Lauréate du prix Utopiales pour Rossignol, Audrey Pleynet est attendue avec impatience pour son prochain récit… Un prochain récit qui est désormais annoncé puisque Sintonia paraîtra fin août aux éditions du Bélial…
L’occasion était trop belle pour ne pas profiter de la présence de l’autrice au festival Imajn’ère pour lui poser quelques questions… Vous pouvez aussi réécouter sa première interview ;).
L’interview est disponible sur YouTube, Spotify mais aussi Deezer, Amazon Podcast ou encore Apple Podcast… Abonnez-vous :).
Voici la retranscription !
Bonjour Audrey !
Bonjour Allan
De nouveau à Imajn’ère ?
Oui !
Rossignol est paru il y a deux ans, quasiment jour pour jour puisque le lancement était la veille d’un festival Imajn’ère. Avec un coup d’œil dans le rétro, ça donne quoi ?
Ça donne un très très beau succès et un super accueil du public, des lecteurs, des lectrices. Ça donne une aventure assez folle parce que il a bien marché à sa sortie. Puis il a eu le prix Utopiales en 2023 en novembre 2023, ce qui a relancé un peu sa vie. Et puis depuis, il marche toujours aussi bien. Je suis encore un peu sur la vague, même deux ans après, donc hyper chouette et des supers retours et je suis trop ravie !
Alors à l’époque, on n’avait pas parlé sur la dernière interview qu’on a fait de ton parcours d’écrivaine. Tu avais commencé avec le roman Noosphère en 2017 et Ellipses, un recueil de nouvelles en 2019 en Auto-édition. Pourquoi tu avais fait ce choix à l’époque ?
Alors j’avais fait ce choix parce que j’avais eu des refus de maisons d’édition, donc en fait, j’avais écrit Noosphère dans mon coin, complètement dans le secret. Donc c’était un texte qui avait tous les défauts d’une œuvre de jeunesse on va dire. J’avais envoyé à des maisons d’édition un peu n’importe comment, je n’avais pas vérifié les lignes éditoriales des maisons, enfin un peu, mais bon voilà, je n’avais pas rencontré les éditeurs avant. J’avais vraiment envoyé par l’adresse mail ou le truc sur le site pour soumettre un manuscrit des choses que maintenant, quand je vois, je me dis qu’il y a des erreurs en fait que j’avais faites, mais ce n’est pas grave. Et en fait voilà, j’avais fait tout ça et en même temps j’avais en même temps que je recevais les réponses négatives mais encourageantes quand même, parce que j’avais des réponses de quatre ou cinq éditeurs qui étaient détaillés en fait de ce qu’ils avaient trouvé bien et ce qu’ils avaient trouvé perfectibles et ce qui m’a encouragé à travailler. Et j’avais aussi rencontré des personnes qui faisaient de l’auto-édition et qui m’en avaient parlé, et je m’étais dit parce qu’un éditeur me l’avait dit aussi.
Il m’avait dit « Ce ne sera PEUT-ÊTRE pas ce roman là qui sera votre roman ». Mais c’est effectivement la base de travail qui peut être intéressante à quand même conserver. Et donc moi je voulais qu’il soit lu en fait le truc donc je l’ai mis en auto-édition pour qu’il soit confronté au regard des lecteurs et que j’ai en fait ce retour. Et donc l’autoédition, ça m’a permis trois trucs déjà de rencontrer plein de gens super sympas et de me faire plein plein de copains parce que j’ai commencé à aller en festival et en librairie et ça, c’était chouette. Ça m’a permis d’avoir ce retour des lecteurs en fait, sur le rythme, le texte, le style, les thématiques, les personnages. Enfin d’avoir tout. Alors c’était un peu beaucoup parce qu’on se prend des retours des fois un peu contradictoires. Et en fait, ça m’a aussi permis, juste en allant sur les festivals, de rencontrer les éditeurs et de parler plus encore avec eux, de mieux comprendre ce qu’ils attendaient, de mieux comprendre l’univers, enfin l’Univers du livre, la chaîne du livre, le marché du livre, l’écosystème du livre, appelez-le comme vous voulez.
