Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

Le cycle de Mutation de Josepha Juillet arrive chez ActuSF

Josepha Juillet a vu son premier roman du cycle Mutation paraître en juin aux nouvelles éditions ActuSF.

Alors qu’elle avait fait dans un premier temps le choix de l’auto-édition, voici donc sa trilogie young adult reprise dans la collection AYA.

On en a parlé durant le festival des Utopiales.

Vous retrouverez ici la retranscription de l’interview

Bonjour Josépha, bonjour, peux tu te présenter à nos visiteurs ?
OK alors moi je suis Josépha Juillet, je suis autrice en SF et fantasy et en. On va dire les genres de l’imaginaire de manière générale.

Et avant de présenter ton roman le premier cycle du cycle Mutation, pourrais tu parler de tes influences et de ce qui t’a amenée à t’orienter vers les littératures de l’imaginaire au sens large ?
Alors j’ai un métier quand je ne suis pas autrice, j’ai un métier qui est assez concret et qui est très terre à terre et qui est très corporel et avec quand même une grosse charge mentale et psychique. Et je pense que les genres de l’imaginaire, c’est vraiment l’exact inverse de ce que je fais dans mon quotidien. Donc voilà.

Et avant d’être édité aux éditions ActuSF, tu avais choisi la voie de l’autoédition. Qu’est ce qui t’avait intéressé dans le modèle ?
La liberté. La liberté de paraître quand on veut de. Le travail tout autour, de toucher un peu à tout et d’avoir cette espèce de gratification. Parce qu’en fait on fait tout soi même et donc on est content qu’on a sa production finale en fait.

Et du coup, le roman Mutation est reparu pour son premier volume chez ActuSF. Qu’est ce qui du coup t’a poussé à changer le mode d’édition ?
Est ce que j’ai écrit un roman, puis deux, puis trois ? Et en fait, c’est très chronophage l’auto-édition, c’est très gratifiant, mais derrière c’est aussi beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et beaucoup de beaucoup de travail. Et voilà, il y a eu un moment où je me suis plus senti capable d’assumer un temps plein, plus l’écriture, plus la communication, plus la production. Et voilà. Donc la maison d’édition s’est un peu imposée comme ça.

Et qu’est ce qui est ? Qu’est ce qui t’a orienté vers les nouvelles éditions ActuSF ?
Le hasard ? Un peu les rencontres. Voilà, ça s’est fait comme ça. Et comme il ouvrait la collection Young Adult et que Mutation était un texte Young adult, que c’était mon texte en auto-édition qui venait juste de sortir, ça s’est fait un peu comme ça on va dire. Voilà.

Donc dans le dans Mutation, on a un Paris coupé en deux. On pourrait dire facilement que c’est les riches face aux pauvres. Un avenir tout tracé pour la société ?
Oui, oui, mais ce n’est pas tellement comme ça que je l’ai envisagé. Ce n’était pas tant en termes de richesse et de pauvreté, même si de fait, ça se produit comme ça. C’était plutôt en terme global sur l’écologie et sur ce que pourrait être l’avenir de Paris. Donc même de la France ou du monde dans quelques années en fait. Et après, pourquoi le découpage Nord-Sud ? Ça m’a intéressé d’inverser un peu les codes. On a plutôt un Nord de Paris qui est plutôt populaire, et le sud avec le 16ᵉ qui est plutôt sur un versant bourgeois. Et j’avais envie d’inverser ça. Voilà, en extrapolant au max quoi.

L’Élément fort de la trame narrative, c’est la disparition de la faune, cette disparition de la faune aujourd’hui. Et tu précises d’ailleurs en introduction, est une réalité probablement plus forte encore en Europe et en France qu’ailleurs. Tu penses que c’est encore rattrapable ?
Je ne suis pas une scientifique. Je ne saurais pas dire si c’est vraiment rattrapable ou pas. Maintenant, je pense que la nature peut vite reprendre ses droits aussi et que tout n’est pas perdu. J’ai quand même cette idée d’espoir derrière et c’est aussi ce qu’on retrouve finalement dans la mutation. Il y a cet univers vraiment presque postapocalyptique, où il n’y a plus la faune et la flore, mais il y a quand même cette petite note d’espoir. Je n’aime pas être complètement pessimiste.

Et on retrouve les animaux sous la forme de totems et on a cette notion de mutation. Comment tu expliquerais le totem et la mutation ?
Là pour le coup, c’est vraiment c’est vraiment l’imagination qui a joué. C’est pas du tout scientifique comme histoire, c’est que comme il n’y a plus du tout d’animaux présents, on crée énormément de vaccins aussi dans la population. Et avec ces vaccins, on a utilisé les génomes animaux et ils se retrouvent du coup intégrés un peu au niveau physiologique dans les corps humains. Et en fait, le totem, ce serait l’expression de cette modification génétique, de ces mutations.

