Allan : Bonjour Carina, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions :). Ta première mission, de façon assez classique, sera si tu l’acceptes de te présenter auprès de nos visiteurs…
Carina : Bonjour Allan, Je suis donc Carina Rozenfeld, je suis auteur de trois livres pour le moment : Lucille et les Dragons Sourds, Le mystère Olphite et la Quête des Livre-Monde. J’ai 37 ans et je suis également journaliste en parallèle de mon travail d’auteur.
Allan : Avant de parler de tes romans sur 2008, j’aimerai te demander quelles ont été tes romans « déclencheurs » pour embrasser la carrière d’écrivaine dans les domaines de l’imaginaire ?
Carina : Il y en a eu plusieurs. Le premier a été l’Armoire magique, je crois. J’avais 9 ans quand je l’ai lu et j’ai eu envie, moi aussi, de découvrir des mondes magiques au fond des armoires. Comme c’était, évidemment impossible, j’ai décidé de créer mes propres mondes.
Ensuite, je lis beaucoup, alors c’est assez difficile. Il y a eu le Seigneur des Anneaux, de Tolkien, Hypérion de Dan Simmons, ou encore les Guerriers du Silence de Pierre Bordage. Mais ça ne représente qu’un petit échantillon.
Allan : L’année dernière a été marqué pour toi par la parution de 2 romans Le mystère Ophite et le premier volume de la quête des livres mondes qui font suite à un premier roman paru en 2004, Lucille et les dragons sourds : que s’est il passé pendant ces 4 années pour toi ?
Carina : Eh bien, j’ai terminé d’écrire le Mystère Olphite qui traînait dans mon ordinateur depuis un moment et j’ai cherché un éditeur. L’Atalante a été d’accord pour prendre mon roman, le mystère Olphite, dès le début 2006, mais leur collection jeunesse n’existait pas encore, alors j’ai attendu que leur projet voit le jour. C’était assez exaltant de vivre cette aventure en même temps qu’eux !
Allan : Lucille étant le seul de tes romans que je n’ai pas lu, es-tu d’accord pour nous en parler un peu ?
Carina : Bien sûr ! C’est un roman qui s’adresse aux plus jeunes. Fin du primaire. C’est l’histoire d’une petite fille de 10 ans, qui s’appelle Lucille, qui découvre un jour un dragon dans sa chambre. Ce dernier est venu la chercher car le peuple des dragons a besoin de son aide. En effet, ils disparaissent tous mystérieusement les uns après les autres et ils ne savent pas pourquoi. Ce sera à Lucille de mener l’enquête, ce qui lui permettra de vivre une aventure extraordinaire au cours de laquelle elle devra se dépasser…
Allan : Le premier roman paru en 2008 est le mystère Olphite, paru chez L’Atalante jeunesse en mai qui raconte la fuite de Maor, un Olphite : y-avait-il un message que tu voulais faire passer comme j’en ai eu l’impression sur l’eugénisme ?
Carina : En fait, il y a plusieurs messages que j’ai voulu faire passer. Plus que l’eugénisme, c’était la mise en garde d’un penchant de notre société actuelle : celle de placer tous ses espoirs et toutes les solutions dans la classe dirigeante. Au moindre problème, même météorologique on se tourne vers le gouvernement. Il y a aussi la puissance des médias, capables de transformer l’actualité au gré de ce qu’ils veulent faire passer comme message. Il devient difficile, dès lors de se forger sa propre opinion, d’aller à l’encontre de la masse pensante.
C’est ce qui se passe dans mon roman : mes héros sont suffisamment convaincus et courageux pour chercher la vérité sur l’avenir de l’humanité, et ce qu’ils découvrent n’est pas bien joli… Il faut avoir la force de vouloir changer le cours des événements envers et contre tout.
Quant à l’eugénisme, en effet, j’en fais allusion, mais c’est une critique au passage…
Allan : Ce qui m’amène à une question concernant l’écriture d’Œuvres imaginaires à destination des adolescents : penses-tu qu’il faille sous le vernis de la science-fiction, faire passer un message ou l’écriture destinée aux adolescents doit rester à ton avis neutre de tout message ?
Carina : À mon avis, il y a de la place pour les deux genres. Je fais passer un message dans le Mystère Olphite (enfin, si on veut le voir, on peut s’arrêter à la lecture superficielle et ne percevoir que l’aventure), mais dans la Quête, c’est plus léger. Cela permet au lecteur de choisir ce qu’il aime, selon son degré de lecture. Il n’y a aucune de raison de se cantonner à un style unique. Je trouve ça bien de pouvoir faire passer un message, mais je trouve ça également bien de proposer du rêve…
Allan : Le second roman est le premier volume d’une trilogie chez Intervista : Le Livre des âmes. Déjà, pourquoi un changement d’éditeur ?
