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Greffe Mortelle de Marc Agapit

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Fils d’une famille étrange qui semble totalement l’ignoré, ce jeune garçon est le témoin des errances de ses parents et frères et soeurs, soumis à la coupe du grand père. Agressif et désirant tout contrôler, ce dernier met une pression de tous les instants au reste du clan de façon à conserver une hérédité saine à sa descendance, hérédité qui semble être difficile à conserver quand les parents reviennent avec un majordome bien proche de la mère.

Avoir une histoire de cette trempe racontée par un enfant déstabilise : les actions et leurs conséquences se présentent sous un drôle de jour, l’enfant étant suffisamment jeune pour faire preuve d’une candeur et d’une naïveté à toute épreuve. Chacun des membres de la famille, le grand père en tête, a un côté dérangé et cette volonté de conserver une hérédité saine est la cause directe “probable” des déviations de chacun des protagonistes… La violence de Charles qui ne souhaite que la mort de ces autres frères et soeurs, usant de sa carrure pour maltraiter le reste de la fratrie…

Ce qui impressionne est le style de l’auteur, qui, aidé en cela par son narrateur, ne surenchérit à aucun moment sur l’horreur de l’histoire. Avec presque de la légèreté, il raconte la décadence de cette famille.

A noter que Marc Agapit est un nom de plume d’Adrien Sobra, auteur disparu en 1985 et qui a largement contribué à la collection “Angoisse” du Fleuve Noir. La réédition de ses oeuvres est rare et nous devons celle-ci à Philippe Vasset.

Un auteur à découvrir pour ceux qui, comme moi, n’ont pas connu cette collection Fleuve noir.

Mille et une nuit (Novembre 2015) – 170 pages – 4.50€ – 9782755507553
Le narrateur de Greffe mortelle est un enfant. Qui est-il, et quelle est la monstrueuse famille qui vit avec lui ? Dans quel monde évoluent-ils ? On croit reconnaître le nôtre, mais est-ce le cas ? Greffe mortelle ne se raconte pas. Il se vit. La petite poignée de lecteurs qui a eu la chance de faire l’expérience de ce texte hautement toxique se souvient avec précision du jour et de l’heure où ils ont refermé le livre.


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