Allan : Bonjour Pauline, avant toute chose, accepterais-tu de te présenter à nos lecteurs ?
Pauline : Bonjour. Je suis franco-brésilienne et j’ai pas mal zigzagué entre ces deux pays, ces deux langues, ces deux cultures. Je vis à Toulouse après avoir longtemps habité Paris. L’écriture a toujours été au centre da ma vie. J’écris depuis… le CM1 ! Glups, ça fait un bail…
Allan : Il s’agit ici de ton premier roman, que souhaiterais-tu dire aux personnes qui cherchent actuellement un éditeur ?
Pauline : La recherche de l’éditeur est souvent un parcours du combattant avec son lot d’embûches. Malheureusement, il n’y a ni recette ni mode d’emploi. Si ce n’est qu’il faut une bonne dose de persévérance. Il faut y croire. Personnellement, je crois aux rencontres. À l’origine des mes publications, il y a toujours une rencontre.
Allan : Ce qui m’a surpris est que pour un premier roman, ton éditeur a sorti le grand jeu : non seulement il s’agit d’un premier roman publié mais en plus, l’éditeur est enthousiaste… Quel effet cela fait-il ?
Pauline : C’est agréable !. C’est aussi le résultat de beaucoup de travail et d’obstination. Et c’est encore une vraie rencontre avec une éditrice, Cécile Terouanne, qui a cru aux Eveilleurs depuis le début.
Les Eveilleurs n’est pas mon premier roman, mais le premier roman publié en français. Cinq livres ont été auparavant publiés au Brésil. En France, j’ai également publié une fiction-docu « Journal d’un enfant au Brésil » chez Gallimard Jeunesse.
Allan : Alors, nous avons très embêté pour classer ce livre… Quel courant lui donnerais-tu : Fantasy ou Science-Fiction ?
Pauline : Ça m’embête de vous voir embêtés… Alors, ne le classons pas ! Soyons fous! Disons simplement que c’est un roman, une fiction. Je crois que les lecteurs sont tout à fait capables de s’y retrouver sans qu’on mette tout dans des cases.
Allan : Tout commence avec un monde que l’on trouve quand même peu accueillant, les enfants sont délaissés par un père qui fait toujours le deuil de sa femme… Le monde est réparti en des cités qui semblent relativement isolé… Il semble que la science et la magie y était présente à une époque mais que des évènements tragiques ont eu lieu… En gros, c’est un départ plutôt déprimant, notamment pour une Œuvre jeunesse non ?
Pauline : Roman jeunesse, roman vieillesse, encore une classification dont les frontières sont parfois bien floues… Ta lecture est inédite pour moi. C’est d’ailleurs exactement ce qui m’intéresse: à chaque lecteur, sa lecture.
Pour moi, Salicande est dans le premier volume, un cocon protégé du passé et de l’extérieur. Les jumeaux ont une nourrice aimante, un précepteur attentif, des amis. C’est une époque qui porte sa part d’inquiétude et de choses effrayantes, sûrement. Mais aussi son lot d’humour, d’amour, de jeu. Déprimant, non, je ne crois pas.
Allan : Les deux enfants sont jumeaux mais ont des personnalités très différentes, a-t-on une chance de voir se rééquilibrer un peu les deux personnalités ?
Pauline : Ils ont développé des personnalités différentes après la disparition mystérieuse de leur mère et la maladie du garçon. Claris et Jad se sont différenciés pour s’équilibrer justement. Oui, ils vont grandir et évoluer dans les prochains volumes. Chacun doit apprendre à exister sans le miroir de l’autre.
Allan : On sent quand même au fur et à mesure de notre avancée dans l’intrigue que ce monde est le notre… Me confirmes-tu ?
Pauline : Les Temps d’Avant ressemblent étrangement à notre monde, n’est-ce pas? Mais nous pouvons peut-être encore éviter quelques-unes des caractéristiques les plus inquiétantes du monde de Jad et Claris, comme la Grande Catastrophe par exemple.
Allan : Quelle sera l’orientation que suivra la suite des évènements : explication de la déchéance de ce monde ou découverte du rôle des deux enfants ou encore accomplissement d’une sorte de prophétie ?
Pauline : Les trois, mon capitaine ! Mais pas tout à la fois. Dans le prochain volume, les jumeaux vont suivre des voies séparées et en apprendre davantage sur leurs rôles, leur passé et leur futur. Pour le récit de la Grande Catastrophe, ce sera un peu plus tard.
Allan : Quand j’ai reçu le titre, j’ai trouvé le nombre de pages particulièrement importants, surtout sachant qu’il s’agissait d’un premier volume : la légende populaire indiquant que les enfants ne lisent pas est donc définitivement tombée ?
Pauline : Si un livre est comme un voyage, une fois embarqué, on a envie d’aller jusqu’au bout, goûter le parcours, flâner, et découvrir ce qui nous attend à l’arrivée. Je crois que les enfants et les ados peuvent être de grands, d’intrépides voyageurs. Les distances, les pages à parcourir ? Même pas peur…
Allan : Maintenant que nous avons le premier volume, à quand le second ?
Pauline : Dès que possible. J’y travaille d’arrache-pied !
Allan : Es-tu déjà en mesure de nous dire combien d’opus comptera le cycle ?
Pauline : Trois? Peut-être plus si affinités?
Allan : As-tu d’autres projets en cours ?
Pauline : D’autres idées dans l’infinie mémoire de mon ordi, oui… Mais depuis deux ans, Les Eveilleurs occupent mon temps, ma tête et le reste à 100% !
Allan : Le mot de la fin sera :
Pauline : Un grand merci à Fantastinet pour cet échange. Les sites consacrés à la Fantasy font un formidable travail d’information, de divulgation et de critique. Et aux lecteurs : « Lorsque le Nomade de l’Écriture a fini d’écrire le livre, son voyage est terminé. Commence alors celui du Lecteur. Le Nomade met fin à son périple pour que le Lecteur commence le sien. C’est un don que les Lecteurs lui rendent au centuple puisqu’en retour chaque Lecteur lui offre son voyage personnel ». Alors, merci et bon voyage !
Crédit Photo : ©Iris de Oliveira
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