Service de Presse
Après avoir signé une histoire en deux volumes chez Albin Michel Imaginaire (nous vous avions parlé de Rivages), Gauthier Guillemin rejoint les Editions Mille Cent Quinze avec ce court récit original et mettant en avant l’importance de la culture.
La Terre est condamnée…
La planète Terre est condamnée et une grande partie de l’humanité a d’ailleurs disparu, à coup de cataclysmes et autres événements dont on nous passe les détails de façon générale car là n’est pas le sujet : le seul espoir d’une survivance de la civilisation reste les étoiles et une nouvelle planète pour tenter de sauver les meubles.
Des vaisseaux sont donc prévus et les voyageurs stellaires n’auront d’autres choix que d’être cryogénisés pour permettre d’atteindre leur destination. Mais voilà, ces longues stases ne sont pas sans effets sur l’esprit des voyageurs et voyageuses. La folie les guette. Un moyen pourtant permet d’éviter le dérapage : la possibilité d’avoir accès durant ce sommeil forcé à la littérature.
C’est la raison d’être des laboratoires où travaillent Soma, du côté des Monts Qiiasimavoq : les chercheurs et chercheuses tentent de capter l’âme de différents écrivains de différentes époques pour les intégrer à des automates…
… et la littérature peut sauver de la folie !
Le format de Métempsychogenèses est celui de la novella et il est difficile en moins de 100 pages de réussir à planter en même temps le décor et le personnage tout en gardant une dynamique de récit intéressante… Et pourtant Gauthier Guillemin réussit le pari.
Plantant très rapidement le décor d’une planète où il n’est plus possible de vivre, l’auteur prend tout de suite le parti de prendre ses distances sur l’explication de cette situation et va aussi s’affranchir des explications quant au voyage en lui-même. Seul point notable qui sera donc le coeur du récit : l’esprit de nos voyageurs ne pourra pas survivre sans être stimulé intellectuellement par les récits d’écrivains et écrivaines. Quitte à capter l’essence et l’âme de personnes de lettres, autant prendre celles d’auteurs et autrices qui s’intéressaient à la folie ou la possession.
Dans ce court récit, Gauthier a réussi à aborder une thématique originale, avec des grands noms comme Gérald de Nerval. Une novella que je recommande pour ce côté décalé par rapport à ce que nous avons l’habitude de lire sur le voyage spatial et la fuite de la Terre.
Editions Mille Cent Quinze (20 mars 2024) – 96 pages – 9€ – 9782385630140
Couverture : Victor Yale
L’heure est venue pour l’humanité de quitter sa bonne vieille Terre et de se lancer à la conquête d’une nouvelle existence. Mais un dernier danger menace les voyageurs, celui de perdre la raison dans le silence éternel de ces espaces infinis. C’est alors qu’apparaît une solution : l’art. Mais comment capturer, puis transporter l’art ? Et peut-il réellement sauver la civilisation ?