On a cette notion de totem, une mutation. Qu’est ce qui différencie la mutation du totem ?
Le totem, c’est tout le monde en a, c’est inclus dans le code génétique de tout le monde. Donc on a chacun son totem animal et ça peut être le même animal, ça peut être des animaux différents. La mutation c’est quand il y a une mutation pour le coup génétique avec tout ça, et que l’être humain devient complètement l’animal sur une période plus ou moins longue. C’est le code du métamorphe en gros.

D’accord, Et on a quand même une question aussi politique très très marquée puisque l’Etat, sous couvert d’une forme de démocratie plus restreinte, a mis en place finalement un régime autoritaire.

Oui, pour le bien commun. C’est souvent cette limite qu’on explore aussi dans la dystopie, un peu pour le bien commun. On est amené à prendre des décisions qui parfois sont éthiquement questionnable. Et est ce que vraiment ce gouvernement est totalitaire ? Est ce que vraiment il part d’une mauvaise base ? Est ce que je n’avais pas envie non plus de faire les gentils et les méchants complètement d’un côté ou de l’autre ? Mais de fait, à un moment, pour préserver le peu de population qui reste. Il y a des mesures drastiques qui sont mises en place.

Et avec une attention particulière pour les ceux qui possèdent la mutation.
Puisque du coup, ces mutations ont contribué à l’extinction de l’espèce, l’espèce humaine à un moment ou à un autre. Et du coup, elles sont dangereuses aussi pour les êtres humains. En tout cas, si elles ne sont plus là, elles le sont, elles l’ont été un moment. Donc c’est aussi une forme de préservation de l’être humain que d’être à la recherche de ces mutations pour les conditionner entre guillemets ou les reconditionner.

Il y a une question aussi de d’identité, comment on s’identifie ? Parce que les les totems restent des éléments qui sont, qui restent de l’ordre de l’intime. Et on se retrouve donc avec avec cette mutation qui permet finalement de violer l’intimité d’une certaine façon.
C’est ça. C’est intéressant aussi de trouver que, en fait, dans cet état un peu totalitaire où tout est su, tout est surveillé, etc. Il y a cette part d’intime qui reste et Et en même temps, elle n’est pas si intime que ça puisque le gouvernement connaît le totem de chacun. Mais chacun n’est pas obligé de connaître le totem de l’autre. Et ça, ça reste de l’ordre du privé. Et connaître le totem de l’autre, c’est presque même intrusif. Et en tout cas, ça se fait que dans la sphère familiale, et même pas parfois, si on n’a pas envie quoi. Donc c’est un peu la seule sphère privée qui est conservée, quoi. Et voilà.

Et du coup, le roman est paru dans la collection AYA, donc j’imagine que c’est ActuSF Young Adult. Est ce que c’était un choix de ta part d’écrire en Young Adult ?
Oui, c’est un choix de ma part. Alors au départ, je l’ai écrit en pensant à mes frères et sœurs qui étaient dans cette tranche d’âge à l’époque, même s’ils ne sont pas forcément des lecteurs. Mais je ne sais pas pourquoi, je ne saurais pas l’expliquer. Je me suis dit que ça correspondait bien à leur tranche d’âge. Et parce qu’aussi les protagonistes ont un peu cet âge, qu’on considère des adultes qui ne sont pas tout à fait dans l’âge adulte. Mais en même temps, ce sont plus des jeunes ados non plus. Ils sont un peu dans ce passage à l’âge adulte et c’est ça qui m’intéressait aussi, c’est que les mutations apparaissent à l’adolescence et donc à ce passage à l’âge adulte. Et donc c’est aussi créer toute, Toute cette identité et ce changement d’identité, et de se forger une identité avec cette mutation, avec ce totem et comment on arrive à s’en sortir quand c’est en plus dangereux.

Et c’est cette deuxième salon où on se croise. Qu’est ce que ça fait quoi d’être sur des salons comme ça, en tant que édité.
En tant qu’éditée ? C’est très différent. Du coup j’en ai fait pas mal en tant qu’auto édité et il y a quand même beaucoup d’enjeux financiers. Pour le coup, Là, j’ai beaucoup moins les enjeux financiers de premier abord. Donc là c’est plutôt je profite et je suis très contente de pouvoir échanger avec plein d’autres gens et à chaque fois je fais des nouvelles rencontres, donc c’est chouette.

Et les prochaines parutions ?
Prochaines parutions sera annoncé le 17 novembre, donc dans quinze jours.

D’accord, ça ne sera pas forcément la suite de non. Et la suite de Mutation ?
Au mois de juin l’année prochaine ?

Et le troisième tome juin de l’année suivante. Un par an en tout cas.

D’accord. En tout cas, merci beaucoup. Merci à vous et à bientôt.
À bientôt


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