Paru aux éditions 1115 en 2021, L’impassible armada est une version augmentée et révisée de Lionel Davoust. Parue en premier sous forme de nouvelle, la novella va nous faire suivre le personnage de Davenport, sur le vaisseau l’Awesome Pride.
Glace et guerre !
Embarquement direct sur le bateau, au moment où Jacke se fait appeler par la glace et se jette à la mer. Ses amis sont sous le choc, comme beaucoup de marins – et des deux camps – le suicide semble inévitable. Il est bon de préciser que d’étranges événements ont lieu. Une matière, appelée glace à défaut de terminologie meilleure semble appeler les marins et les pousser à sauter. A l’instar des sirènes de nos légendes, les hommes ne peuvent résister.
Engagés dans une poursuite de pirates, les membres d’équipage de la royauté, répartis sur plusieurs bateaux, doivent en même temps lutter contre cette nature et lutter contre leurs ennemis. Ennemis qui sont eux-mêmes victimes des mêmes « infections ».
Les survivants, de moins en moins nombreux, jouent donc une course contre la mort, tentant de sauver la princesse avant d’être totalement anéantis par cette infection qui frappe de façon imprévisible.
Froid et Infection
Lionel Davoust nous plonge dans l’absurdité de nos décisions. Alors que l’environnement leur est totalement défavorable, et qu’ils risquent leur vie, les marins continuent le combat. Une course contre la mort, qui sera autant du côté de la nature que de leurs ennemis. Un combat qui semble perdu d’avance.
Comment en sont-ils arrivés là ? Quelles sont les raisons qui les poussent à poursuivre les pirates ? D’où vient cette classe qui agit comme un virus psychologique ? Rien ne nous est expliqué et cela est probablement dû à la non-capacité des protagonistes à en faire l’analyse. Penser semble être un facteur aggravant.
Et pour beaucoup, on sent cet appel glacial être une libération.
Une novella qui se dévore tranquillement installé sous son plaid…
Editions 1115 (Novembre 2021) – 131 pages – 9 € – 9791097100650
Couverture : Victor Yale
On avait regardé, horrifiés, les cristaux mous submerger le pont et les camarades sauter à la mer sans même attendre la fin, gelés par dizaines. Ce jour-là, la glace avait chanté fort pour eux.
A présent, elle chantait aussi, alors que notre bâtiment, l’Awesome Pride, prenait de la vitesse, porté par le Flux. La glace, on la voyait ruisseler comme de l’eau sur de la pierre noire – le véritable océan. Ce que j’aurais voulu le retrouver, lui. Elle, j’essayais de pas l’écouter, mais ce glouglou apaisant, tranquille, libérait une note bleue, obsédante, qui me faisait mal à la tête, comme quand on boit trop froid.
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