- Le passage : L’immeuble devant lequel passe cet homme tous les soirs lui permet de penser à autre chose qu’à sa vie finalement si peu agréable.
- Le soleil fixement : Un médecin venant de perdre son frère musicien tente de parachever l’Œuvre de ce dernier en mémoire.
- Le sanctuaire : Un spécialiste des félins dont la disparition avait fait coulé beaucoup d’encre se confie à l’un de ses confrères.
- Les guépards de Francis Grenier : Un ami du célèbre peintre de guépards essaie de redorer un peu la réputation de l’artiste.
- Hélène aux Licornes : Hélène, femme de ménage dans un musée, se retrouve subjugué par l’exposition en cours.
- La chair des rêves : Cédric, un historien connu, essaie au travers de son roman de réhabiliter le loup, lui qui l’a trop souvent méjugé.
- Le serviteur des dieux : Désormais, suite aux actions des hommes, est choisi parmi les enfants un destiné à devenir le serviteur des dieux
- Marée : Axelle est une enfant incomprise et persuadée de pouvoir parler à son cheval.
- La danse du sabre : Raoul, aidé par « son » tigre doit réussir à se défendre contre ses agresseurs.
- Le Regard : Un vieil homme qui sait qu’il doit quitter sa maison, profite une dernière fois d’une aquarelle qu’il a achetée.
- Jardins sous la neige : Une veuve enterre son Barzoï et se rappelle à cette occasion son mari
Ce recueil est le quatrième de l’auteur et le premier que je lis et ce fut une excellente idée des Editions La Clef d’Argent que de publier Sylvie Huguet puisqu’il s’agit ici de nouvelles fantastiques très bien écrites et agréables à lire.
Doit-on voir dans le titre un hommage au film éponyme avec Alain Delon ? Je n’en ai aucune idée même si chacun des personnages va passer de l’autre côté, et quitter la réalité d’une façon ou d’une autre et ce, sans s’en rendre spécialement compte.
Les nouvelles sont fréquemment – et pratiquement uniquement – basées sur des rencontres avec des animaux sauvages dont la réputation de prédateur n’est généralement pas à faire : nous avons des rencontres entre l’homme et le loup, le guépard, le tigre mais aussi avec une licorne, une des deux nouvelles qui m’ont le plus particulièrement plu avec le sanctuaire.
Ce petit recueil court est bien sympathique et nous change des habituelles thématiques abordées. Et je dois reconnaître, puisque j’avais fait la remarque sur une autre parution de La Clef d’Argent sur le coût du livre, que le prix du titre vaut largement le contenu !
D’ailleurs, il est à noter que le choix de l’illustration de couverture se révèle particulièrement brillant et représente – à mon sens – à merveille le contenu.
Une bonne acquision donc !
La Clef d’argent – KholekTh – (Février 2008)– 97 pages 9.00 € ISBN : 9782908254587
Couverture : Sébastien Hayez
«Ce fut à ma troisième tentative que je traversai le passage. Je perçus d’abord ma réussite à l’épaisseur du silence: j’avais laissé de l’autre côté le vacarme de la ville. Devant moi, à l’infini, des bancs de nuages me dérobaient le sol. D’autres, plus haut, étiraient des péninsules de neige, dressaient des falaises éblouissantes sur l’azur profond du ciel. Des réminiscences de la nuit me revenaient.»
La tentation est grande, une fois la voie trouvée, une fois le passage ouvert, de s’y engouffrer sans hésiter, sans rien regretter, sans même jeter un regard en arrière. Pour les personnages des onze nouvelles qui composent ce recueil, passer de l’autre côté c’est laisser derrière soi une fois pour toutes les espoirs déçus; c’est s’affranchir d’un quotidien désespérant ou d’une existence qu’on aurait souhaité autre; c’est recommencer à croire qu’une autre vie, qu’un autre monde sont possibles. Mais tout passage implique un rite: faute de l’avoir compris, certains de ces candidats à l’ailleurs, trop pressés de se fuir eux-mêmes, risquent « une fois le pont traversé » de ne trouver là-bas que ce qu’ils y auront apporté. Pour ceux-là, le passage n’aura été qu’un miroir aux alouettes. Une fois dissipées les illusions, ils s’y verront enfin tels qu’ils sont. Pourront-ils seulement le supporter? Pour d’autres, au contraire, le passage pourrait bien mener à une réalité plus vaste, plus complète, plus mystérieuse aussi. Sauront-ils vraiment la comprendre?
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