Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

Déchirures de Sire Cédric

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Sister : Candice ne cesse de faire des cauchemars depuis que sa soeur jumelle est morte – soit un an auparavant. Persécutée par Violaine, et mésestimée par ces parents qui ne voulaient qu’un enfant, elle arrivera grâce à cette disparition à s’épanouir et à refouler ses anciens démons.

Nocturnes : Liz et Marie, tout juste majeures, sont des gothiques convaincues et au cours de leurs soirées dans les bars les plus noirs se désignant comme des vampires… Mais l’homme qu’elles rencontreront ce soir est…extrême…

Hybrides : Être fille d’un pasteur n’est pas tous les jours faciles, comme peut le confirmer Ilona, qui fuit actuellement en voiture mais est victime d’un accident. Orpheline de mère, une indienne, elle ne peut plus supporter l’attitude de son géniteur. Elle va rencontrer une créature mi-lion mi-homme, à l’origine de son accident, ce qui n’est pas du goût de son père…

Stigmates : Victime d’une agression par des skinheads qui lui ont graver au couteau une belle croix gammée dans le dos, Nath a du surmonter bien des épreuves pour ne pas succomber à ses envies de suicide.

Nenia : Dans la forêt de Marjorova vivait une charmante demoiselle au demeurant fort étrange. Etrangeté qui la conduisit à la mort sous la main – ou plutôt la hache – de Gurd.

Carnage : Quand les trois skinheads montent dans le bus, tout le monde détourne le regard, évitant d’attirer la foudre haineuse sur eux. Même lorsque une jeune demoiselle, n’ayant pour seul tort d’être née indienne, commence à se faire agresser ; même quand un jeune garçon prend sa défense et se voit frappé.

Deathstars : Un groupe de rock bien noir sévit sur scène, et le public va jusqu’à se suicider au cours de leurs représentations ! Qu’ont-ils de si particulier ?

Chérubins : Qu’un groupe d’enfants souhaitent profiter de la vue de leur maîtresse nue depuis son jardin est une chose déjà vue ; mais qu’ils deviennent plus entreprenant et rentrent chez la dame pour la voir de plus près est quand même plus rare… Et c’est le dérapage…

Blood Road : Voyage avec un petit groupe de démons dans un road-movie, bien sanglant…

Allan :
Ce sont les premières nouvelles que je lis de Sire Cédric et j’avoue que la préface ne me rassurait absolument pas quand au contenu du recueil : je m’attendais à voir – enfin surtout à lire – des nouvelles noirs dans un style oppressant car reflet de l’ambiance des textes, une atmosphère sombre et une avalanche de démons.
Et bien, la première chose à dire est que Sire Cédric vous surprendra par la physionomie de ces « méchants » : ils ne sont pas des démons comme nous avons coutume de les voir dans ce genre de littératures : si certains appartiennent bien au folklore européen, tels les vampires, la majorité fait partie de légendes plus tribales, hommes animaux à la force surhumaine glissés parmi le commun des mortels…
Ce qui donne un souffle tout particulier à chacune des histoires qui nous est contée.
D’autant plus qu’il écrit le tout avec un style que l’on pourrait qualifier de « léger », non pas parce qu’il ne mérite pas qu’on s’y attarde, bien au contraire, mais plus parce qu’il arrive à les raconter sur un ton qui les rend moins violentes, moins agressives que ce à quoi on est généralement habitué – sans pour autant minimiser l’horreur des faits.
Les histoires sont chacune d’une qualité irréprochable et il est bien difficile de déterminer une meilleure que les autres (d’ailleurs quel en serait l’intérêt ?). On sent que Sire Cédric a peaufiné chaque fait, chaque trait de ses personnages et qu’il maîtrise de bout en bout son récit.
Chaque histoire est aussi un moyen de faire passer un message – plus ou moins explicite – et de nous montrer les faiblesses des hommes au travers des interventions des créatures surnaturelles.
Car à y bien regarder, les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit pour preuve la nouvelle Carnage dans laquelle une jeune femme indienne se fait agresser dans un bus aux yeux de tous et il n’y a qu’un jeune garçon pour s’opposer à la sauvagerie de Skinheads. Reflet de notre société où l’individualisme prime et où l’on aimerait que l’attitude dénoncé dans le récit ne soit qu’une vue de l’imagination de l’écrivain mais à bien y réfléchir, la réalité aurait été la même… Reste que le sort destiné aux skinheads fait plaisir à voir ! Réflexion aussi sur le paraître, le fanatisme religieux, entre autre bien sûr…
De bout en bout donc, Sire Cédric nous emmène dans son imaginaire, aux frontières du monde réel !
Un livre extrêmement agréable à lire !

Christophe:

Je suis entièrement d’accord avec Allan sur la qualité de ce recueil. Je tiens à ajouter plusieurs points pour convaincre les derniers indécis. En effet Sire Cédric est beaucoup plus subtil que l’écrivain d’horreur lambda. Chacune de ses nouvelles font preuve d’une morale perverse où les victimes ne sont pas toujours celles qu’on s’imagine. Tel un bouddhiste sombre, il démontre qu’un acte mauvais a toutes les chances de revenir sur son auteur tel un boomerang. Ces nouvelles vont crescendo dans ce constat et si la première évoque plus la fin d’un thriller à suspense, les autres s’inscrivent bien dans une élégance gothique rempli d’hémoglobine. Ainsi ce recueil évoque un savant mélange entre les comptes de la crypte et les histoires de Poppy Z Brite.

Nuit d’Avril (Avril 2005)249 pages 16.50 € ISBN : 2-350-72004-7
Couverture : Michelle Blessemaille

Imaginez que vous rencontriez un véritable démon dans une étrange boîte de nuit… Ou que vous croisiez des monstres sanguinaires, au bord d’une autoroute déserte…
Savez-vous que de mystérieux fantômes jouent de la harpe avec les rayons de la lune ? Que des créatures infernales sévissent au sein d’un groupe de Black Métal ?
Ouvrez ce livre et regardez, vous aussi à travers ces déchirures qui émaillent le rideau de la réalité. Sous la plume de Sire Cédric, la beauté et l’horreur, l’angoisse et le rêve se mêlent dans une valse mortelle.
Et si, un soir, après avoir refermé ces pages, vous sentez une présence insolite derrière vous, à la sortie de votre bar favori, nul doute que vous presserez le pas !


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