Carina : Oh ce n’est pas un changement à proprement parler. Je continue à développer des projets pour l’Atalante qui verront le jour dans quelques mois. C’est le hasard des rencontres qui m’a permis de proposer un livre à Intervista. Je trouvais que c’était une belle aventure alors j’ai foncé.
Allan : La force de ce roman est de mettre en avant les problématiques de l’adolescence, mettant Zec dans une situation de différence par rapport aux autres « camarades » beaucoup plus marqué… Est-ce que cet aspect va rester essentiel dans les suites à venir ?
Carina : Il est vrai que j’ai voulu faire de Zec un ado très actuel, qui rencontre des problèmes d’ado (corps qui change, apparition des responsabilités, donc sortie de l’enfance), mais en enrobant tout cela de fantastique. La suite sera un peu moins portée là-dessus. Zec grandit dans le livre, il accepte la mission titanesque (recréer un monde, rien que ça !), et ça le fait mûrir. La suite sera plus sombre, les personnages vont évoluer en affrontant à la fois le réel et l’irréel…
Allan : On sent un clin d’Œil aux Super-Héros qui ont bercé toute une génération : doit-on y voir un hommage aux Superman et autres Marvel ?
Carina : Tout à fait. J’ai grandi bercé par la lecture des comics books. Mon père avait acheté tous les Strange dans sa jeunesse et j’avais de belles piles de BD à lire chez moi. Je suis tombée dedans assez jeune et depuis, j’ai une fascination pour le super héros, l’apparition de ses pouvoirs, la gestion de sa double personnalité. C’est un thème sui ressort dans tous mes romans : la différence et l’acceptation de cette différence pour remplir une mission plus noble.
Allan : J’ai cru comprendre que le second volume paraîtrait à la rentrée 2009, peux-tu nous en dire plus ?
Carina : Je suis en train de l’écrire. Comme je le disais, il sera plus sombre. Il va y avoir pas mal d’action, du danger, la recherche du second Livre-Monde. Les ados vont voir évoluer leurs sentiments : l’amour, l’amitié… Tout sera mis à l’épreuve dans ce volume.
Allan : Et aussi concernant les Clefs de Babel ?
Carina : Ah, c’est un autre projet avec Syros, pour la nouvelle collection de Denis Guiot, Soon. C’est encore un monde complètement différent. Tout se passe dans une tour gigantesque, appelée Babel. Les hommes y sont réfugiés depuis 1000 ans suite à une catastrophe écologique. Mais il est temps pour cette parcelle d’humanité de quitter les murs qui l’a abritée durant 10 siècles. Evidemment ça ne se fait pas aussi facilement. Il faut un parcours initiatique, une volonté de quitter un monde protecteur pour affronter l’inconnu…
Allan : Sinon as-tu d’autres projets en cours ?
Carina : Comme je viens de terminer les Clefs de Babel et que je commence la Quête 2, je suis bien occupée ! 😉 Mais j’ai un projet avec l’Atalante, plusieurs même, qui vont logiquement prendre forme après la Quête 2. J’ai aussi la Quête 3 à écrire pour 2010… Puis on verra pour la suite !
Allan : Tu es présente sur MySpace, sur Facebook, tu as un blog et je t’ai croisé au salon du Mans : le contact avec ton public semble important : quelle en est la raison et que t’apportent ces contacts ?
Carina : Mmmh, Myspace, je n’y vais quasiment plus. En fait, je trouve qu’aujourd’hui, Internet propose un lien direct avec le monde. Et mes lecteurs font partie du monde. Ça a commencé quand un jeune lecteur a cherché absolument à me contacter et l’a fait par le biais du site Copains d’Avant sur lequel je suis inscrite. Il s’était créé une fiche rien que pour pouvoir m’écrire. Ça m’a décidé à créer mon blog, afin de permettre à mes lecteurs de me contacter plus facilement, puisqu’il y avait visiblement ce besoin. Je trouve ça génial de recevoir leurs avis, leurs remarques, leur enthousiasme. Ça me sort de mon fichier word, ça me permet de me confronter à ce qu’il se passe après l’écriture du livre. L’aventure ne s’arrête pas après le mot « fin ». Il y a plus derrière. Facebook, par contre, c’est plus personnel, c’est surtout pour mes amis.
Allan : Avant de nous quitter, je te laisse nous donner un dernier mot :
Carina : Je n’en vois qu’un seul : bonne lecture ! 🙂
Crécdit Photo : ©Fantastinet
Laisser un commentaire