Parce que j’étais très, très extérieure à ça. En fait, je ne savais pas du tout, du tout. Et donc voilà. Donc c’est pour ça que j’avais fait ce choix. Et puis, par le plus grand des hasards, vraiment de la vie sur un stand, on m’a demandé d’écrire une nouvelle pour avoir une petite nouvelle à distribuer gratuite en goodies aux gens qui passaient sur le stand. Et les intéresser un peu à mon roman plus gros. Enfin un roman plus gros en l’occurrence. Et c’est là que j’ai écrit ma première nouvelle Qui était citoyen plus, qui en fait a vachement bien marché et qui là a permis, moi, de commencer à écrire de la nouvelle et de me faire repérer par cet axe là beaucoup plus que par mon roman auto-édité. C’est mes nouvelles qui ont plus attiré le regard des éditeurs après, notamment du Bélial en fait.
Et aujourd’hui, tu as annoncé que tu allais freiner cette partie là, en tout cas que tu allais plus en reproposer. Pourquoi ? Parce que c’était justement lié au ce que tu appelles les défauts de jeunesse ?
Oui, Non, Enfin oui, en partie, mais plusieurs raisons. Donc en auto-édition, j’avais Noosphère, le roman sorti en 2017 qui est de l’anticipation sociétale et Ellipse, qui est un recueil de nouvelles, parce que j’avais envoyé plein de nouvelles au concours, aux appels à textes et toutes celles qui ne gagnaient pas, il y en a beaucoup qui gagnaient quand même. Toutes celles qui ne gagnaient pas, comme je savais faire une maquette, je savais avoir une couv, je savais faire l’auto-édition : je les avais autoédité et puis ça me faisait un deuxième livre sur le stand et puis ça faisait un peu de sous aussi disons-le. Et donc je l’avais auto-édité. Donc j’avais ces deux titres là, je les ai tous les deux publiés.
Alors déjà parce qu’ils étaient publiés par Amazon pour des questions éthiques en général, et encore plus aujourd’hui avec ce qui se passe outre-Atlantique, j’avais décidé de prendre des distances avec la plateforme Amazon et également parce que j’avais plus le temps de les promouvoir. En fait, c’est pas ce que je mets en avant dans mes publis c’est parce que je les prends plus avec moi sur les festivals à part ici à Imajn’ère, mais c’est très très exceptionnel.
Donc en gros, voilà, j’en faisais rien de spécial. Je n’avais plus d’énergie ni de temps à leur dédier. Et sur Noosphère, pas sur Ellipse, mais sur Noosphère pour le coup, oui, on était quand même sur un roman de 2017 écrit toute seule, sans travail éditorial autre que de la correction grammaticale. Donc c’est pas du tout, ça ne reflète pas mon niveau d’écriture actuel et ça ne reflète pas le niveau qu’il y a dans Rossignol. Il n’y a pas eu trop de déceptions. J’ai quelques personnes qui, après avoir lu Rossignol, sont allés lire nos sphères et qui m’ont fait le retour de. C’était très bien quand même, mais on voit la différence, on voit l’évolution de la plume et. Et ça c’est des choses que je n’avais pas du tout en tête quand j’ai commencé. Mais il y a quand même une question de carrière à moyen terme et à long terme, on se construit une bibliographie en fait. Et donc je me suis dit bah voilà, je vais plutôt amener les lecteurs directement, d’abord sur Rossignol et là Noosphère va repartir un peu dans l’ombre.
Moi j’en conserve les droits puisque c’est de l’auto-édition. Donc c’est juste une des publications en fait. On va dire. Et puis Ellipse, c’est un recueil de nouvelles et ça c’est un peu différent, Elles sont vraiment top. Je suis toujours à fond sur les nouvelles de SF, mais là c’est vraiment pour m’éloigner un peu d’Amazon. Et puis après on verra ce qu’on je verrai ce que je referai de ces nouvelles là.
Et alors du coup, il t’en reste combien d’exemplaires ?
Alors là, il me reste. Aujourd’hui, il me reste cinq exemplaires de Noosphère en papier. Il me reste un Ellipse ici parce qu’on est à Imajn’ère à Angers et dans ma cave, je dois avoir genre cinq de chaque.
D’accord, donc il faut se presser …
Il faut se presser. Oui, c’est sûr. Alors en plus, des fois je reçois des quand même des des des demandes par mail, des personnes qui me disent ah si vous en avez encore dans votre cave. Est-Ce que vous pouvez me le dédicacer ? Je vous paye les frais de port et tout. Donc ça je le fais encore parce que j’ai mon petit stock. Et puis s’ils font cette démarche là jusqu’à moi, généralement par mon blog, c’est qu’ils le veulent vraiment. Donc bien sûr, je le fais. Mais voilà, moi ça a été disponible en librairie sur commande et ça paraît il y a un an environ que j’ai. Je l’ai retiré de la base de données des libraires, la base de données dilicom des libraires. Donc voilà, ils commençaient déjà un peu à à être moins disponibles.
