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Ce qui se dit par la montagne de Prémée Mohamed

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Ce qui se dit par la montagne est la suite directe de La migration annuelle des nuages et une des quatre novellas de l’autrice déjà publiées (on peut ajouter Et que désirez-vous ce soir ? et Comme l’exigeait la forêt). A noter que cette histoire a été récompensé par le prix Julia Verlanger, remis aux Utopiales, ex-aequoi avec Re:Start de Katia Lanero Zamora.

L’heure du départ…

avait déjà sonné lorsque nous avions quitté Reid… Un petit rappel du contexte ?

Le monde s’est effondré : les catastrophes naturelles ont eu raison de notre civilisation. Comme une conséquence, les infrastructures ont elles aussi disparues… Electricité, transports, et autres éléments du quotidien sont un lointain souvenir. En plus de cette réalité, les survivantes et survivants doivent cohabiter avec un champignon parasite, le Cad, qui finit par tuer son hôte, et le protégeant des dangers auparavant.

Des communautés ont survécu et se sont regroupées à différents endroits, dont à Edmonton, Canada, où Reid apprend à vivre avec son Cad et doit surtout prendre une décision importante : quitter sa communauté pour rejoindre la fameuse université de Howse qui semble elle encore posséder un ensemble de savoirs…

Nous avions quitté Reid alors qu’elle avait commencé à entreprendre le trajet vers l’Université teneuse des secrets du passé.

… Et la découverte d’un autre univers…

La voici donc sur la route. Mais le trajet n’est pas de tout repos et c’est grâce au Docteur Gibson qu’elle pourra rejoindre le fameux dôme universitaire. La voici qui commence à découvrir ce lieu dont tout le monde rêve et qui semble être pour beaucoup la solution à de nombreux problèmes. Pourtant, la jeune fille n’y trouve pas vraiment son compte.

Elle trouve d’abord beaucoup d’isolement. Alors qu’elle pensait trouver une population concentrée à trouver des solutions pour toutes et tous, chacun semble renfermé sur sa personne. Cela se voit déjà au niveau des chambres. Cela se voit aussi dans les relations aux autres. Cette dimension découverte du lieu et des autres prend une place importante dans le récit. Si cela semble légitime, cela peut paraître « long » au vu du format novella.

Néanmoins, l’autrice passera rapidement à d’autres thématiques, notamment sur le gaspillage… En effet, l’Université de Howse ne semble manquer de rien. Eau, nourriture : tout est à portée de main. Alors, pourquoi ne pas partager ? Qu’est-ce qui empêche de permettre aux autres groupes d’accéder au même niveau de vie ? Et surtout, pourquoi ne pas partager les avancées sur le traitement du Cad ?

… pour un monde à développer !

Le monde que nous décrie Prémée Mohamed ne demande qu’à se développer. Nous sentons qu’elle a encore beaucoup de choses à nous raconter… même si aujourd’hui, aucune suite n’existe. Là où dans le premier elle nous questionnait sur la transmission, il s’agit ici plus de la diffusion. Car nous découvrons une communauté renfermée sur elle-même. La question du traitement du Cad nous renvoie sur nos propres vaccins et traitements qui pourraient être plus largement partagés. Tout comme le questionnement sur une meilleure répartition des richesses de la planète semble être une bonne toile de fond.

La rencontre de ses deux mondes peut sembler un peu longue au début mais montre bien les lignes de tension. Le choc de ceux et celles qui ont peu face à ceux qui ont tout. Difficile de savoir si l’autrice va poursuivre l’aventure dans cet univers à la fin de cette aventure… Ou nous laisser imaginer comme nous voulons ce qu’il pourrait être.

Une autrice à suivre !

Reste que je trouve que Prémée a su proposer dans chacun de ses écrits des environnements et des thématiques variés. Les éditions de l’Atalante ont eu le nez fin de nous proposer ces récits et nul doute que nous en découvrirons de nouveaux… Notamment parce qu’il y aura bien une suite aux aventures de Reid : The First Thousand Trees est paru au Canada en 2025. Et reste une trilogie Beneath the rising et un roman indépendant The Siege of Burning Grass non encore traduit en France.

De quoi nous maintenir en haleine.

Editions L’Atalante (Mars 2025) – Collection La Dentelle du Cygne – 156 pages – 12,50€ – 9791036002212
Traduction : Marie Surgers (Anglais – Canada)
Titre Original : We speak through the montains (2024)
Couverture : Veronika Park

Au terme du périple entamé dans La Migration annuelle des nuages, Reid atteint les dômes, cocons de technologie, vestiges de la société d’antan. Elle s’attend à y trouver les outils et le soutien nécessaires à la reconstruction du monde qui a été perdu, mais les habitants des dômes gardent jalousement leurs connaissances et leurs ressources, sans un regard pour la population extérieure contrainte de lutter chaque jour pour sa survie.
Pourquoi ?
Dans la communauté qui l’a vue grandir, « c’est tout le monde ou personne », alors Reid met au défi ses camarades privilégiés de regarder par-delà leur confortable microcosme. De tout remettre en question. D’agir.


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