Réalisée par :mail
Date :juillet 2006
Après la lecture de la Fata Designata, jai souhaité poser quelques questions à Sébastien Gollut dont voici les réponses
Allan : Sébastien, bonjour, je tenais tout dabord à te remercier davoir accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
Sébastien : Cest un plaisir !
Allan : Avant toute chose Sébastien, peux-tu nous dire qui tu es et ce qui ta poussé à tenter laventure de lécriture.
Sébastien : Qui je suis ? Disons un sérieux dillétante, si lon peut oser cet étrange paradoxe
30 ans, éducateur à la retraite, papa au foyer, touche-à-tout
Lécriture est venue assez tard, non pas par rapport à un agenda imaginaire de lâge idéal dun auteur, mais dans la chronologie des modes dexpression que jai favorisés. A la base, je suis un dessinateur autodidacte, puis un musicien. Jai fait un petit bonhomme de chemin dans chacune de ces deux disciplines et puis
et puis en accrochant des expos, il y avait dans lil des observateurs une immédiateté qui me plaisait moins quavant ; Il faut une seconde pour juger une toile ou une affiche, de façon un peu péremptoire. Jai eu alors besoins de mexprimer avec un média plus
je ne sais pas
plus « épais », avec de lespace pour le dialogue et la contrainte pour lobservateur/ lecteur de se dire « quest-ce que je suis en train de faire » et « « où veut-on memmener »
bref une démarche un peu plus réflexive
Dune manière comme dune autre, dans chacun des médias que je pratique encore, je suis poussé par le besoin déchanger, par un souci de réciprocité autour dune uvre.
Allan : Peux-tu aussi nous parler de tes goûts littéraires ?
Sébastien : A lheure actuelle et depuis longtemps, je ne lis quasi que de la SF, du fantastique et de la fantasy, que je collectionne assidûment (il faut à ma femme endurer une chambre conjugale toute petite, dont 2000 ouvrages se sont peu à peu substitués au murs). Je faisais des études classiques quand je me gavais en cachette de Stephen King. Javais toutefois rapidement fait le tour le la littérature dépouvante quand je tombai sur mon premier livre à la tranche violette, « Le pays du fou rire » de Johnatan Caroll. Depuis 15 ans, ça ne ma plus lâché
Allan : Alors passons maintenant à ton premier roman, Fata Designata, paru aux Editions Iceberg : quand et comment tes venu lidée de cette histoire ?
Sébastien : Lidée et lécriture de ce roman date déjà de quatre ans. Je sortais de la lecture du « poker dâme » de Tim Powers, qui mavais beaucoup plu, mais mavais laissé entrevoir quun roman basé sur des cartes pouvait également être tout autre chose. Jai creusé lidée, mis en scène les attentes « frustrées » que javais par rapport à ce roman de Powers, et commencé à poser les plans de mon roman comme un architecte le ferait de sa propre maison.
Allan : Ce qui peut paraître surprenant est lintégration des éditions Iceberg à lintrigue du roman ce qui amène bien évidemment à cette question : sagit-il dun roman écrit sur commande, un roman que tu avais déjà de prêt et où il te restait juste à indiquer léditeur
Sébastien : Non, ce nest pas une commande. Dès le début, je voulais créer une mise en abîme du rôle décrivain et du bouquin lui-même. Jai donc pris toutes les options possibles pour brouiller les cartes entre le réel et la fiction. Les « mots de léditeur » étaient déjà présents dans le manuscrit, mais signés « maison dédition réelle » et « personne de référence réelle » afin que les différents comités de lectures puissent tout de même prendre acte de la démarche.
Allan : Attaquons maintenant le côté esthétique du livre : dans le livre, nous trouvons les sept arcanes de la Fata Designata, de très belles cartes par ailleurs : pourquoi les avoir ajouté au livre ?
Sébastien : La décision de leur intégration a été arrêtée assez tard. Fallait-il ou non quelles y soient ? Etait-ce indispensable ou juste un « sucre » ? Ce qui est certain, cest que le personnage principal de lhistoire détient le même livre que toi entre les mains, et quil est censé posséder ces lames de tarot. Il est vrai quelles auraient pu être absentes du roman sans que lhistoire en souffre, mais finalement, cette pierre ajoute efficacement au flou des frontières entre le vrai et le faux ; le nombre de personnes qui mont confié avoir hésité à découper les cartes me confortent dans cette idée. Je crois que le lecteur nest pas habitué à se voir invité à agir au cur dune fiction, et je tiens particulièrement à cette implication.
Allan : Ton personnage, Alexander Trace, court après des cartes ce qui lui donne un certain côté hors norme
Crois-tu quil existe encore à notre époque des personnages aussi décalés et aussi passionnés ?
Sébastien : Est-ce quun bonhomme qui renonce à la sécurité, arrête de bosser pour soccuper de son fils et se lancer dans laventure hasardeuse de lécriture correspond à cette définition de décalé et passionné ? Si cest le cas, alors ils existent
Plus sérieusement les marginaux se doivent dexister ; bon gré mal gré, ils jouent un rôle social des plus importants en éprouvant les normes en vigueur et en proposant, de manière consciente ou non, des alternatives aux attitudes consensuelles.
Allan : La façon dont sarticule ton histoire semble indiquer un travail en amont assez important : est-ce le cas ?
Sébastien : Oui. Le point de départ a été de créer le jeu lui-même, puis élaborer froidement la mécanique du roman, et enfin poser les jalons essentiels de lhistoire. Néanmoins, pour ce roman autant que pour ses petits frères, je me refuse à tout synopsis rigide ou même présentable, car je prendrais la tyrannie dune ébauche trop précise comme un exercice de dictée particulièrement déplaisant. Généralement, je note mes idées de façon assez large, je les mets en couveuse quelques semaines ou mois, puis ça sécrit à peu près tout seul
Allan : Maintenant, vas-tu poursuivre ton aventure décrivain dans le domaine du fantastique ou veux-tu tenter une autre aventure ?
Sébastien : Mon cur est plutôt du côté des littératures de limaginaire, cest sûr.
Allan : As-tu des projets en cours actuellement ?
Sébastien : Actuellement, trois romans sont en consultation chez les éditeurs, et un autre, « Le Club des Maris », est en cours décriture.
Allan : Que peut-on te souhaiter ?
Sébastien : euh
quon se retrouve bientôt pour un autre titre ?
Allan : Le mot de la fin sera :
Sébastien : Fin