Séquence :La légende de Drizzt n°3
Milady : Après avoir abandonné sa vie passée, il n’est pas facile de trouver sa place ailleurs. C’est à ça qu’est confronté Drizzt, à présent qu’il a quitté l’Outreterre. Et c’est à ce nouveau combat que va mener Drizzt Do’Urden, l’elfe noir rénégat, que R.A. Salvatore nous fait assister dans le troisième tome de la trilogie de l’elfe noir, un combat qui sera peut-être bien plus difficile encore que tous ceux qu’il a menés jusqu’ici. Car s’il lui a été difficile de se battre contre son propre peuple, il sera encore plus difficile pour lui de lutter contre les préjugés, contre la réputation malfaisante des siens, aux yeux des peuples de la surface.
Si la trilogie de l’elfe noir est bien découpée en trois parties distinctes, la première étant la lutte intérieure de Drizzt, en désaccord avec les principes de son peuple, la seconde étant la luttre de Drizzt contre ce peuple, et la troisième étant sa lutte pour se faire accepter à la surface, ce troisième tome est lui-même découpé en de nombreuses parties distinctes, dans lesquelles le héro va rencontrer différents amis et ennemis, mais dont un ennemi le pousuivra tout au long du roman. En effet, Drizzt va mettre de nombreuses années avant de trouver sa place à la surface, et c’est la succession de ces rencontres qui fera de Drizzt ce qu’il sera. La construction du personnage est très bien rendue, à travers ces différentes étapes de sa vie, et ses différentes rencontres. On a vraiment l’impression de suivre le parcours initiatique d’un personnage en quête d’identité. Car si Drizzt est en accord avec ses principes, il n’a pas pour autant encore réussi à se forger une vraie identité, et c’est durant ses premières années à la surface qu’il va le faire, et surtout grace à le rencontre du rôdeur Mooshie.
Les combats ne sont pas nombreux dans cette troisième aventure, et Drizzt va généralement préférer fuire les affrontements plutôt que d’y faire face. Cela permet à l’auteur de décrire encore une fois les sentiments de son personnage, de plus en plus pessimiste quand à son avenir, à cause notamment de ce Férul McCartilage qui voue à l’elfe noir une haine immense, et qui est le parfait symbole, tout au long de l’aventure, de la haine et la peur vouée aux drows à la surface de Toril, symbole donc de ce que Drizzt va devoir affronter pour se faire accepter. D’une certaine manière, le roman se répète, puisqu’on assiste à différentes tentatives de Drizzt de s’intégrer à son nouvel univers, chacune étant réduite à néant par son ennemi Chasseur de prime, mais chacune apportant au personnage quelque chose de plus qui lui permettra d’avancer dans sa quête de la terre promise, et de construire celui qu’il deviendra. Donc ce schéma répété au cours du roman ne donne aucune impression de redondance, mais montre bien plutôt chacune des étapes de cette période de sa vie.
Après avoir traité du fanatisme religieux dans le premier roman, R.A. Salvatore traite ici indirectement, par l’intermédiaire de l’histoire de son héros, du racisme et des préjugés. On ne peut pas s’empêcher encore une fois de mettre cette histoire en parallèle de la réalité, et de voir quel message de tolérance le roman véhicule.
Il fait également découvrir une partie des Royaumes Oubliés de Maldobar aux Dix-Cités du Valbise, et des personnages importants de cet univers comme Colombe Fauconnier.
L’écriture de R.A. Salvatore est aussi bonne que dans les précédents romans, et l’aventure est ici bien plus consistante que dans Terre d’exile, à mon goût. On s’étonnerait même presque de voir tout ce que le héros vit dans ce romans, en un peu plus de 300 pages, alors qu’aucune partie ne semble passer trop vite. Ce troisième volume poursuit donc à merveilles les deux précédents romans, en s’ouvrant sur la suite qui sera bien différente de cette trilogie, et comme pour les précédents, la nouvelle traduction de Milady rend une fois de plus honneur à l’oeuvre de l’auteur, vraiment accrocheuse du début à la fin, et parsemée de combats extrèmements bien décrits, notamment celui du bosquet de Mooshie qui est vraiment excellent.
Pour finir, la trilogie de l’elfe noir est donc une excellente trilogie traitant du combat intérieur de son héros, et de sa lutte pour se faire accepter parmi ceux qui sont bien plus proches de ce qu’il est intérieurement, que ses propres frères et soeurs. Si elle est devenue, et par son intermédiaire son personnage principal, une trilogie très célèbre, voir peut-être la plus célèbre de la collection des Royaumes Oubliés, ce n’est pas sans raison. A lire impérativement, d’autant plus que cette nouvelle traduction la transforme complètement.
Fleuve Noir : Abandonnant les elfes noirs en même temps qu’Ombre-Terre, R.A.Salvatore traite dans ce nouveau roman de l’accueil que Drizzt va recevoir dans le monde de la surface. Découpée encore une fois en plusieurs partie, le roman nous décrit d’abord les premiers contacts de Drizzt avec les hommes qui vont le traquer jusqu’à ce qu’il trouve enfin sa terre promise.
A travers l’histoire de Drizzt, persécuté par les hommes, et surtout par Mc Gristel, non pas à cause de son comportement personnel, mais à cause de la réputation de son peuple, on découvre une idiotie humaine qui n’existe
pas plus dans les Royaumes Oubliés que chez nous : le racisme.
De plus, on fait la découverte d’un autre personnage autement connu des Royaumes : Colombe Fauconnier, l’une des sept soeurs elfes.
Ce dernier roman de la trilogie est celui qui se déroule sur la plus courte durée, mais pourtant celui qui est le plus rapide et le plus actif par la traque incessante de Drizzt par les hommes. R.A. Salvatore
termine sa trilogie en beauté, en insérant déja les personnages qui deviendront les compagnons de route du célèbre l’elfe noir.
Je vous conseille vivement ce roman qui est vraiment l’un des meilleurs de la collection.
Milady : Septembre 2008 – 333 pages – ISBN : 9782811200282 –
Traduction :Fanélie Cointot
Couverture :Todd Lockwood
Sorti d’Ombre-Terre, Drizzt Do’Urden a cette fois-ci laissé derrière lui ses frères ennemis les Drows (elfes noirs). Mais à la surface, la réputation des Drows l’a précédé. Rejeté de partout, Drizzt va devoir errer sur les chemins à la recherche d’un territoir où on l’accepterait enfin tel qu’il est, en oubliant la couleur de sa peau.
Fleuve Noir : 1993 – 244 pages – ISBN : 2-265-07455-1 –
Drizzt a définitivement quitté l’Outreterre pour gagner le monde de la surface. Il espère trouver le foyer qu’il a toujours cherché. Mais il ne s’agit nullement de la terre promise qu’il avait espérée, bien au contraire. A la surface, les drows sont considérés comme des ennemis et des meurtriers et personne n’imagine qu’il existe des elfes noirs différents, capables de compassions, et qui aspirent à une vie meilleure. Drizzt sera chassé, traqué et il devra apprendre de nouvelles règles, prouver à la face du monde qu’il peut s’adapter et qu’il n’est pas nuisible ou malfaisant. Heureusement, certaines rencontres peuvent tout changer…
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