La dernière Geste – 2ème chant
L’héritage du rail est la suite directe de Dans l’ombre de Paris, dans ce qui sera une pentalogie. Alors que Morgan of Glencoe nous a laissé a un moment charnier de l’histoire. Il est à noter que cette chronique s’appuie sur la version des éditions ActuSF, alors que le cycle est désormais repris par les éditions Goater. Evidemment, cette chronique faisant référence à des événements du premier volume, ne la lisez pas si vous ne voulez pas vous faire divulgâcher le premier chant.
Où en étions nous ?
L’univers dans lequel prend racine l’oeuvre de Morgan of Glencoe est riche, entre steampunk et fantasy pour ne citer qu’une partie de ce que vous pourrez y trouver. Le monde dans lequel évolue Yuri, une des principales protagonistes de la série, est divisé. D’un côté, une triade existe entre la France, le Japon et le Sultanat, équivalent de l’Empire Ottoman. De l’autre, la Keltia, isolée mais détentrice de matériaux qui leur permettent de rester dans une zone neutre. Et entre les deux, le Rail, société ferroviaire qui permet de rallier ces différents lieux, avec un poids politique évident.
Tu n’as pas pu t’empêcher de crâner, de te la jouer sacrificielle à deux sous, c’est tout, et te le sais.
Lorsque nous arrivons en France, nous découvrons que la Monarchie est toujours en place. L’arrivée de Yuri, fille de l’ambassadeur Nekohaima est là pour renforcer les liens entre Japon et France. Le roi Louis XX est toujours en place et ce rapprochement passera par le mariage de la jeune femme avec le dauphin Louis-Philippe.
Mais la future mariée, déjà victime d’une tentative d’empoisonnement durant son voyage sur le Rail, s’enfuira pour rejoindre les égouts de Paris et se liera d’amitiés avec les Rats, communautés de cratures féériques fuyant une France qui refuse leur existence.
Après bien des péripéties, l’assaut est donné par les agents du Roi sur les égouts conduisant à la mort entre autres de Sir Edward et de nombre d’ami·es de la jeune noble. Rattrapée par son promis, la jeune femme retrouve la cage dorée dans laquelle elle était, avec ce point de responsabilité des morts chez les Rats….
Une nouvelle fuite pour Yuri
Le récit reprend directement l’histoire après la mort de Sir Edward et du massacre qui a permis au Dauphin de récupérer sa promise. Cette dernière, qui retrouve sa place dans la société, n’arrive pas à s’ôter de l’esprit la responsabilité qu’elle a dans les événements. Malgré tout, elle ne peut rester dans cette situation. Elle va donc chercher à s’enfuir à nouveau, s’appuyant sur l’Orient-Express de la Capitaine Trente-Chênes. On se rend compte que la vie bouillonne dans les veines de la fille de l’ambassadeur dont la rébellion va rendre la vie dure à son père. Mais pas qu’à son père puisque Ryuzaki, son garde du corps et HA-17, son bras droit, vont se lancer à la poursuite quitte à entraîner une confrontation plus directe avec le Rail !




Du côté des rats, nous avons la (bonne) surprise de voir que Bran n’a pas péri comme le laissait entendre la fin de Dans l’ombre de Paris. Sa survie n’est pour autant pas totale : il est dans un état psychologique qui pourrait être long à être guéri, mettant d’une certaine façon en cause sa trajectoire de barde. Mais nous découvrons aussi que les événements qui se sont déroulés tendent un peu plus les relations internationales et que la position des fées en France n’a jamais été aussi précaire !
Un volume de transition !
Ce deuxième chant me fait penser à un volume de transition. Alors que le premier chant nous avait permis de découvrir la France et sa position sur l’échiquier européen, ce deuxième opus m’a semblé plus important dans la psychologie des personnages. Non que le premier volume ne s’y attachait pas, je trouve juste que L’héritage du Rail nous permet de mieux les comprendre et de mieux apprendre sur eux.
Je crééerai une école de filles, où elles apprendront tout ce qui est nécessaire pour être des épouses parfaites, et les plus vaillant de mes soldats pourront choisir, par leur mérite, leur future femme !
En premier lieu, évidemment, Yuri, qui dévoile de plus en plus sa force intérieure et sa capacité à se sortir des pires situations. Elle montre aussi sa volonté de justice, défendant les créatures féériques et cherchant à aider les survivants des égoûts de Paris. Son voyage au sein de l’Orient-Express nous permettra de découvrir dans le même temps toute l’humanité des Fourmis et leur force de cohésion.
Parmi les personnages qui ont le plus évolué, en révélant dans le même temps leurs failles, j’ai apprécié l’évolution de Ryuzaki qui a un sens de l’honneur fortement développé et qui sera pour moi un des personnages les plus intéressants, associée à la lieutenante HA-17 qui découvrira de son côté sa part d’humanité.
Autre femme d’importance dans l’histoire : Aliénor qui saura se positionner pour trouver une place de choix dans l’entourage du Dauphin. Cette force de caractère, qu’elle associe à une bonne maîtrise des codes de la Cour, lui permettra de jouer un rôle clef dans cet opus, tout comme dans Ordalie qui suit directement.
Enfin, le dauphin Louis-Philippe laisse un sentiment mitigé : il est celui qu’on aime détester, alors même qu’il n’est que le reflet de la société qui l’a construit ainsi.
Le deuxième chant tient donc toutes ses promesses et vous permettra de vous lancer dans la foulée sur le troisième volume à paraître dans quelques jours dans sa version Goater.
Editions Goater (28 mars 2025) – 624 pages – 18,90 € – 9782383670759
Illustrations : Aliciane
Après les évènements tragiques qui ont clôturé le premier tome, la princesse Yuri, « secourue » par le prince, se retrouve de nouveau enfermée dans sa cage dorée, effondrée de chagrin par la perte de ses amis dont elle se sent responsable. Mais la jeune princesse refuse d’avoir fait tout cela pour rien, hors de question de redevenir la jolie poupée qu’elle était autrefois. Mais comment fuir, et où trouver refuge ? Elle monte alors un plan pour s’évader, encore, mais cette fois-ci par ses propres moyens, et trouve refuge auprès des Fourmis de l’Orient-Express et de la Capitaine Trente-Chênes. Ce sera alors l’occasion pour elle de découvrir un autre mode de vie et peut-être de savoir enfin qui elle est vraiment.
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