Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

Interview de Clément Bouhélier

,

On doit à Clément le cycle d’Olangar, initié avec Bans et Barricades (prix de la 25ème heure du livre), suivi d’Une cité en flamme , Le combat des ombres et Histoires au crépuscule

L’année dernière, retour au fantastique avec Le Pacte de sang, l’ensemble de ces titres étant publié aux éditions Critic !

Vous pouvez retrouver l’interview sur Deezer, Apple podcast, Amazon Podcast, … Lien direct ci-dessous pour Spotify et YouTube ainsi que la retranscription !

Voici la retranscription 🙂

Allan : Bonjour Clément !
Clément : Bonjour Allan,

Content de te voir aussi à Angers donc on ne sait jamais. On a échangé hier, on n’a jamais échangé pour Fantastinet. Alors est ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?
Oui, oui, avec plaisir Clément. Clément Bouhélier Dans la vraie vie, je fais du web-marketing pour le projet Voltaire pour avoir un salaire et quand j’ai du temps, que je ne m’occupe pas de mes deux enfants, j’écris des bouquins de fantasy et des bouquins fantastiques, essentiellement dans la fantasy. Il y a Olangar, saga en cinq bouquins maintenant et je viens de sortir un bouquin qui s’appelle Le Pacte de sang, qui est plutôt un thriller horrifique fantastique. Je vais pas mal piocher dans l’histoire pour celui ci.

Et je voudrais reparler un peu d’Olangar. Donc la dernière histoire, donc l’histoire du crépuscule est paru il y a deux ans maintenant. C’est vraiment le dernier tour en Olangar ?.
A priori, oui quand même. Je pense que j’ai passé suffisamment de temps à Olangar. J’ai pas mal exploré de thématiques. C’est très axé économie en fait. Olangar c’est très axé social et économique. Donc dans le premier tome, j’explorais la la thématique du mouvement social. Dans le deuxième, les entreprises fantômes, comment les entreprises qui sont juste un voile à d’autres entreprises. Enfin voilà, c’était un peu la thématique. Dans le troisième, c’était la ville occupée, avec toutes les conséquences que ça a pour les personnes qui y vivent. Je suis revenu ensuite par le biais des nouvelles ou j’y explore encore d’autres choses la famine, etc. Donc toujours des choses très très sociales. Je pense que je suis arrivé un petit peu au bout de ce que je pouvais explorer. Plus ça serait sûrement trop. Enfin, on sait jamais, On peut toujours avoir une nouvelle idée, on peut toujours avoir quelque chose qui vient comme ça au détour d’une rue. J’en sais rien. En voyant un film, en lisant un bouquin, mais je pense quand même que j’ai fini.

En plus, j’ai clos le cycle de tous mes personnages principaux Elvina, Baldeck, etc. Thorgan Ils ont ils ont fait ce qu’ils avaient à faire dans cet univers. Donc repartir encore. Là, pour l’instant, je ne vois pas trop. Je ne vois pas trop comment. Peut être je te dirai pas pareil dans deux ans, cinq ans, dix ans, je ne sais pas. Mais voilà, pour le moment, j’ai envie de faire d’autres choses.

Et j’ai trouvé que le cycle, si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je trouve que le cycle fait écho avec l’actualité notamment. Alors si je reprends, on a des nains ouvriers, si je pouvais résumer comme ça et des orques qui sont aussi l’étranger, il y a une vraie dimension politique dans Olangar.
Ah ben oui, c’était voulu dès le départ, c’était voulu. Et l’idée première, c’était de montrer que la politique n’est pas seulement le fait des grands de ce monde grand entre guillemets. Évidemment, quand on quand on lit Tolkien ou qu’on regarde les œuvres qui en sont tirées, c’est la politique où les décisions viennent souvent des rois, des princes, des grands personnages de ce monde là. Moi, je voulais vraiment prendre le contrepied de ça et montrer que la politique, elle peut venir du bas, elle peut venir de l’Union, elle peut venir des syndicats. Et d’ailleurs il y a un autre monde, il y a beaucoup de victoires qui sont populaires, sociales, qui ont été acquises grâce à ça. Même tu prends 36, Le Front populaire, c’est un gouvernement qui a envie de faire des choses, mais c’est aussi des grèves dans les usines, etc. Ce sont des gens qui accompagnent à la base ce mouvement progressiste. Et donc voilà, j’avais envie de rendre un petit hommage à ça et de montrer que c’est possible, que la politique, elle vient aussi du bas.

