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Starling House d’Alix E. Harrow

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Service de Presse

Le mois de l’imaginaire commence et du côté du Rayon Imaginaire aux Editions Hachette, c’est Alix E. Harrow qui sera un des deux titres représentatifs. Alors que Le Temps des Sorcières paraît en poche, ce nouveau roman va nous emmener dans une ville minière du Kentucky… Les histoires qui s’y déroulent et les légendes sauront vous tenir en haleine.

Eden, ville minière du Kentucky.

L’histoire se situe donc dans une ville minière du Kentucky, Eden. Ville qui doit son essor grâce aux mines de charbon, tout est sous le contrôle de la famille Gravely, dont l’histoire est emmaillée de légendes. Pas de ses légendes qui sont plaisantes à entendre, mais plus de ses légendes qui vont penser à une malédiction, qui laissent penser à quelques obscurs secrets. Et un lieu caractérise tout particulièrement l’étrangeté de cette ville : la bâtisse de Starling House se dresse à l’écart de tout. Evité par la plupart des villageois, les propriétaires semblent plus étranges les uns que les autres.

Les habitants d’Eden détournent les yeux de tout ce qui pourrait les troubler ou leur déplaire, leur laisser penser qu’ils ne sont pas des gens bien, des gens intègres : la chasse hors saision, le dépôt d’ordures illégale, les chiens affamés, les bleus à cinq doigts sur les joues des enfants, et même leur propre histoire venimeuse.

La jeune Opale est une orpheline résidente de cette ville industrielle sur le déclin. Elle habite avec son frère Jasper dans un motel depuis la mort tragique de sa mère. Travaillant dans ce qui semble être le seul magasin de la ville, elle n’est que peu fréquentable. Au-delà de son physique difficile (ce n’est pas moi qui le dis, cela fait partie de la description), elle cumule en plus un mauvais caractère et une tendance au vol. Désabusée par rapport à son avenir, elle concentre l’ensemble de ses efforts sur l’avenir de son frère.

Oui, mais elle fait des rêves. Des rêves étranges qui l’amènent entre la rivière (où sa mère a perdu la vie) et Starling House… Jusqu’au jour où elle se trouve au contact d’Arthur, l’actuel propriétaire de l’étrange résidence. Rapidement, elle se sent appelé par le lieu et commence à travailler pour le jeune homme et va découvrir un monde qu’elle n’imaginait pas.

De la fantasy classique pour une recette qui fonctionne.

L’histoire en elle-même n’est pas particulièrement originale de prime abord. Une fille seule contre le monde va croiser un garçon seul lui aussi contre le monde (mais pas forcément le même). La rencontre va faire naître quelque chose qui va permettre de déployer une histoire de lutte contre des créatures d’un autre monde.

Ce qui est intéressant dans le récit est la construction des personnages. On retrouve le côté un peu commun des orphelins mais avec cette particularité qu’ils sont laids. Pas que cela ait une importance capitale dans l’histoire, il s’agit plus d’une particularité assez rare pour être soulignée. On notera aussi qu’ils ont tous deux perdus leurs parents dans des accidents dramatiques et qu’une forme de culpabilité va leur peser dessus tout au long.

L’histoire va donc se dérouler en deux temps bien distincts : le temps où Opale va découvrir Starling House et le temps où elle va devenir une actrice primordiale des événements qui s’y déroulent. La façon dont se comporte la maison (qui est un personnage à part entière) apportant une vraie fraîcheur sur le récit.

L’intrigue va se dérouler autour de ce que protège Arthur Starling versus ce que je cherche à obtenir les descendants Gravely. Bref, vous l’aurez compris, l’histoire va dérouler ses tentacules dans plusieurs dimensions.

Une réflexion sur les comportements en village ?

Il est facile de se trouver embarquer dans cette histoire, bien construite et avec des personnages somme toute plutôt atypiques. Le tout peut se lire comme une bonne histoire de fantasy ou fantastique – je vous laisse faire votre choix – et permet à tout le moins de passer un bon moment.

Pour autant, la lecture peut amener sur quelques questions de société. Les sociétés minières de la famille Gravely ont donc développé leur industrie dans le petit village. Si les mines ont permis de développer l’emploi, elles sont aussi responsables d’une pollution importante et d’un ensemble d’effets négatifs sur la santé des habitants. Pire que tout, il semble bien qu’une partie des événements soit la directe conséquence de leurs actions. Pour autant, les héritiers de l’entreprise semblent toujours prêts à tout pour emporter toujours plus, et gagner toujours plus. Pas trop difficile d’y voir un message ;).

Si on se place du point de vue d’Opale, il est intéressant de voir cette propension à regarder ailleurs… En effet, si les histoires qui circulent semblent des légendes, force est de constater qu’il y a une vraie critique de cette capacité qu’ont les populations à détourner le regard… Pourquoi ? Probablement pour pouvoir continuer à se regarder dans la glace, de pouvoir continuer à penser être des gens bien.

Ce nouveau roman de l’autrice répond donc en premier à l’objectif de faire passer un bon moment… Et un second de nous faire réfléchir à quelques travers contemporains.

Un bon roman donc, pour un public young adult et plus.

Editions Hachette (02 octobre 2024) – Le Rayon Imaginaire – 459 pages – 25 € – 9782017214540
Traduction : Thibaud Eliroff (Etats-Unis)
Titre Original : Starling House (2023)

La mâchoire en fer sculpté d’un portail, la langue rouge d’une allée, l’ombre noire de sycomores enchevêtrés : dans les rêves d’Opale, la mystérieuse Starling House exerce une fascination lancinante. Comme si c’était pour elle que la demeure rayonnait de sa lumière ambrée, frémissante dans la nuit brumeuse. 

C’est pourtant un domaine interdit dont on ne sait rien, et qui tient chaque habitant de la petite ville d’Eden à distance. Mais Opale, sans mère ni vrai foyer, sans avenir ni mémoire, n’est plus à une transgression près, surtout s’il suffit de quelques gouttes de son sang pour que le portail s’ouvre. Surtout s’il suffit d’écouter des histoires pour que des secrets inavouables se déploient, aussi ténébreux que ses cauchemars à elle. 

Entrez si vous l’osez. 


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