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Interview : Franck Ferric

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Allan : Franck, bonjour, serais-tu assez aimable pour te présenter auprès de nos lecteurs ?

Franck : Je me nomme Franck Ferric, j’ai 28 ans et je vis dans le Centre (de la France, s’entend…) Et il m’arrive de commettre de petits textes, qui sont parfois publiés.

Allan : Tu viens de publier chez Nuit d’Avril un recueil de nouvelles, Marches Nocturnes : est-ce ton coup d’essai ou as-tu déjà publié ?

Franck : Pas un coup d’essai, non. J’ai déjà publié ici et là, d’abord chez l’Oxymore (dans les Emblèmes Cités perdues et Les Fées), dans des fanzines (Le Calepin Jaune…), des revues (Elegy) et diverses anthologies (dernièrement, dans HPL 2007 sorti chez Malpertuis…) Mais Marches nocturnes est en revanche mon premier bouquin « à moi tout seul ».

Allan : Comment s’est déroulé la rencontre avec Franck Guilbert (responsable des éditions Nuit d’Avril) ?

Franck : Nous nous sommes d’abord croisés « virtuellement », en 2003, à l’époque où Franck Guilbert sortait son premier roman, Les Chemins du destin, publié dans une toute jeune structure qu’il avait baptisée « Nuit d’avril ». Je tenais alors un site web (Oscurantis) qui visait à tenter d’aider les jeunes auteurs à se faire connaître, et il m’avait contacté afin de parler de ce livre. Quelques années plus tard, alors que nous avions gardé le contact (je parlais régulièrement de l’actualité de sa maison d’édition, qui prenait peu à peu de l’importance), après quelques mails échangés, nous nous sommes rencontré à un Salon du Livre de Paris. Et comme je commençais à avoir un petit stock d’histoires dans mes tiroirs, nous en sommes venus à évoquer la possibilité de sortir un recueil de nouvelles. Marches Nocturnes est né comme ça.

Allan : Tu as pris comme trame de fond, la visite d’un vieil homme pris au milieu de conditions météo assez violente et pourtant nous ne le voyons qu’au début et à la fin : finalement, nous n’apprendrons rien sur lui, réservais-tu plus d’informations sur cet ermite pour un prochain recueil ?

Franck : Ce « Luneux » a pris forme après avoir écouté quand j’étais gamin un morceau du groupe de musique traditionnelle Malicorne. Je voyais la présence de ce personnage dans le prologue et l’épilogue de Marches nocturnes comme un moyen d’accentuer ce que je voulais dire avec ces nouvelles, et ne pas en dévoiler trop sur lui me semblait une condition importante pour qu’il garde son intérêt (ainsi que dans le morceau de musique concerné d’ailleurs). Mais effectivement, il se pourrait bien qu’il refasse une apparition ou deux à un moment ou un autre…

Allan : Je trouve que tes nouvelles sont assez dures, elles ne ménagent pas le lecteur… Je pense notamment à La Part des cendres : c’est aussi dur la vie ?

Franck : Je crains que pour beaucoup, qui n’ont pas à leur porté le confort de l’occidental, ou pour ceux qui ont raté une marche à un moment ou un autre de leur vie, cette dernière ne soit souvent bien plus dure que ces textes. Si on regarde un peu ce qui se passe un partout, et pas nécessairement loin de chez nous, je ne pense pas que ces nouvelles soient particulièrement dures. La Part des cendres, justement, comporte quelques éléments tirés de la vie (« réelle ») d’un vieux qui m’est cher. Pour la plupart d’entre nous, nous vivons dans une époque peinarde, tranquille, avec la sécurité sociale, la paix, des magasins pleins de bouffe et le droit de dire à peu près ce qu’on veut sans trop avoir à craindre de se faire trouer la peau, et nous n’avons pas toujours conscience de la chance qui est la nôtre. Nous perdons souvent de vue que c’est très, très loin d’être le cas pour tout le monde. La réalité est à mon sens – hélas ! – bien plus cruelle que n’importe quelle Œuvre de fiction.

Allan : J’ai noté aussi que les seules personnes qui finalement arrivent à percevoir les bons côtés du monde merveilleux qui nous entoure sont des marginaux : une coïncidence ou penses-tu que ces derniers, du fait de leur vie même, perçoivent des éléments que nous autres ne pouvons pas voir ?

Franck : Ça c’est une question qui fait rudement plaisir !

Edgar Morin a écrit quelque part « ce sont les déviants qui portent les espoirs et les chances de l’humain ». Je suis infiniment plus intéressé par les boiteux, les ébouriffés, les contestataires et les gens qui ont la poisse qui colle à leurs semelles que par ceux qui ont toujours tout eu, ou qui sont à l’aise dans le système. Je pense que c’est souvent ceux qui pensent de travers qui parviennent à changer les choses ou en tout cas, à les voir plus clairement, ou plus joliment.

Allan : Un autre élément m’a intrigué dans tes nouvelles : les Roux, ils sont partout… Quelle en est la raison ?

Franck : C’est une sorte de clin d’Œil, vaguement obsessionnel chez moi. Si on se croisait dans la rue, se serait peut-être plus évident ^^

Allan : Les nouvelles sont toutes différentes, tu voulais réellement présenter une vaste palette ?

Franck : Oui. Ces textes ont été choisis parmi ceux que j’avais fait qui tournaient globalement autour d’un même thème, mais ayant des couleurs différentes. Je ne voulais pas faire un truc trop monocorde, directement étiqueté « fantastique » ou « fantasy ». Et c’était aussi un moyen pour moi de tenter de voir ce qui passe le mieux dans ce que je fais.

Allan : As-tu d’autres projets en cours dont tu peux nous parler ?

Franck : J’ai quelques nouvelles qui devraient sortir ici et là dans des anthologies (notamment chez Glyphes, dans un livre dirigé par miss Valls de Gomis). Je travaille sur plusieurs projets, mais il est encore trop tôt pour en parler.

Allan : Que peut-on te souhaiter ?

Franck : Du temps. Plein de temps.

Allan : Le Mot de la fin sera :

Franck : Merci !


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