Neverwinter – Tome 4
Le moins que l’on puisse dire de ce dernier tome de la séquence « Neverwinter » est qu’il est surprenant, et ce sur plusieurs points. Après que Drizzt ait affronté une puissance primordiale dans Gauntlgrym, après avoir affronté les armées d’Ashmadaï dans Neverwinter, accompagné d’une nouvelle amie, puis avoir libéré une ancienne connaissance dans La Griffe de Charon, le voilà accompagné d’un groupe de combattants plus qu’hétéroclite, mais non moins intéressant, pour une aventure dans laquelle les relations entre les personnages seront d’avantage mises en avant que les combats, pas ci nombreux cette fois-ci.
Dans ce roman se déroulant sur plusieurs années, Drizzt et ses nouveaux compagnons font du chemin, nous emmenant de Padhiver à Port Lhast, puis jusqu’à la Porte de Baldur et même Memnon, pour ensuite remonter jusqu’au Val Bise. Sur ce point là d’ailleurs, la quatrième de couverture est quelque peu trompeuse car on pourrait croire que le Val Bise va rapidement revenir dans cette aventure, alors que ce n’est que le point final de celle-ci. Un point final mettant un terme à une aventure quelque peu originale. Moi qui regrette bien souvent de toujours revoir Drizzt dans les mêmes lieux, c’est avec un réel plaisir que j’ai parcouru avec ce groupe la Côte des Epées du Nord au Sud.
Dans un premier temps, l’auteur lie ce roman avec la BD « Neverwinter Tales » (pourtant à l’origine prévue pour se dérouler entre les deux premiers tomes de la séquence) au travers du personnage central de la BD en question, laissant imaginer qu’il a sérieusement l’intention de réutiliser ce personnage par la suite et qu’il a voulu l’intégrer à ses romans pour que ses lecteurs qui n’auraient pas lu la BD aient bien tous les éléments en main lorsqu’il fera son retour. Ce bref passage envoie ensuite les héros à Port Lhast, dans un passage vraiment très intéressant au cours duquel le groupe, qui vient tout juste de se former et que Drizzt aimerait rallier intégralement à ses idées, se forme. Cette première partie est d’ailleurs celle qui offre le plus de combats, des combats face à des ennemis que Drizzt n’avait pas encore affrontés, ce qui apporte une originalité de plus au roman. Comme d’habitude, on retrouve le style de Salavtore qui sait toujours aussi bien décrire les combats, et manie ici tous ses personnages de très bonne manière. La diversité des membres de ce groupe nous permet de découvrir des combats très différents de ceux que menait Drizzt avec les Compagnons du Hall, des combats qui sont là pour souder en quelque sorte ce groupe en cours de formation, dont les relations entre les membres sont loin d’être simples. Car là où les Compagnons du Hall formaient un groupe soudé, aux objectifs communs, ici les nouveaux compagnons de Drizzt ont des objectifs et une vision du monde bien différents les uns des autres, ce qui va causer quelques difficultés à l’elfe noir. Et cela ne va pas s’arranger car un nouveau compagnon encore viendra les rejoindre plus tard, auquel je ne m’attendais pas du tout. Sur ce point, Salvatore m’a vraiment surpris car je ne l’ai pas du tout vu venir.
Tant de personnages se côtoient ici, qu’on est même surpris que Salvatore soit parvenu à tous les intégrer dans cette aventure sans qu’aucun de soit de trop. C’est bien simple, tous les personnages encore en vie qui ont fait ou font partie des romans mettant en scène Drizzt apparaissent à un moment où un autre dans cette aventure. Une aventure au cours de laquelle Salvatore met à mal son héros comme jamais. Jusqu’au passage final surprenant, menant à une fin à laquelle je ne m’attendais pas du tout, et qui d’un certain point de vue peu décevoir, mais a le mérite d’être inattendue, et aurait même pu être une fin définitive des aventures de Drizzt tant on semble là avoir atteint le point final de ses pérégrinations.
Alors que le fait que ce quatrième tome ne soit à l’origine pas prévu dans la séquence, qui devait être une trilogie, me faisait craindre d’être composé de passages répétitifs pour combler un livre dont l’intrigue se révélait être maigre, finalement c’est sans doute le tome le plus complet de la séquence, et même de toutes les aventures de Drizzt. Un excellent roman qui clôture la séquence magnifiquement. Sans conteste à mes yeux la meilleure séquence de Drizzt depuis la Trilogie de l’elfe noir, « Neverwinter » est une réelle séquence de Transition (là où la séquence appelée « Transition » n’en était pas réellement une) qui bouleverse totalement l’univers de Drizzt pour le mener sur un nouveau chemin. Mais si on imaginait tout au long du roman quelles allaient pouvoir être les prochaines aventures de Drizzt, cette fin aussi surprenante ne nous permet plus d’imaginer quoi que ce soit, ce qui rend d’autant plus impatient de découvrir qu’est-ce que Salvatore a bien pu réserver à son cher elfe noir pour ses prochaines aventures.
Milady (Décembre 2013) – 528 pages – 21,90€ – 978-2811210991
Traducteur : Éric Betsch Couverture : Todd Lockwood
C’est un chemin tortueux et jonché de mensonges que suit désormais Drizzt. Bien que miraculeusement revenue à ses côtés, Guenhwyvar, sa fidèle compagne, n’est plus tout à fait la même – le sorcier Draygo Quick regarde à travers ses yeux… Quand à l’amante de l’elfe noir, la belle et torturée Dhalia, elle semble s’éloigner de plus en plus.Pendant ce temps, le drow Tiago Baenre, qui a juré de tuer Drizzt, pense avoir rallié la bande de Bregan D’Aerhe à sa cause. Mais qui peut dire quels sont les véritables objectifs des mercenaires ?Déterminé à se battre de nouveau pour la justice, Drizzt sait que ses pas devront le ramener vers le Valbise, la seule région où il se soit jamais senti chez lui.
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