Service de Presse
La terre bleue de nos souvenirs d’Alastair ReynoldsCe pavé de plus de 500 pages me faisait de l’oeil depuis quelques temps. La Maison des soleils, d’Alastair Reynolds, est paru l’année dernière au Bélial et récipiendaire du Grand Prix de l’imaginaire en 2025. Les éditions du Bélial propose depuis quelques temps de découvrir l’auteur gallois. Alors que le recueil de nouvelles La Grande Muraille de Mars vient de paraître, nous avions déjà partagé avec vous des chroniques d’Eversion, Une représentation brillante, de l’espace et du temps et La terre bleue de nos souvenirs. Plongée dans le temps et l’espace garantie !
La lignée Gentiane
L’humanité n’a cessé d’évoluer et ce sont notamment les clones issus d’Abigail Gentian, qui aujourd’hui voyage à travers l’espace. Chaque clone va parcourir l’univers, suivre ce que devient l’humanité, a Noria, chacun étant considéré comme un fragment de l’ensemble.
Ne jamais remettre au prochain million d’années ce qu’on peut faire ce million-ci.
Parmi ces mille clones, Campion et Purslane sont un peu à la marge et font figure de rebelles. Cela est principalement dû au fait que les deux forment un couple, chose interdite pour ces clones quasi immortels. Voilà qu’approche la rencontre qui se tient tous les deux cent mille ans, celles où tous frags se retrouvent pour échanger sur l’évolution des civilisations et leurs travaux.
Avant de rejoindre l’assemblée, notre couple va faire un détour pour essayer de trouver un vaisseau plus rapide à Campion. Au cours de cette recherche, ils rencontreront Ateshga, un post-humain, qui finira par leur révéler l’existence d’Hespéros, un représentant du Peuple Machine. Ce dernier rejoindra le Badinage et commencera à inspirer une certaine méfiance du dernier passager des frags, à savoir le docteur Méninge.
Maintenant que leur détour a atteint plus ou moins son objectif, Campion et Purslane se rendront au rendez-vous, certains désormais d’être en retard. C’est au moment où ils vont arriver qu’il capte un message de détresse : la lignée Gentiane a été victime d’une embuscade et a été pratiquement éliminée…
Une enquête au long cours
Le récit que nous propose Alastair Reynolds donne le vertige. Il nous donne le vertige déjà sur les temps, plusieurs millions d’années vont être balayées dans ce récit. Il nous donne le vertige aussi sur les espaces, sur les grandeurs puisque nous allons découvrir de nombreuses galaxies. Nous allons aussi pouvoir découvrir l’évolution de l’humanité, sa transformation, la création puis la disparition de peuples entiers. Un questionnement restera malgré tout omniprésent : l’humanité était la seule forme de vie dans l’univers ? J’avoue qu’à froid, je ne suis pas sûr que cette question ait trouvé réponse.
Alastair Reynolds a fait preuve d’une très grande imagination : géant, augmenté ou pur esprit, ils ont fait pour certains « alliances » avec les machines.
Et les clones dans tout cela ? Ils sont la mémoire, ils suivent et remontent les fils et se partagent les informations. Et c’est là que l’oeuvre de l’auteur devient intéressante…Sans l’existence de ce couple hors des clous, on pourrait se poser la question de l’utilité de cette collecte d’information. Que vaut la mémoire si elle n’est pas partagée avec quelqu’un en qui nous avons confiance ?
… je suis navrée de ce qu’on a fait. Et « navrée » est trop faible. Mais on ne punit pas les enfants pour les crimes commis par leurs parents.
Malgré tout, les événements vont se précipiter et la raison de cette attaque nécessite d’être creusée. Les actions de Campion semblent à l’origine de ce guet-apens et les quelques survivants vont essayer de comprendre ce qui lie la ligne gentiane, les robots et le peuple machine. Une enquête compliquée qui pourrait réveiller de lointains souvenirs… qu’il n’est pas forcément bon de se rappeler !
Entraînant, Géant, Passionnant !
Les éditions du Bélial ont donc décidé de publier cet auteur qui était bien trop rare en France et c’est une excellente idée. Au travers des 8 parties de son récit, l’auteur nous montre toute l’étendu de sa créativité, réussisant à garder cette dimension humaine au travers du couple de clone Purslane – Campion.
A noter qu’une interview de l’auteur est pour bientôt 🙂
Editions Le Bélial (18 avril 2024) – 504 pages – 24,90 € – 9782381631295
Traduction : Pierre-Paul Durastanti
Titre Original : House of Suns (2008)
Couverture : Amir Zand
Ils sont mille. Mille clones âgés de six millions d’années, tous issus d’Abigail Gentian et d’une époque où l’humanité n’était encore qu’à l’orée de l’ère stellaire. Depuis tout ce temps, ces fragments éparpillés parcourent la galaxie, spectateurs de l’aventure humaine à travers l’espace, là où empires et conquêtes fabuleuses se fracassent sur la noria du temps. Tous les deux cent mille ans, après un tour complet de la galaxie, les membres de la Lignée se réunissent pour échanger souvenirs et expériences. C’est la Millième Nuit, une fête sans pareille.
Or, pour cette trente-deuxième réunion, Campion et Purslane sont en retard. Un détail ? Pas vraiment. Car dudit retard pourrait bien dépendre le devenir de l’ensemble de la Voie lactée, et peut-être même bien au-delà…











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