comme dans la première partie du roman où comme dans le précédent tome ils semblaient plus chanceux qu’héroïques, à tel point qu’on croirait presque lire une aventure parodiant le genre comme on en trouve beaucoup sur le net aujourd’hui.

Et puis arrive la troisième partie du roman… Et si on croyait avoir pu lire le pire en terme d’ennui, on se rend compte qu’Ed Greenwood est toujours capable de pire. Pendant des chapitres et des chapitres, les héros tournent en rond dans des couloirs souterrains, l’histoire se résumant à ce moment à de la marche dans des couloirs entrecoupée de combat aux dialogues répétitifs tant les adversaires se répètent la même chose à chaque fois. La lecture devient alors plus que laborieuses. Et si j’ai suivi avec davantage d’intérêt le parcours de Pennae, qui reste définitivement le personnage le plus intéressant de cette trilogie, c’est pour finalement la faire revenir à son point de départ et se rendre compte qu’elle a fait tout ça pour rien. Et le pire, c’est qu’elle le fait volontairement ! On peine à comprendre pourquoi un personnage, qui après être parvenu à s’extirper des sous-sols d’un château, cherche à accéder aux niveaux supérieurs de celui-ci, et décide pour ça de se jeter dans un conduit à linge menant… aux sous-sols. Là franchement, je n’ai rien compris. A part boucler la boucle et nous avoir fait tourner en rond comme les personnages pendant plus d’une dizaine de chapitres, je ne vois pas…

Le roman arrive alors enfin à sa fin, et on est bien content lorsque la dernière page se tourne, tant la lecture a été laborieuse.

En lisant ce roman, j’ai eut du mal à croire que je lisait un livre des années 2000 tant il réunit tous les stéréotypes des premières années de la fantasy que les auteurs n’osent plus utiliser aujourd’hui. Comme l’aventure des Chevaliers de Myth Drannor, qui se déroule dans un passé lointain du calendrier des Vaux, ce roman semble être d’un autre âge. Après un premier tome très moyen, Ed Greenwood écrit donc là un second tome catastrophique qui ne fait définitivement pas honneur à ce groupe de héros pourtant célèbre des Royaumes Oubliés, à tel point que je préfère attendre un moment avant de lire le troisième et dernier tome de la trilogie.

Nul doute que si un nouveau lecteur découvre l’univers des Royaumes Oubliés avec cette trilogie, il ne se jettera sans doute pas sur les autres séquences de la collection tant ce livre est une catastrophe. Moi qui m’était finalement réconcilié avec le style de Greenwood en redécouvrant la saga d’Elminster, cette trilogie risque de me fâcher de nouveau avec lui. Il y a tant d’auteurs bien meilleurs que lui ayant écrit pour la collection qu’on se dit que c’est du gâchis de nous proposer ce genre de roman plutôt que ceux d’Elaine Cunningham ou de Paul S. Kemp entre autres.

Milady (Juin 2011) – 384 pages – 19,50€ – 978-2811205270

Traducteur : Sonia Quémener
Couverture : Matt Stewart

Malgré tous les services qu’ils ont rendus au roi Azoun, les chevaliers de Myth Drannor sont priés de quitter le Cormyr. En route, ils découvrent qu’ils sont la cible d’une conspiration menée par un magicien de guerre. Ce dernier travaille avec Beldos Margaster pour renverser Vangerdahast, le magicien royal. Les chevaliers doivent lui venir en aide…
Mais combattre pour l’amour du Cormyr se révélera bien plus dangereux que ce que les héros auraient jamais pu imaginer.


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