Blackwater – Tome 6/6
Il m’aura fallu du temps pour reprendre l’excellent cycle de Michael Macdowell, aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. 6 tomes parus en très peu de mois était un pari audacieux mais qui a largement payé au vu du succès du cycle. La Crue, La Digue, La Maison, La Guerre, La Fortune et donc Pluie nous ont permis de traverser dans le même temps la vie du clan Caskey et des Etats-Unis de façon plus large.
Une histoire qui débute…
Par une crue monumentale dans Perdido en Alabama. Le jeune Oscar Caskey et son employé découvrait dans un hôtel une femme seule, Elinor. Cette rencontre est le point de départ de cette étonnante saga où les femmes sont omniprésentes et mènent de main de maître(sse) les biens de la famille.
Mary-Love, la matriarche, ne semble pourtant pas fan de la jeune sauvée et d’étranges phénomènes entourent la rivière et la ville en général. Livre après livre, nous avons pu voir la construction de l’Empire Caskey depuis la scierie jusqu’à l’exploitation du pétrole qui permet à chaque membre direct et indirect d’être immensément riche.
De nombreuses questions restaient ouvertes à la fin du cinquième volume, La Fortune et notamment ce qu’est fondamentalement Elinor et ce qui l’a poussé à rejoindre Perdido, quel lien précis elle a avec la nature entre autre…
… et un cycle qui se termine
Il va être difficile de parler de ce dernier volume sans dévoiler quelques éléments des précédents volumes. Nous avons vu un certain nombre de membre de la famille Caskey disparaitre… Certains de façon naturelle, d’autres de façon moins naturelle.
Cette réalité est toujours présente dans ce dernier opus où nous allons sentir tout au long des quelques 200 pages, une espèce de poids, un sentiment de fin violente. Elinor semble aussi sentir cette échéance arrivée, alors même que la famille semble s’étendre à nouveau, et étendre son emprise sur la ville.
Comme souvent, nous retrouvons le sel de cette relation familiale, cette emprise des femmes, leur volonté de faire leurs propres choix. Nous y voyons aussi à nouveau cette question de la parentalité, et nous pouvons compter le nombre d’enfants qui auront été élevés dans les six volumes par leurs parents génétiques. Cela ne doit pas aller très loin.
Ce récit a le travers de nombreuses fins de cycle : on sait que c’est le dernier, que rien ne se passera au-delà. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous nous ennuyons un chouia pas moment : l’espoir de voir tout répondu plane longtemps sans être satisfait.
De nombreuses questions restent ouvertes, notamment concernant la nature de celle qui est devenue la figure de proue de cette étrange famille. Une famille où les femmes ont le premier rôle, sont au coeur des affaires et où les hommes leur font une confiance aveugle.
Comme un cycle, le cycle naturel mis en avant, la saga se termine comme elle a commencé, par une pluie marquée…
Monsieur Toussaint Louverture (Juin 2022) – 253 pages – 8,40 € – 9782381960500
Traduction : Yoko Lacour, avec Hélène Charrier (Etats-Unis)
Titre Original : Blackwater VI : Rain (1983)
Couverture : Pedro Oyarbide
Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasatnes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse. Mais queqlue chose surplombe Perdito, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.