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L’algébriste de Ian M. Banks

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Depuis plusieurs millénaires, les hommes font partie de la communauté pangalactique. Une communauté vaste, cosmopolite, à l’histoire pleine de rebondissements. Des espèces naissent, se développent, vont dans l’espace et disparaissent, ce sont les rapides. D’autres font la même chose, mais sur plusieurs milliards d’années, ce sont les lents. Et les Habitants sont des lents. Pas n’importe lesquels puisque selon eux, ils étaient les premiers êtres intelligents de la galaxie, et que moins de 2,5 Milliards d’années après sa création, il l’avait déjà colonisé dans son entier. Heureusement, ils vivent sur les planètes gazeuses, ce qui laisse de la place pour les espèces vivants sur les planètes telluriques. Néanmoins, de par leur ancienneté, due en partie à l’espérance de vie des Habitants, qui confine à l’immortalité, ils sont très courtisés, car détenant la mémoire de la galaxie.
Et justement, dans le système d’Ulubis, il existe un des huits centre d’étude des Habitants. Et ses chercheurs sont humains. Malheureusement, alors que la galaxie est traversée par de nombreux trous de vers qui relient les systèmes solaires entre eux, Ulubis en est démuni. Non pas par manque d’importance, car le centre d’étude en fait un pôle intellectuel majeur, mais il a été détruit il y a 200 ans par les Dissidents, un mouvement de marginaux criminels qui ne visent qu’à établir l’entropie et le chaos dans la galaxie. Or, une flotte ennemie, venue d’un empire humain non relié par les trous de vers, s’approche du système, alors qu’il ne peut recevoir aucune aide extérieure. Il y a bien une flotte partie à la rescousse il y a près de 200ans, escortant le nouveau portail pour trou de ver, mais elle est un peu trop loin. Et la destruction du portail prend tout son sens, d’autant plus que les Habitants d’Ulubis semblent détenir un secret d’une valeur inestimable.
Fassin Taak, voyant lent, c’est à dire un des chercheurs es Habitants, et même un des plus connus, est chargé par le gouvernement galactique de dénicher ce secret. Il connait les Habitants, à leur confiance, et est le premier à avoir découvert un indice tangible de son existence. Un beau matin, il doit abandonner sa famille, ses études, son existence, pour se mettre au service de la Prévôté, un organe militaro-religieux qui est chargé de sauver le système solaire de l’invasion. Mais les Habitants eux, aiment bien embrouiller les pistes.


Un bon petit space opéra, de temps en temps, ma foi, ça fait du bien. Et en plus, c’est du Banks, rien que ça, un, voire le maître actuel du space opéra rien que ça. Enfin space opéra est un peu fort, c’est presque du planet opera, puisque la moitié du livre se déroule sur Nasqueron, la géante gazeuse des Habitants que le héros va visiter pour retrouver l’Algébriste.
C’est un vrai plaisir de suivre les pérégrinations de Fassin Taak, un vrai petit antihéros, qui va devoir tout quitter pour sa quête. Autour de lui, tout s’effondre, tous disparait, mais il doit accomplir sa mission d’une importance vitale. Il y a de l’action, sans tomber dans la bataille spatiale stéréotypée, des mondes à découvrir, riches mais pas exubérants, des personnages sympas, mais dont on peut se débarrasser sans pleurnicher une fois qu’ils sont inutiles. Une histoire honnête et riche en rebondissements, que demande le peuple ?
Peut être une meilleure fin, car sans vous la dévoiler, elle n’est pas franchement exceptionelle. On s’attendait à mieux quand même car en quelques pages, tout est expédié, et l’invasion est réglée tout aussi rapidement, sans de gros problèmes à l’horizon pour notre héros. Alors qu’au début, ses ennemis se sont acharnés contre lui, à la fin, il est quasiment délaissé, Un déséquilibre flagrant qui gâte un peu l’impression finale.
Néanmoins, un bon roman qui se laisse lire, mais pas trop vite non plus, l’écriture de Banks n’est pas toujours digeste, et on ne le dévore pas dans la journée, mais en plusieurs morceaux, savoureux quand même.


Bragelonne SF (2006)467 pages 22.00 € ISBN : 2-35294-000-1
Traduction : Nenad Savic
Titre Original : The Algebraist (2004)

Couverture : Stephan Martinière

Pour les humains, et les autres races à la vie brève, la galaxie est un endroit dangereux ou règne une paix précaire. Un réseau de trous de ver artificiels sert à voyager entre les étoiles. Il est maintenu sous la férule de la Mercatoria, qui s’efforce de gérer les équilibres entre espèces. Par contre, pour les Habitants, ces formes de vie quasi-immortelles apparues peu après le Big bang, la seule chose qui importe, ce sont les géantes gazeuses où ils vaquent à leurs affaires. Le reste n’est que débris épars… Afin de sauver son système solaire menacé par la flotte de l’Archimandrite Luseferous, le jeune Fassin Taak doit plonger dans l’atmosphère de la géante Nasqueron, à la recherche d’une très ancienne formule, d’une clé détenue par les Habitants depuis des millions d’années. Mais ceux-ci, joyeux anarchistes avides d’informations en tous genres, ont un sens de l’humour très particulier, des habitudes déplorables comme celle de chasser à mort leur propre progéniture, et il se pourrait bien qu’ils dissimulent plus d’un secret. La quête désespérée de Taak le conduit d’un bout à l’autre de la galaxie. Pendant ce temps, la flotte monstrueuse de Luseferous se rapproche de Nasqueron. Mais la guerre cesse d’être une activité prévisible dès que les Habitants y sont mêlés…


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