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L’automate de Nuremberg de Thomas Day

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Service de Presse

Thomas Day avait ouvert la collection Une Heure Lumière du Bélial avec Dragon. Le voici de retour pour nous proposer une novella intéressante avec L’automate de Nuremberg. L’occasion de nous plonger dans une Europe uchronique, en compagnie d’un automate qui se pose des questions sur son âme…

La découverte d’une Europe différente…

La période napoléonienne est souvent choisie pour proposer une histoire légèrement différente de celle que nous connaissons. Ici, l’Europe est totalement à la main de Napoléon. Cela fait suite à la chute de Moscou et à la signature par le tsar Alexandre 1er d’un traité. La conséquence est que le continent est totalement à genoux, marqué par les guerres qui l’ont ravagé pendant de nombreuses années.

Nous apprenons cette histoire uchronique au travers des carnets de Melchior Hauser, partenaire d’échec du tsar de Russie. Et le moment est d’importance puisque le tsar vient tout juste de libérer Melchior de son statut d’esclave ! Pour autant, rien ne sera simple pour le nouvel affranchi du fait de sa particularité… Il s’agit d’un Automate !

La première décision qu’il va prendre est de rejoindre son créateur Viktor Hauser, pour lui demander s’il a une âme…

Une intelligence artificielle au XIXème siècle…

Vous l’aurez compris, nous sommes dans une Europe alternative steampunk, ce qui n’empêche pas l’auteur de nous proposer une forme légèrement différente de ce que l’on peut voir ailleurs. Nous sommes au XIXème siècle et donc l’Automate est bien loin de ce que l’on pourrait imaginer et subissant de nombreuses contraintes. La première d’entre elle est son autonomie. Bien loin des piles nucléaires, Melchior doit être remonté (très) régulièrement, à l’aide d’une clef plutôt encombrante. Autre particularité, il n’est pas en mesure de porter des charges lourdes, ce qui rendra nécessaire la présence de Derevko, ancien soldat du tsar. Mais ce n’est pas tout, il a aussi un vocabulaire limité, ne parle que peu de langues, est de petite taille, ne possède pas tous les sens..

Dieu a écrit le Monde ; le Mal a écrit la Bible et les autres livres du même genre, Coran, Talmud, Kabbale, Ramayana. Il y en a tant et aucun qui dise la vérité.

Tout au long de sa quête, il s’attachera à pouvoir s’affranchir de ses propres limites. La rencontre avec George Stephenson, qui est pour beaucoup considéré comme le père du chemin de fer moderne), va lui permettre de faire progresser son existence.

Cette quête de savoir, cette volonté de comprendre s’il peut posséder une âme va le faire voyager au travers l’Europe mais pas que, puisque nous le retrouverons aussi du côté du Sénégal. Ce voyage va nous permettre de découvrir ce monde alternatif, où la religion semble malgré tout ancrée et que nous voyons notamment marquée au travers du regard de Balthazar, frère de Melchior qui se sent investi d’un pouvoir divin.

… et des questionnements divers sur l’humanité.

C’est bien entendu autour de Melchior que la question de l’humanité se pose. L’automate, bien que très dépendant de son entourage, se pose la question de son âme. Est-ce que la question même qu’il se pose ne rend pas la question caduque ? Tout au long de son périple, il croisera des personnages, connus ou inconnus, qui le feront progresser sur sa réflexion. Cette interrogation fait naturellement écho aux questionnements contemporains quant à l’intelligence artificielle et à ses limites.

Je ne crois pas en Dieu, ce qui a ses bons côtés, car je ne crois pas au Diable. Je ne vois le mal que là où il prend source, dans l’homme, et nulle part ailleurs.

Autre axe de réflexion fort présent dans le récit, la religion et sa représentation. Même si elle n’est pas celle qui m’a le plus marquée, je dois bien avouer avoir bien aimé les deux punchlines que je vous ai partagé en citation.

Enfin, n’oublions pas le personnage de Derevko, ce militaire qui perd en même temps sa femme et son poste dans l’armée et qui va découvrir le monde avec Melchior.

Le retour de Thomas Day dans la collection Une Heure Lumière est plus qu’intéressante et j’ai trouvé que cette histoire était très riche.

Le Bélial (Août 2024) – Une Heure Lumière – 104 pages – 9,90 € – 9782381631431
Couverture : Aurélien Police

En ce 13 septembre 1824, après la chute de Moscou et le traité de Niji signé avec le tsar Alexandre Ier, protecteur de toutes les Russies, l’empereur Napoléon règne sur l’Europe. Un continent à genoux, exsangue, vidé de sa substance par un trop-plein de guerres et d’horreurs, un territoire à feu et à sang que le stupéfiant Melchior Hauser, tout juste libéré de son statut d’esclave, va cependant entreprendre de parcourir. Car il lui faut retrouver Viktor Hauser, celui qu’on surnomme le de Vinci de Nuremberg, et lui poser une question. Unique, toute simple, mais qui revêt à ses yeux une importance cruciale : « Père, ai-je une âme ? »


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