D’ailleurs, c’est assez intéressant de voir qu’on a d’abord les nains. Qui manifeste au sens syndical du terme pour avoir de meilleures conditions de travail, etc. Et que ce sont eux aussi en pendant qui seront les résistants quand ce ne sera plus compliqué plus tard ?
Oui, alors c’est effectivement c’est un c’est une confrérie qui sait se battre en fait, qui sait vivre sous terre entre guillemets, qui sait ce que c’est que le marché noir ; qui sait comment l’économie souterraine s’organise ? Donc assez logiquement et idéologiquement, c’est eux qu’on va retrouver dans la résistance quand les choses vont mal. Mais ça aussi, ça fait écho à des choses très très vraies. Il n’y a pas eu que des ouvriers dans la Résistance française entre entre 39 et 45, mais il y en a eu beaucoup. Si tu prends les cheminots, etc. C’était des gens qui étaient à la base souvent syndiqués, et c’est ces gens là qui ont résisté chacun, chacun à leur manière. Voilà. Donc oui, c’était. Ça me paraissait logique en tout cas, que ce soit des gens comme ça qu’on retrouve dans la Résistance. Même si j’ai essayé de faire un panel de monstres parce que ça a été aussi ça, la résistance. Historiquement, j’ai essayé de faire un panel dont ne résistent pas tous tout à fait pour les mêmes raisons et pas tous tout à fait pour les mêmes choses.

Voilà. Il peut y avoir à un moment une sorte de convergence, mais tout le monde n’a pas tout à fait les mêmes intérêts. Donc je voulais aussi montrer ça. Mais c’est vrai que les les interlocuteurs privilégiés de la résistance dans Olangar, en tout cas, c’est Léna.

Et on voit dans le même temps une. Je suis en train de chercher le bon terme, le. Enfin, ceux qui ont le pouvoir, qui essaie de détourner l’attention sur sur les les orcs, même sur les elfes à un moment, c’est quand même, c’est quand même très très contemporain…
C’est Un grand classique, c’est voilà, on a. Il est bien commode, l’ennemi commun.

Si on parle maintenant du pacte de sang, tu n’aimes vraiment pas les team buildings ?
C’est un peu vache parce que pas ta question, mais le le truc en lui même parce que j’en ai vécu qui se sont bien passées. Enfin, c’était plutôt sympa. Mais oui, je pense que ce sont des moments où il peut y avoir une espèce d’esbroufe. C’est à dire on a une grande famille, on va tous construire ensemble. Bah non, c’est les salariés qui vont construire et créer de la richesse pour les patrons. Voilà, c’est l’argument de la grande famille. Il va bien deux minutes, mais voilà. Donc ça c’était surtout ce bouquin, une manière de montrer que bah, il y a les pires abominations, c’est pas forcément les trucs souterrains, c’est pas forcément les trucs avec des grandes dents qui te guettent dans l’ombre. Les pires abominations, elles viennent d’abord de nous. Dans ce bouquin, il y a enfin, on ne va pas spoiler le monstre, mais il y a un monstre. Mais il prend ce qu’il a besoin de prendre pour assurer sa propre survie. Il y en a dans ce bouquin qui prennent beaucoup plus que ce dont ils ont besoin.
Ce sont des humains de chair et d’os, comme toi et moi. Voilà. Donc c’était. C’était une manière de montrer ça en partie ce bouquin.

