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Legationville de China Miéville

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legationville

Dernier roman de China Miéville, sorti le 8/10/2015 chez Fleuve Editions (500p, 21.90€)

Nathalie Mège pour la traduction et encore une chouette couverture après kraken (pas trouvé de crédits)

 

Comment deux espèces étrangères communiquent t’elles ? Le roman de China Mieville est largement centré sur cette question de l’incommunicabilité.

La trame du récit est assez classique pour de la SF « planet opera » : la Terre a établit ce qu’on pourrait appeler une colonie, ou un comptoir, sur cette planète inhospitalière. Elle s’est approprié quelques compétences locales en bioingénierie pour disposer d’une atmosphère et des éléments nécessaires à son fonctionnement : habitats, moyens de locomotion, armes… Les distances incompressibles dans l’espace isolent la planète qui ne reçoit un vaisseau terrien que rarement.

La principale originalité de cette planète repose sur la communication entre autochtones : elle n’appuie sur deux bouches qui, ensemble, forment une Langue polyphonique. Ce « double langage » ne peut être reproduit techniquement pas un traducteur et impose de recourir à une sorte de jumeaux, des Légats, créés et éduqués dans l’unique but de parler cette Langue.

Dans ce contexte, nous suivons une héroïne qui a eu l’occasion de se promener dans l’espace et revient sur la planète en même temps qu’un Légat spécial dont la façon d’utiliser la Langue perturbe les autochtones.

Soyons clair, il ne s’agit pas d’un thriller haletant, plein de rebondissements ou de batailles épiques, mais ce roman est nettement hors norme. J’y ai retrouvé ce qui m’avait fasciné dans la Horde du contrevent : une histoire assez linéaire mais portée par une écriture superbe, complexe, presque précieuse, qui ralentit la lecture. Tout le decorum bien conçu sur la bioingénierie ou les canons de la SF, ou même la géopolitique interespèces devient secondaire au regard de cette réflexion sur la Langue, son usage, les conséquences catastrophiques de son mésusage… Les transpositions contemporaines de ces messages sont évidentes mais je les laisserai aux exégètes.

Ma découverte de l’année, alors que j’avais été plutôt déçu par the city and the city, du même auteur.

Prix Locus du meilleur roman de SF 2012.

De China Miéville, sur Fantastinet, vous trouverez également :

Kraken , Résultats du Grand prix de l’imaginaire 2012 et ceux de 2010

Fleuve Noir (Octobre 2015) – 21,90€ – 500 pages – 9782265097612
Traduction
: Nathalie Mège

Sur Ariéka, planète à l’air irrespirable aux confins du monde connu, Légationville est un comptoir commercial et une enclave humaine alimentée en oxygène. Ici, les Ariékans, appelés les Hôtes, et les Humains cohabitent en paix.
Pourtant, la communication entre eux est délicate : les Ariékans, bien que parlant par deux bouches, ne connaissent qu’un niveau de langage ; le mensonge leur est inconcevable et toute forme de métaphore, inintelligible.
Seuls les Légats, paire de clones humains élevés et appareillés en symbiose, peuvent échanger avec les Hôtes. Et un Légat improbable vient d’arriver en ville, chargé d’imposer les nouveaux plans du Bremen.
Par tous les moyens.


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