J’avais commencé à lire ce livre en novembre dernier, il me semble. Ce n’était pas le moment, et je l’avait laissé sur mon « tas de livres à lire ». Repris récememment, je l’ai engloutie en trois jours. Si l’intrigue est moins riche et chatoyante que « Sans parler du chien » (qui a bien mérité son prix Hugo 1999), on y trouve déjà les ingrédients qui ont fait le succès du roman à caractère victorien, sans le paradoxe temporel.
Donc, nous sommes dans les années 2050, et il est possible de voyager dans le temps pour la recherche historique. Un vrai rêve d’enfant. Découpé entre les affres de Kivrine dans le XIV° siècle et les aventures de M.Dunworthy dans le XXI°, le roman présente une homogénéité plaisante.
Pour avoir le plaisir de finir sur une note très positive, je commencerais pas ce qui m’a plu le moins : On a beau dire, le style de Willis est parfois un peu confus. On a du mal à situer les personnages, qui sont d’ailleurs très peu décrits (voir pas du tout). Les dialogues rajoutent parfois à la confusion, et pour ma part, sur certains passages, j’ai vraiment eu l’impression d’être totalement dans le brouillard. Les personnages « contemporains » n’arrêtent pas de se déplacer d’un lieu à un autre, sans pour autant que tout soit clair. Bon, c’est dit.
J’admire le talent de Connie Willis sur l’art de créer des situations totalement catastrophiques et improbables, mais crédibles. Un parallèle étonnant est fait entre les deux épidémies.
J’ai apprécié la non-complaisance qu’elle montre vis-à-vis du Moyen âge, utilisant les clichés comme matière à délire de personnage malade, et décrivant bien une réalité matériel et mentale. Kivrine va de catastrophe en catastrophe, tout en s’intégrant bien dans ce petit monde.
Côté contemporain, Connie Willis sait mettre en scène certains personnages tels la mère poule acariâtre ou ses carillonneuses, qui donnent une tonalité plus légère et même comique à l’ensemble. Tout en construisant un drame, bien évidemment. Ce qui fait sans doute que c’est un livre à dévorer.
Les épidémies interviennent relativement tard dans le roman, mais l’une comme l’autre sont bien menées, sans aucune complaisance ou angelisme. Ce qui donne lieu a des scènes assez poignantes.
D’un autre côté, les belles-mères restent des belles-mères, les filles aînées restent méchantes envers leur petite soeur, les petites soeurs sont des enfants capricieuses, et l’homme de confiance du seigneur brûle pour la Dame. Ce n’est peut-être pas d’un réalisme le plus acharné, mais cela rend le tout très agréable.
Et non, Kivrine n’a pas été brûlée comme sorcière.
J’ai lu – SF – 702 pages 8.00 €
Quoi de plus naturel, au XXI° siècle, que d’utiliser des transmetteurs temporels pour envoyer des historiens vérifier sur place l’idée qu’ils se font du passé ?
Kivrine Engle, elle, a choisi l’an 1320, afin d’étudier les moeurs de cette époque fascinante qu’aucun de ses contemporains n’a encore visité : le Moyen Âge.
Le grand jour est arrivé, tous sont venus assister à son départ : Gilchrist, le directeur d’étude de Kivrine ; l’archéologue Lupe Montoya ; le docteur Ahrens ; sans oublier ce bon professeur Dunworthy, qui la trouve trop inexpérimentée pour se lancer dans pareille aventure et qui s’inquiète tant pour elle.
Ses craintes sont ridicules, Gilchrist a tout prévu ! Tout, mais pas le pire…
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