Taro est le fils d’un simple pêcheur. Son destin semblait déjà convenu jusqu’à ce que sa vie ne prenne un autre tournant en l’espace d’une journée : sous ses yeux, son propre père se fait assassiner et un mystérieux Ninja le sauve en le transformant en vampire. On veut sa mort mais qui et surtout pourquoi…? Le mystère demeure. Pendant qu’une bataille entre seigneurs rivaux fait rage, Taro subit un entraînement intensif qui l’amènera à devenir Ninja et à accepter son nouveau destin.
Au point de vue de l’histoire, tout cela semble de prime abord très conventionnel. Le schéma (bouleversement du destin et parcours initiatique) a déjà été revisité à de multiples reprises mais ce livre, destiné à un public jeune, a un petit « truc » en plus. La principale qualité de cette oeuvre est celle d’allier avec facilité l’Histoire asiatique et la mythologie vampirique. C’est très bien amené au point où l’on aimerait croire que tout cela eut fait partie de la réalité.
Autre point fort : les émotions sont palpables, non surfaites. Blood Ninja n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains (je pense surtout au public visé) car le lecteur n’est pas épargné entre les morts et parfois, les bains de sang.
Bien que l’auteur prenne son temps à mettre en place l’histoire, on n’est jamais atteint par l’ennui. Le rythme est assez soutenu et quand il retombe, c’est en général pour faire place à des rencontres intéressantes ou à l’émotion évoquée auparavant.
Les personnages sont globalement très bien travaillés. On peut reprocher encore une fois du déjà vu mais c’est efficace. Le héros, Taro, m’a en premier lieu déçu : peu démonstratif, assez renfermé et, par conséquent, peu attachant. Mais il évolue de telle manière que le lecteur s’y attache en découvrant ses failles, ses désirs, ses peurs…
Un nombre conséquent de protagonistes l’entourent au fil de l’aventure. Même si l’on peut déplorer que certains soient en retrait, en globalité, ils sont tous intéressants à suivre. Les décrire un à un serait dommage car ce serait priver les futurs lecteurs d’une partie de la découverte.
Le style de Nick Lake est simple, efficace mais il manque une empreinte, un détail qui le démarquerait des autres. Cependant, il faut souligner que c’est son premier roman et que le travail réalisé est déjà très intéressant. Par exemple, il utilise la narration extérieure aux personnages mais centrée sur Taro. Parfois, les passages sont en italique, caractéristique d’un changement de point de vue. Sans être révolutionnaire, le procédé est efficace et convainquant. Enfin, ses descriptions sont toujours complètes, parfois crues. Elles permettent de densifier l’univers et d’apporter de la profondeur à l’intrigue comme aux aux protagonistes.
Pour conclure, je conseillerai ce roman à toutes personnes et plus particulièrement à ceux qui apprécient la culture asiatique. Nick Lake, pour son premier roman, nous offre un début de saga chargé d’émotions et d’actions. La trilogie s’annonce très prometteuse.
Japon, 1565… Taro, fils d’un simple pêcheur, n’avait qu’un rêve : devenir samouraï. Mais en l’espace d’une journée, sa vie bascule, le condamnant à vivre à jamais dans l’ombre. Transformé malgré lui en vampire ninja, Taro se trouve entraîné dans une terrifiante épopée.
Gallimard Jeunesse (5 Janvier 2011) – 424 pages – 16€50 – ISBN : 9782070632701
Traduction : Philippe Giraudon
Couverture : Dmitrijs Bindemanis
Titre VO : Blood Ninja (2009)
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