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La Digue de Michael McDowell

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Blackwater – Tome 2/6

Le cycle de Blackwater de Michael McDowell, publié par les éditions Monsieur Toussaint Louverture, continue à se faire connaître à travers l’hexagone et il est indéniable que cette grande saga familiale va continuer à faire parler d’elle dans les prochains mois…. Mais pas d’inquiétude pour les lecteurs et lectrices : l’intégralité des 6 volumes sont disponibles dans toutes les bonnes librairies !

Où en étions nous ?

Comme de bien entendu, s’agissant du deuxième volume de la saga, vous courrez le risque en lisant cette chronique de voir dévoiler le contenu du premier volume. Si vous ne l’avez pas lu, changez de page ;).

Lorsque nous sommes arrivés à Perdido, ville de l’Alabama, une crue d’importance a eu lieu et la circulation citadine est toujours pour l’instant cantonnée à une navigation. C’est au cours de l’une de ces excursions qu’Oscar, fils de Mary-Love Caskey, matriarche du clan Caskey qui possède la plus grosse fortune et donc le plus de poids à Perdido, découvre la jeune Elinor dans une des chambres. Sauvée, la jeune femme commencera à prendre un peu trop de place dans la vie d’Oscar aux yeux de sa mère, jusqu’au point de lui voler son cœur et d’entraîner un mariage.

Nous nous rendons rapidement compte que, pour une raison qui reste obscure, Mary-Love rejette Elinor et fera tout pour garder son fils sous contrôle… La fin de La Crue se conclut par le départ d’Oscar et Elinor dans une maison qui leur a été offerte par Mary-Love contre l’abandon à celle-ci de la fille du couple.

Les machinations reprennent !

Alors même que la situation semblait pouvoir avoir un semblant de normalité, la question de la mise en œuvre d’une digue va relancer les tentions entre Elinor et Mary-Love. Alors que la première, qui semble avoir une histoire particulière avec la rivière, est opposée à la construction d’une digue, la seconde y est fortement attachée, probablement d’ailleurs plus dans le but de s’opposer à sa belle-fille plus que par intérêt pour la construction.

Poussant le vice jusqu’au bout, elle invite Early Haskew, le jeune ingénieur en charge de l’étude, à habiter chez elle de façon à narguer Elinor. Pourtant, les événements vont commencer à se précipiter autour du clan… Geneviève, la femme de James dont nous avions entendu parlé sans jamais la voir, revient et, au-delà de son cas personnel, nous découvrirons aussi Queenie, sa sœur, qui jouera un rôle prépondérant dans la suite de la saga.

La relation aussi entre Miriam, la première fille d’Oscar et Elinor et ses parents font partie des sujets croustillants que nous verrons arriver au fur et à mesure du récit.

Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est ce combat entre les deux femmes fortes de la saga. Mary-Love met tout en œuvre pour que sa belle-fille soit rejetée par le village et use de tous les subterfuges pour garder le couple sous sa coupe. Pour autant, Elinor, sous une apparence de tranquillité et de calme semble oeuvrer de son côté à assoir sa position. Les tensions se multiplient et les manipulations ne donnent pas toujours le résultat escompté comme l’apprendra à ses dépens Mary-Love.

Si ces deux personnages sont centraux et attirent l’attention sur eux, La Digue permet aussi d’en apprendre plus, et de voir à quel point les biais peuvent jouer, sur Geneviève. A noter que d’autres personnages du récit présentent un intérêt croissant dans un scenario qui continue à monter en suspens : Sister va prendre une nouvelle dimension, avec des envies d’indépendance, Zaddie, la jeune servante du couple va montrer l’évolution des mentalités dans un Alabama ségrégationniste et surtout, nous découvrirons Queenie, victime d’un mari violent dont la transformation sera étonnante.

A noter bien sûr que ce roman est toujours aussi magistralement écrit avec une couverture de qualité qui rend l’objet esthétique… Les touches de surnaturel sont présentes et discrètes, rendant le récit accessible à tout lectorat !

Monsieur Toussaint Louverture (Avril 2022) – 260 pages – 9782381960463
Traduction : Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier (Etats-Unis)
Titre Original : The Levee (1983)
Couverture : Pedro Oyarbide

Tandis que la ville se remet à peine d’une crue dévastatrice, le chantier d’une digue censée la protéger charrie son lot de conséquences : main d’œuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes.

Pendant ce temps, dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarche, voit ses machinations se heurter à celles d’Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer.

Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.


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