Et c’est pas la seule nouvelle cette année puisque fin août 1 nouveau roman est prévu au Bélial. Un roman est prévu au Bélial. C’est une novella pour le coup. Sintonia. Alors Il est fini ?
Ah ah. C’est vache comme question. Très vache. Oui, bien sûr qu’il est fini. Il est fini. Il est fini. On est en phase de correction. Peaufinage on va dire. Je suis très très gentille avec moi même. Donc oui, il est, il est fini. On a une couverture qui vous sera révélée dans pas longtemps, je ne sais pas quand, mais dans les jours qui viennent. Et la sortie est prévue pour le 28 août au Bélial.
Donc après le vivre ensemble qui était quand même pas mal au cœur de Rossignol, est ce qu’on va être sur la même thématique ou sur une thématique différente ?
On va être sur une thématique différente. Il y a des thématiques qui sont dans Rossignol, qui sont aussi dans Sintonia, parce que j’estime que moi j’ai encore besoin de les explorer. Donc il y a aussi la question de la transmission des liens familiaux et de tout ce qui est. Transmission familiale / traumas familiaux on va dire. Et sinon, on n’est pas trop sur le vivre ensemble, on est plutôt sur la question de l’autodétermination et de comment on s’émancipe en fait de choses qui nous, qui nous freinent ou qui nous orientent dans certaines voies. Et on veut effectivement explorer d’autres voies, et comment on se libère de choses, de liens invisibles en fait. Donc ça va être. Ouais, je vais loin. On va être sur un parallèle entre émancipation de contraintes sociales et familiales. En parallèle de comment tu t’émancipes ou en tout cas tu intègres des technologies invisibles parce qu’on sera sur de la nanotechnologie. Donc c’est en fait avec la question du de la maîtrise du contrôle de la matière.
Donc en même temps, toujours une thématique très scientifique comme tu avais eu sur Rossignol et une dimension sociale importante.
Exactement. Voilà, c’est un petit, une petite mise en miroir en fait, de ce que vivent mes personnages à leur niveau de d’humain, d’individus qui ont des trajectoires de vie, etc. Et à côté, le rapport à la technologie qui est en fait un gros parallèle en fait, comme Rossignol.
Et tes lectrices et lecteurs attendent. Enfin, te tannent depuis quelque temps pour avoir autre chose à lire de toi. Est ce que finalement ça ne te met pas une pression sur cette parution ?
Si oui, oui, beaucoup. Si, si, j’ai une grosse pression. Parce que quand Rossignol a très très bien marché comme je le disais, et beaucoup de retours de lecteurs et lectrices de Rossignol me demandaient plus long. Un format plus long. Même si Rossignol était très dense, mais moi je le voulais en novella… Ce n’était pas du tout par défaut que j’avais fait une novella. Je le voulais en novella et donc on m’avait dit Ah bah tu aurais pu en faire un roman. Quand est ce que tu écris plus long, etc. Et c’est vrai que c’est un exercice d’écriture que finalement on est en 2025 donc je ne l’avais pas fait. Depuis. Je suis nulle en maths, mais huit ans en fait.
Ça fait ça.
Ça fait ça.
Alors j’ai écrit un petit roman entre temps, en 2019 ou 2020, je sais plus, un truc qui n’a jamais été publié. Donc j’ai quand même aussi écrit un peu dans la forme, un peu plus longue que la novella, mais pas de beaucoup. Mais mais voilà, là je reviens, enfin j’essaye. C’est pas que j’essaie de faire Rossignol en plus gros parce que c’est pas le cas.
Ce n’est pas le même genre de récit intimiste. On n’est pas sur la même densité d’information, on n’est pas sur un récit qui n’est pas dans l’ordre chronologique. Tu te souviens bien de Rossignol ? C’était assez fun à recomposer. C’est quelque chose de plus classique sur un récit en chronologie classique, mais ça reste un roman choral, Ça reste. Non, Rossignol n’était pas un roman choral, c’était un roman très intimiste. Mais là, on est sur un roman choral donc. Donc ouais, moi j’ai beaucoup, j’ai beaucoup de pression parce qu’effectivement je change et en même temps c’était les attentes des gens, elles sont faites par rapport à ce qu’ils ont vécu avec Rossignol et donc on va voir si ils s’y retrouvent sur d’autres choses avec Sintonia.
Et je te croise souvent sur les salons.
