Olangar – Tome 3/3
Avec Le Combat des Ombres, Clément Bouhélier clôt une trilogie de fantasy engagée, aux éditions Critic, avec beaucoup de brio… Attention à vous si vous lisez cette chronique, des éléments du deuxième volume sont présents dans la chronique.
Olangar est envahie. Olangar est brisée
En quatrième de couverture, cette phrase résume en si peu de mots la situation d’Olangar. Alors qu’elle espérait pouvoir sauver la ville, Evyna d’Enguerrand, la dame du Sud, a du faire comme d’autres et fuir la ville.
Il faut voir que la conspiration préparée par les duchés s’est révélée efficace. Entre les elfes qui attaquaient la ville, persuadés que leur eau avait été polluée par les Olangais, avec des morts à la clef (Une cité en flamme) et, entre autre, une attaque de l’intérieur menée par Lec Rossio pour prendre la tête de la ville à la place de Ransard d’Alverny, l’espoir était mince.
Comme une conséquence, la ville n’est désormais plus que l’ombre de ce qu’elle était : Ransard d’Alverny est parti avec l’armée royale, les nains sont obligés de se cacher, victime de descentes régulières mettant leurs vies en péril, la population crie famine et la milice fait la loi.
Les hommes de la Griffe pénétraient avec fracas dans un logis. Ils traînaient au treppo tous ceux qui l’occupaient. Nul ne savait alors ce qu’il advenait d’eux. Parfois, des arrestations s’ensuivent. On vit des patrouilles de miliciens encadrant des nains enchaînés, des réfractaires, ou de supposés opposants politiques, le visage presque toujours tuméfié. On détournait les yeux.
Malgré cela, Lec Rossio ne semble pas percevoir le nouveau danger qui pèse sur la ville. La situation se tend à tous les niveaux. Si les nains sont acculés, ils ne sont pour autant pas vaincus. Des années de combats syndicaux, et notamment l’épreuve des barricades pour l’égalité des droits ne s’oublient pas. Ils seront une armée de l’intérieur, rôdée aux combats de rues.
Nous retrouverons aussi l’organisation de cette résistance à l’extérieur de la ville, au travers des personnages comme Evyna, bien sûr, mais aussi Torgend, l’elfe déchu et son ami Ergan, l’orc.
Une histoire de résistance
Comme vous l’aurez compris, l’essentiel du roman tourne autour de la résistance. Et nous savons d’entrée de jeu que cette histoire ne va pas bien se terminer, les premières pages du journal d’un personnage (que nous ne découvrirons qu’à la fin), nous indiquant d’entrée de jeu que le plan ne se déroulera pas sans accroc.
Tous les éléments présents dans le roman, nous montre à quel point Olangar en elle-même un personnage : toute l’histoire est celle de sa construction et de sa déconstruction, des attaques qu’elle a subi et de la trahison interne qui a pu la faire tomber.
Au sein de la ville même, nous retrouvons tous les éléments de l’autoritarisme dont l’origine reste quand même la haine de l’autre, ici des nains, qui conduit a accepté un certain nombre choses, opérées en Olangar par des milices : arrestation arbitraire, agression physique, torture… Tant que cela ne nous touche pas… Avant que cela ne touche d’autres populations…
C’est aussi l’histoire de désaccord sur les moyens d’action et les dissensions au sein même des résistances, comme on le voit notamment dans la relation Baldek et Nockis, avec des conséquences dramatiques. En contrepoids, c’est aussi la capacité de rassemblement contre un régime jugé nocif.
Bref, Clément clôt avec brio et beaucoup d’intelligence cette série rappelant qu’il n’existe pas de happy end dans une guerre….
Editions Critic (Octobre 2021) – 539 pages – 24 € – 9782375792193
Couverture : Sébastien Morice
Olangar est envahie. Olangar est brisée
Sous le joug des duchés, la grande cité vit désormais recroquevillée sur elle-même tandis que ses habitants subissent les affres des privations et la violence de la milice dirigée par le pantin de Jush Thagon, Lec Rossio. Dans l’ombre des bas quartiers, les nains organisent la résistance autour de Baldek et de Nockis tandis qu’un tueur mystérieux s’en prend aux miliciens.
Depuis son fief au sud du royaume, Evyna d’Enguerrand, la jeune suzeraine, et son ami l’elfe Torgend Aersellson s’entendent avec le chancelier en fuite, Ransard d’Alverny, pour mettre au point un plan qui, peut-être, permettra de libérer Olangar.
Nul ne sortira indemne de ce dernier combat.