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Coalescence de Stephen Baxter

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Une bonne surprise, avant toute chose. Suite à des avis pernicieux, j’avais quelques appréhensions à entamer la lecture de Coalescence. Ce qui était une erreur, c’est certain.
Le thème général semble de prime abord assez classique : le secret de famille découvert par hasard suite à la mort du père et le coup de la société secète. C’est agréable car bien fait, mais il n’y pas de quoi révolutionner la science-fiction, avec un anti-héros comme on en fait des bons.
L’originalité réside dans le fait que pour créer son oeuvre de science-fiction, Baxter remonte dans le temps et nous conte en paralèlle l’histoire de Regina, l’ancêtre « mythique » de la famille. Cette histoire commencerait donc lors de la chute de l’empire romain d’occident, avec une succession d’échecs, de déceptions, jusqu’au retour en arrière sur le plan de la civilisation.

J’ai été assez amusée par l’apparition des personnages d’Artorius et Myrddin (et Ambrosius) dans l’histoire de Regina. En clair et en français, il s’agit des personnages d’Arthur (le roi) et Merlin, l’existance d’Ambrosius étant plus attestée historiquement. Baxter en fait un bon traitement : on ôte une couche de mythe créée au bas-moyen âge pour recentrer le petit groupe dans une réalité historiquement crédible. Ce n’est pas le premier à l’avoir fait (voir la trilogie de Michel Rio, non fantastique), mais ce résultat-là est assez savoureux.

Pour les descriptions de la Rome antique ou de la Rome contemporaine, on oscille entre véritables recherches et quelques clichés. L’un dans l’autre, c’est réussi.

Les éléments qui poussent l’évolution d’un groupe humain dans un certain sens (je suis encore partagée entre attraction et dégoût) sont un brin « capillo tracte », mais jouons le jeu : pourquoi pas.
Là encore, l’alternative à l’évolution que nous connaissons bien pour en faire partie est expliqué en quelques paragraphes, mais il manque une explication claire et nette du « pourquoi » (le comment étant assez abondemment expliqué). Là encore, ce n’est pas dans le thème que l’on trouvera l’orginialité, mais dans le traitement. Si au départ, on a l’impression d’avoir sous les yeux la création des Bene Gesserit d’Herbert, on entre très (trop?) rapidement dans la logique de ruche, tout en évacuant totalement un élement qui me semblait capital dans le roman : la collecte de la mémoire de l’humanité. Ce n’est pas le thème, est c’est un peu dommage.

Le style est simple et efficace. Ca n’en fait pas le roman du siècle, mais les éléments du récit sont bien amenés. Je me suis laissée prendre au jeu des aller-retours entre l’histoire de Regina et de Georges, avec souvent, et ce fut une surprise, une nette préférence pour celle de Regina. Le passage de l’histoire de Regina à celle de Lucia qui rejoint ce brave George est très habile.

Je mettrais simplement un bémol sur la fin, qui est relativement confuse. Les implications de Peter, l’ami de George, dans toute cette histoire fait l’effet d’un cheveu sur la soupe. Comprendre les tenants et les aboutissants de ses actes est passablement difficile. Les quelques derniers chapitres qui sont ouvertement des introductions au second volume sont par contre beaucoup moins heureux : on est dans le registre du nettoyage violent d’astéroïde. Bon, pourquoi pas, mais cette fois-ci, le saut temporel, avec une absence de repert, est somme toute moins heureux.

Un roman agréable, un bon moment.

Juin 2007

Presses de la Cité 537 pages 23.00 € ISBN : 2-258-06687-5 2006

En Angleterre, à notre époque, George Poole, quarante-cinq ans, divorcé sans enfant, informaticien sans grand avenir, vit et travaille à Londres. En rentrant à Manchester pour l’enterrement de son père, il découvre un secret de famille : il a une soeur jumelle, Rosa, qui a « disparu » alors qu’ils avaient trois ans.

Ses recherches sur cette muystérieuse soeur l’amènent à Rome, où Rosa a été élevée par une étrange institution, l’Ordre de la Sainte Marie Reine des Vierges, fondé au début de l’ère chrétienne. George, qui soupçonnait une sorte de secte, découvre moins une religion qu’un nouveau mode de vie destiné à changer fondemmentalement la nature humaine. Mais pour lui, les surprises ne font que commencer…

Dans ce premier volet d’une ambitieuse trilogie intitulée « Les enfants de la destinée », Stephen Baxter, salué comme le digne sucesseur du grand H.G. Wells, aborde les différentes évolutions possibles de l’humanité. Un époustouflant roman de science-fiction, qui réussit tout à la fois à décrire avec une réalisme impressionnant la décadence de l’Empire romain, et via un saut temporelle singulièrement hardi, à la relier à l’époque actuelle.

Néen 1957, Stephen Baxter a toujours été fasciné par l’évolution de l’humanité, qu’elle soit passé ou à venir. Son roman précédent, intitulé justement « évolution », a été salué comme un chef-d’oeure absolu par la presse spécialisée, qu’elle soit anglo-saxonne ou française.


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