Oui oui. Le Café est délicieux ici. Donc évidemment tous les salons.
Comment tu fais pour faire autant de salons et de réussir à à gérer une vie de famille à côté ? Et puis aussi. Gérer l’écriture.
J’ai beaucoup d’amis dans les salons qui m’invitent déjà. Il faut être invité au salon.
Donc comment je fais ? Déjà, j’ai un compagnon de vie formidable, le père de mes enfants qui gère les enfants. J’ai également arrêté de travailler en juin dernier. J’avais un travail salarié classique, j’étais directrice d’une structure. Donc ça, j’ai mis en pause pour pouvoir écrire le roman. Ce qui m’a permis aussi de pouvoir être plus présente dans les salons, également dans les librairies, de temps en temps, sur les dédicaces, en soirée, en semaine, de faire des interviews. Donc ce genre de choses. Donc j’ai dégagé un peu du temps. Et puis ça, encore une fois, ça s’organise sur le temps long. Au début, j’avais un enfant, un peu d’écriture, de nouvelles après un deuxième enfant et la et la novella maintenant les enfants sont plus grands romans, mais j’ai dû quitter le travail. Enfin, en gros, c’est de la. C’est de la de la de l’agencement et on met la vie privée en adéquation avec aussi le côté pro de l’écriture quoi.
Et quand on te croise avec Laëtitia Rondeau, ton éditrice, on sent une vraie, une une vraie intimité, une vraie amitié. Qu’est ce qu’apporte l’éditrice ?
Qu’est ce qu’apporte l’éditrice ? Oui, j’ai une très très bonne relation avec mon éditrice Laetitia Rondeau du Bélial. En fait, ce qui est très intéressant, moi avec Laetitia qui est un peu le hasard de la rencontre, je veux dire, je travaille avec d’autres éditeurs avec qui je m’entends très bien et très sympas et avec qui je bois des cafés en salon, Il n’y a pas de souci. Mais c’est vrai que Laetitia, la chance que j’ai eu, c’est qu’elle, elle m’a lu, elle m’a découverte par mes nouvelles auto-éditées et elle y a vu un certain potentiel et elle a eu envie de m’accompagner dessus. Donc ça, c’est aussi elle qui apporte cette énergie et cette envie là. Et on a travaillé d’abord sur une nouvelle pour le Bifrost de qui est paru en 2022, en juillet 2022. Donc on a travaillé sur cette nouvelle, donc on s’est un peu rencontrées aussi sur ce travail là. On s’est découvertes l’une l’autre sur ce travail là et comme ça s’est bien passé, elle m’a dit Est ce que tu as plus long ?
Donc là, j’avais déjà commencé Rossignol, donc elle a dit Ok, on travaille sur Rossignol et je l’ai pitché. Elle m’a un peu donné des conseils, je lui ai envoyé, on a beaucoup travaillé, on a eu beaucoup d’échanges et donc après on a fait une autre nouvelle pour. J’ai fait une autre nouvelle pour Bifrost qu’elle a aussi édité et là elle est directrice d’ouvrage de Sintonia. Donc il y a une progression aussi. Il y a une relation de confiance, il y a des choses qu’elle m’accompagne aussi sur du long terme. En fait, c’est comme je disais, il y a vraiment quelque chose qui est pensé à travers des années en fait. Et ce qui est rigolo, c’est qu’effectivement c’est pas elle qui le dit, je l’ai entendu dire à quelqu’un d’autre, Mais voilà un travail d’éditrice d’éditeur, parfois c’est 20 % de technique et de direction, d’ouvrage, de style, de de technique pure sur le texte, c’est 80 % de soutien moral et psy en fait. Donc voilà, moi c’est quelqu’un avec qui elle a un regard sur mes textes qui est extrêmement pertinent et elle a un flair.
Et c’est vrai que des fois je lui écris pas pour lui dire j’ai une question que penses tu de l’orientation de ce personnage ? Non, c’est plutôt du genre Laetitia Ahhhhhhhhhhh mon dieu c’est dur ! Et elle me dit ça va aller, tu vas le faire, c’est bon, tu peux le faire. Et voilà. Donc il y a beaucoup de soutien aussi par rapport à un projet de création qui est, qui est qui, qui est difficile quoi en fait.
Donc du coup, moi j’attends aussi avec impatience Sintonia !
Moi aussi.
Je te remercie beaucoup de m’avoir accordé ce temps !
Je t’en prie, merci encore, à la prochaine, à la prochaine !
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