Et c’est vrai que l’histoire bascule entre deux deux périodes, donc la période contemporaine et une période aux alentours du XIVᵉ siècle. Comment tu t’es référé d’un point de vue historique à cette période là ?
Alors le bouquin se déroule dans pas mal de périodes. Donc oui, effectivement, ça commence au moment de la guerre de 100 Ans, donc pour cette partie là. j’ai lu une biographie de Duguesclin qui a été bien commode parce que ça rappelait aussi tout le contexte de la guerre de 100 Ans, donc tout ce dont j’avais besoin pour le début du roman. Puis ensuite, ce sont des recherches par ci par là, quelques petites, quelques petits ouvrages, notamment sur la Révolution, sur ce qui s’est passé en Vendée en 1792 1793, qui a été abominable. Voilà. Et sur sur les parties suivantes, l’histoire était plutôt évoquée. Donc là j’ai pas eu besoin de faire énormément de recherches. Voilà, il y a. La première guerre mondiale est très brièvement évoquée, mais je n’avais pas pas au point que ça m’ait poussé à faire des recherches spécifiques. Donc voilà, c’est vraiment sur ces deux parties là que j’ai lu la La guerre de 100 Ans et la guerre de Vendée.

D’accord. Et quand on a aussi cette dimension enquête Tout au travers du temps avec cette. Cette jeune femme qu’on trouve hagarde sur la route. Tu aimes bien jouer sur les différents genres ?
Oui, oui, oui, c’est. C’est quelque chose de sympa de croiser les genres, de surprendre un petit peu le lecteur, je trouve, de mettre un petit peu d’historique là où on ne s’y attendrait pas forcément, de glisser effectivement une enquête. Là, l’idée, c’était aussi de montrer que ceux qui enquêtent ont toujours, entre guillemets, un temps de retard. J’essayais de construire ça dans la narration. Voilà, pour que le lecteur se dise bah merde, ils vont, ils vont trop lentement, ça ne va pas marcher. Voilà, c’était. C’était un petit peu ça l’idée aussi.

Et donc maintenant, après la fantasy de la reprise du thriller fantastique, tu en es où au niveau d’écriture ?
Là, j’ai un nouveau projet. Si ça ne t’embête pas, je ne vais pas trop le développer parce qu’il est encore. Il n’est pas encore officiellement validé par l’éditeur. On n’a pas signé de contrat, mais c’est quelque chose de plus historique. Enfin qui se qui se déroulera sur encore une fois, si c’est validé, qui se déroulera sur une période historique précise. Donc là pour le coup, j’ai fait pas mal de recherches. J’ai passé quasiment un an à simplement à me documenter, à lire des choses.

Et là, aujourd’hui, au Festival Imajn’ère à Angers. Qu’est ce qui est un festival pour toi ? Qu’est ce que tu y trouves en tant qu’auteur ?
Boire des coups avec les collègues, rencontrer des gens, parler avec des lecteurs. Voilà, c’est tout. Une ambiance hyper sympa à vivre. C’est On n’est pas là pour faire carrière, pour faire fortune. Voilà, c’est pour moi l’écriture. C’est aussi une activité qui permet ça, qui permet de rencontrer des gens, qui permet de découvrir des bouquins, des univers, de se nourrir un peu de tout ça. Donc c’est d’abord ça, c’est voilà.

Et qu’est ce qu’on peut te souhaiter maintenant ?
Je ne sais pas. que mes enfants aillent bien, que. J’arrive à écrire malgré le fait que je continue à m’en occuper. Mais c’est très gentil en tout cas de vouloir me souhaiter des belles choses.

En tout cas, merci beaucoup.
Merci et bientôt !


3 réponses à “Interview de Clément Bouhélier”

  1. Avatar de L'ours inculte

    Merci pour l’interview !

    1. Avatar de Allan

      C’est surtout Clément qu’on doit remercier… C’était cool !

      1. Avatar de L'ours inculte

        Je remercie tout le monde !!!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.