Depuis ses exploits à la bataille de Belyotora, Munde Shayapan est entré dans la légende. Nommé Honneur du Dashan et portant le titre de Héros par le Maharadjah en personne, il devient l’homme le plus puissant du royaume, juste derrière le Maharadjah. Même les Radjahs et les djahs doivent s’incliner devant lui. Mais ce statut à un prix lourd, car le Héros doit consacrer toute sa vie à protéger le Dashan, toujours sur les routes, sans jamais quitter son armure, il doit défendre la population contre toutes les menaces qui peuvent troubler leur quotidien. L’honneur sans la liberté est un fardeau que Munde Shayapan ne supporte plus, c’est pourquoi il aspire de plus en plus au repos, à la retraite.
Pour y parvenir, il lui faut de l’argent à lui qui n’a jamais combattu que pour la gloire, sans jamais rien demander. Il se met alors en quête des Perles d’Allaya, un artefact divin créé par la déesse Allaya qui, selon la légende, permettrait à son propriétaire de gagner toutes les guerres qu’il entreprendrait. Un tel objet attire toutes les convoitises, sauf que personne n’est jamais revenu des jungles de Bushira, lieu mythique où seraient cachées les Perles.
Aussi Munde Shayapan décide de recruter des compagnons pour s’y aventurer. Il se rend auprès de Mustak Dorayesh, radjah illégitime du royaume des Tamir. Alors que tous croyaient qu’il s’y rendait pour renverser l’usurpateur du trône et rétablir la dynastie légitime, il s’allie avec Mustak Dorayesh, celui-ci devant lui acheter les Perles une fois celles-ci ramenées. Il organise donc un tournoi auquel sont conviés les meilleurs guerriers de tout le Dashan. Près de 400 hommes arrivent, tous visant à arriver en finale, où le meilleur d’entre eux aura la chance d’affronter Munde Shayapan, qui ensuite choisira ses compagnons parmi les meilleurs combattants, une occasion d’accroître leur gloire pour certains, de s’enrichir pour d’autres.
Encore une fois, les éditions cinquième saison nous montrent leur incroyable talent dans le choix de leurs auteurs. On se rappelle tous du Sablier de Mû, et de son histoire grandiose, et bien il en est de même ici, Les Perles d’Allaya est un excellent bouquin qui, à l’instar de son prédecesseur, peut largement prétendre au prix Merlin.
Le personnage central, Munde Shayapan, tient tout autant de Conan le barbare de Robert Howard que de Kane le machiavélique de Kurt Wagner. Tous deux héros d’aventures plus ébourrifantes les unes que les autres, l’un guerrier invincible, l’autre manipulateur expérimentés, tous deux toujours victorieux. Ainsi notre héros se révèle être à la fois un guerrier et un fin stratège, usant de l’épée comme de la ruse quant l’un échoue et que l’autre réussit. La fin justifie les moyens, tant qu’il ne déroge pas à la sacro-sainte Voie de l’Honneur, un réglement qui dicte sa conduite de tous les jours.
Ses compagnons, loin d’être des faire-valoir, sont eux aussi des êtres complexes qui, sous leur première apparence, cachent parfois de bien belles surprises pour nous lecteurs. Leurs personnalités complexes, sans être torturées, nous sont révélées peu à peu. Et pourtant, certains éléments étaient présents dès le début, mais c’est l’enchaînement des évènements qui nous permettent de les comprendre, de leur donner un sens. Si Munde Shayapan est le Héros du Dashan, ses compagnons de route ou ses ennemis sont eux les vrais héros du roman, ce sont eux qui le font vivre, lui n’étant qu’une marionnette qui essaye de s’émanciper.
