Une Aventure d’Alexia Tarabotti, Le Protectorat de l’Ombrelle, tome 1,
Une malédiction semble planer sur Alexia Tarabotti : elle n’a pas d’âme, des sœurs insupportables, plus de père, elle est toujours célibataire mais comble du comble, elle tue accidentellement un vampire avec… son ombrelle. Un loup-garou, Lord Maccon se charge d’enquêter sur cette affaire pour le meilleur… et pour le pire.
La grande force de ce roman réside incontestablement dans l’écriture de l’auteure. Grâce à une dextérité rare dans l’utilisation d’un humour typiquement Anglais chargé de sarcasmes, d’ironie ou encore de réparties bien salées, on sourit, on rit mais surtout, on jubile. Je me suis demandé si un pastiche du genre n’y était pas dissimulé.
A souligner de plus que ce livre est le premier de l’auteure à qui je tire ma révérence : la justesse des mots est étonnante, le dosage de l’humour prodigieux et le raffinement omniprésent.
On reproche souvent à la bit-lit son écriture simple voire simpliste, un côté vulgaire exacerbé. Gail Carriger nous démontre que les généralités sont absurdes et que l’on ne peut jeter un genre entier. Pour l’instant, il m’apparait que c’est incontestablement l’œuvre disposant de la plus belle plume dans le genre jusqu’ici.
L’intrigue en elle-même n’est pas extraordinaire mais l’ennui ne s’est jamais installé. A l’image de son style loufoque, l’histoire est décalée. Pour preuve, le premier fait marquant de cette histoire est que l’héroïne, Alexia Tarabotti, tue un vampire avec son ombrelle. Cela peut sembler stupide au premier abord mais avec une bonne dose de second degré, on ne peut que s’extasier.
Néanmoins, même si l’humour est mis en avant, l’aspect policier n’est pas négligé : les éléments de l’enquête sont intelligemment mis en place, les rebondissements sont fréquents et le final, sans être époustouflant, est de qualité.
Il faut souligner qu’outre l’intrigue policière, une partie conséquente du roman est basée sur la relation entre Alexia et Lord Maccon dont les joutes verbales sont exquises. Les dialogues sont ponctués de cet humour « so British » qui est exploité à merveille.
Le décalage offert par l’intrigue ne discrédite en rien son héroïne. En effet, la sous-estimé serait une grave erreur : elle dispose d’un esprit aiguisé et d’un culot indéniable. De plus, ce n’est pas une dame qui fonce tête baissée vers les ennuis même s’ils arrivent au bout du compte. Elle n’en fait jamais de trop, un personnage des plus aboutis !
L’univers se basant sur un milieu assez bourgeois, on côtoie bon nombre d’individus pédants et condescendants. Le personnage secondaire le plus marquant est évidemment lord Maccon qui, sous ses airs de châtelain exécrable , évolue jusqu’à en devenir attachant et intéressant.
Un coup de cœur indéniable pour cette héroïne, cet humour décapant, cet univers prometteur et j’en passe. Vous adorerez si vous partez du principe qu’une bonne dose de second degré s’impose…
Orbit (Janvier 2011) – 313 pages – 16,50€ – ISBN 9782360510269
Traduction : Lauren Panepinto
Couverture : Donna Ricci
Titre Original : The Parasol Protectorate, book 1 : Soulless (2009)
Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales.
Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire.
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne ? Qui sont vraiment ses ennemis, et aiment-ils la tarte à la mélasse ?
Laisser un commentaire