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L’abomination de Dunwich adapté par Gou Tanabe

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Le mangaka Gou Tanabe poursuit l’adaptation des œuvres de Lovecraft avec beaucoup de talent, et cette fois, c’est au tour de l’abomination de Dunwich de passer sous le crayon du japonais pour un récit qui sera en deux parties, le second étant encore à paraître.

Un village étrange…

Dunwich n’est pas le premier village étrange que met en lumière H.P. Lovecraft et dont l’ambiance a été bien retranscrite par Gou Tanabe. Dans Le cauchemar d’Innsmouth, nous avions déjà pu voir à quel point l’ambiance est importante pour porter l’horreur de la nouvelle. Cette fois-ci, direction donc Dunwich, une ville (imaginaire) du Massachusetts. On ne peut pas dire que ce village fait rêver aux alentours, beaucoup indique que les familles restent entre elles, très peu de contacts avec l’extérieur et une instruction qui fait clairement défaut.

Pire que tout, le village en question est réputé pour ces rites satanistes, liés à l’utilisation de ce qui – une fois n’est pas coutume – le Nécronomicon. Mais la surprise viendra en 1913 lorsque, dans la famille Whateley, la fille, réputée être une sorcière, donne naissance à Wilbur, un garçon considéré par son grand-père comme un être supérieur.

Pire que tout, le jeune garçon semble développé des compétences étonnantes, arrive rapidement à lire et cherche à avoir un exemplaire complet du Nécronomicon sans que nous en comprenions la raison.

Sollicité pour amener son exemplaire, le professeur Armitage de l’université Miskatonia décide de se déplacer pour rencontrer celui qui demande accès à cet ouvrage plutôt confidentiel et reparti en même temps impressionné par l’intelligence de l’enfant et effrayé par ce qu’il a découvert chez lui…

… et une ambiance toujours aussi magique !

Ce qui ressort de ce nouvel opus est toujours le cadre dans lequel évolue les différents protagonistes de l’aventure. Dès les premières pages, nous retrouvons le côté perdu de la campagne, le décalage des personnages hantés par les malédictions lovecraftienne sont identifiables visuellement : ils ont une attitude inquiétante que nous repérons dans leur trait.

La rencontre aussi avec la famille Whateley nous permet de découvrir leur ferme et ses extensions : Gou Tanabe arrive à nous faire ressentir l’horreur du lieu dans chacune de ces bulles, chaque trait souligne le côté non-humain et monstrueux du lieu… Nous sentons à l’extérieur l’absence de bruits par moment ou, dans d’autres, comme des murmures.

Bref, Gou Tanabe réussit à nouveau à adapter ces nouvelles et permet de découvrir l’univers d’un des auteurs les plus effrayants de sa génération (et des suivantes).

Une deuxième partie aussi réussie !

Près de neuf mois après la parution de la première partie du récit, la deuxième rejoint enfin les rayonnages. La particularité de la ville de Dunwich, et son côté consanguin, continue à intriguer journalistes et scientifiques. Cela d’autant plus que le jeune Wilbur a bien granit en quelques années, montrant que d’étranges événements se déroulent dans ce coin reculé de la Nouvelle-Angleterre.

L’Abomination de Dunwich continue donc de se déployer sous le trait talentueux de Gou Tanabe pour rendre avec beaucoup de justesse le côté sombre et inquiétant d’un des chefs-d’oeuvre loftcraftien.

A noter que ce titre est le dixième de la collection.

  1. Ki-Oon (Juin 2023) – Les chefs d’oeuvre de Lovecraft – 210 pages – 18 € –  9791032713129
  2. Ki-Oon (Mars 2024) – Les chefs d’oeuvre de Lovecraft – 218 pages – 18 € –  9791032716854


Traduction : Sylvain Chollet
Adaptation Graphique : Clair Obscur

Dunwich, village en déliquescence aux confins de la Nouvelle-Angleterre, fait l’objet de nombreuses rumeurs. On dit que les cercles de monolithes au sommet de ses collines étaient jadis le théâtre de rites terrifiants… En 1913, la naissance de Wilbur est un mystère de plus sur cette terre maudite. Sa mère est une albinos aux airs de sorcière, et l’identité du père est tenue secrète par le patriarche Whateley, qui assure qu’il s’agit d’un être supérieur, différent de tout ce qu’il connaît…

Les voisins le croient fou, néanmoins le faciès animal du jeune garçon semble appuyer ses dires. Sans compter qu’il grandit à une vitesse fulgurante… À dix ans, il se met en quête d’un ouvrage ésotérique, le Necronomicon, dont il s’enquiert auprès de diverses bibliothèques. Le professeur Armitage de l’université Miskatonic, intrigué par cette demande, se rend sur place pour le rencontrer. L’intelligence de Wilbur l’impressionne, mais quand il voit les murs de l’étage se déformer sous l’effet d’une puissance inconnue, il repart la peur au ventre ! Quelles monstruosités se cachent chez les Whateley ?


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