L’histoire est manifestement ce qu’on appelle de la sword and sorcery, beaucoup de combats de type médiéval, peu de magie, juste quelques initiés très rares et la présence de dieux invisibles et terribles, injustes envers les hommes. Fidèle aux traditions de ce genre, ancêtre de la fantasy actuelle, Gabriel Féraud écrit d’un style enlevé, faisant fi des lourdeurs du style, se concentrant uniquement sur l’action, bien que ses héros ne rechignent pas à une introspection bienvenue et source de surprises. En outre, l’auteur nous offre une histoire bien scénarisée, suivant un développement cohérent, une structure solide d’où toute fin improbable est exclue, tout est presque écrit à l’avance, il suffisait de décrypter les signes avant coureur. Enfin, les décors, typés indiens, loin d’être fait de touche de couleur locale, sont profondément imprégnées de la culture indienne, les personnages respectant les codes et les valeurs propres à cet univers, ce qui au final démontre une base forte pour une histoire qui ne l’est pas moins.
En conclusion, Les Perles d’Allaya est une preuve que la fantasy ne rime pas avec la médiocrité. Se servant des codes d’un genre tombé en désuétude, Gabriel Féraud nous livre un roman solide, palpitant, surprenant, qui ne manquera pas de vous accrocher, de vous faire dévorer ses 350 pages en quelques heures. Et même, soyons fous, vous donnera l’envie de le relire aussitôt, car de nombreuses subtilités s’éclairent à la seconde lecture. Indubitablement un des meilleurs romans fantasy de ces dernières années.
Depuis ses exploits à la bataille de Belyotora, Munde Shayapan est entré dans la légende. Nommé Honneur du Dashan et portant le titre de Héros par le Maharadjah en personne, il devient l’homme le plus puissant du royaume, juste derrière le Maharadjah. Même les Radjahs et les djahs doivent s’incliner devant lui. Mais ce statut à un prix lourd, car le Héros doit consacrer toute sa vie à protéger le Dashan, toujours sur les routes, sans jamais quitter son armure, il doit défendre la population contre toutes les menaces qui peuvent troubler leur quotidien. L’honneur sans la liberté est un fardeau que Munde Shayapan ne supporte plus, c’est pourquoi il aspire de plus en plus au repos, à la retraite.
Pour y parvenir, il lui faut de l’argent à lui qui n’a jamais combattu que pour la gloire, sans jamais rien demander. Il se met alors en quête des Perles d’Allaya, un artefact divin créé par la déesse Allaya qui, selon la légende, permettrait à son propriétaire de gagner toutes les guerres qu’il entreprendrait. Un tel objet attire toutes les convoitises, sauf que personne n’est jamais revenu des jungles de Bushira, lieu mythique où seraient cachées les Perles.
Aussi Munde Shayapan décide de recruter des compagnons pour s’y aventurer. Il se rend auprès de Mustak Dorayesh, radjah illégitime du royaume des Tamir. Alors que tous croyaient qu’il s’y rendait pour renverser l’usurpateur du trône et rétablir la dynastie légitime, il s’allie avec Mustak Dorayesh, celui-ci devant lui acheter les Perles une fois celles-ci ramenées. Il organise donc un tournoi auquel sont conviés les meilleurs guerriers de tout le Dashan. Près de 400 hommes arrivent, tous visant à arriver en finale, où le meilleur d’entre eux aura la chance d’affronter Munde Shayapan, qui ensuite choisira ses compagnons parmi les meilleurs combattants, une occasion d’accroître leur gloire pour certains, de s’enrichir pour d’autres.
Au coeur du Dashan existe un héros béni des Dieux : Munde Shayapan. Il a juré allégeance au Maharadjah et, depuis, la voie de l’Honneur dicte sa vie.
Chacune de ses aventures est devenue mythique, chacun de ses faits d’armes nourrit le peuple d’espoir et de confiance.
Ainsi, nombreux sont les aventuriers à se presser aux portes du tournoi qui déterminera les guerriers dignes d’accompagner le Héros du Dashan dans sa prochaine quête : la recherche des Perles d’Allaya.
Selon les légendes, elles reposeraient au coeur du Bushira, cette sombre jungle dont jamais personne n’est revenu.
En entreprenant un tel voyage, Munde Shayapan tente d’obtenir la seule chose qui lui ait été refusée jusqu’à présent : la liberté.
Mais le prix à payer ne se révélera-t-il pas trop élevé ?
Mille Saisons – (2007)– 349 pages 20.00 € ISBN : 978-2-9525646-4-9 (2007)
Couverture : Sébastien Grenier
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