La planète Azir a été découverte il y a 3 ans par un vaisseau terrien commandé par le commandant Garth Long. C’est une première, car les hommes savent désormais qu’il existe de la vie ailleurs que sur Terre. Mais, cruelle désillusion, cette vie est moins avancée que la leur. Azir est un vaste chaos organisé en petits pays, les Choreïas, au nombre de 6000. Et la guerre est la normalité.
Lorsqu’ils arrivent, les humains ne peuvent s’empêcher de les aider en leur apprenant le vaccin ou la médecine moderne, tellement bas est leur niveau de connaissance. Mais cette ingérence n’est pas pour plaîre au Conseil Fédéral qui limite les interactions entre les 2 peuples.
Pour ce faire, une expédition diplomatique est envoyée vers Azir. Méline Devyr, la vice-consul, est en fait la vraie chef d el’expédition, son supérieur ayant eu un accident. Durant 2 ans, elle organise l’enclave humaine nommée Alpha. Puis les premiers pionniers, son mari en tête,débarquent.
Mais Nerbrume, l’hôtesse des humains a des projets pour eux. Elle voudrait qu’ils l’aident à créer une choreïa suprême, qu’elle dirigerait. Ainsi, la paix régnerait sur Azir et, ce qu’elle cachera aux Yoomans, elle sera en mesure de diriger la résistance contre l’exploitation de la planète.
Car rapidement, les entreprises s’installent et commencent à exploiter les ressources naturelles et à exploiter la population. C’est le choc, elles enfreignent les conventions et doivent être punies. La résistance s’organise sous l’égide de Garth Long qui, premier habitant humain de la planète, est devenu l’ami et le protecteur de ses autochtones, allant même jusqu’à renier son devoir.
Ce livre est le premier que je lis d’Ayerdhal et, suite à mon impression favorable, j’espère que ce ne sera que le premier d’une longue série. En effet, contrairement à ce que peut montrer l’extrait que j’ai choisi, l’oeuvre est avant tout engagée idéologiquement. L’humour est là, heureusement, et donne un visage plus humain à des héros qui sinon ressembleraient à des monstres.
La grande idée est l’influence d’une civilisation largement avancée sur une société primitive. Evidemment, on ne peut lire ce texte sans penser immédiatement à cette époque sombre que fut pour nous le colonialisme. Et Ayerdhal tombe en plein dedans, nous montrant tout les méfaits dénoncés par des générations d’auteurs tels qu’André Gide ou André Malraux (pour faire dans la litterature générale). Imaginez une société certes guerrière, mais qui supporte bien son archaïsme. L’introduction brutale de vaccins, de pesticides ou d’armes à feu bouleverse l’ordre des choses. Et les choreïas qui détiennent ces pouvoirs deviennent toute puissante.
Nous avons aussi l’exemple d’une pitoyable tentative de régulation des relations qui ressemble plus au traité de Berlin qu’à autre chose. Le résultat est l’implantation d’une FMN, Exxenc, qui employe des autochotones non protégés dans des mines d’uranium!!
Rapidement, la résistance à l’oppresseur s’organise. Lutte d’autant plus paradoxale qu’elle est menée par les humains. Nous avons les terroristes menés par Garth Long, détruisant entreprises hors-la-loi et combattant la police, et les pacifistes de Themys Devyr, militant pour le respect des traditions aziries. ( et notamment pour l’autorisation de l’envalement, le sport national consistant en la descente de pentes plus ou moins dangereuses). Sans oublier Nerbrume qui, sous l’apparence d’une diplomate ambitieuse, cherche à devenir chorée suprême pour unir tous les peuples et ainsi repousser l’invasion.
Invasion qui n’en est plus vraiment une, entre doutes de certains et plan secret d’autres. Les buts humains diffèrent et amènent à des confrontations fratricides.
J’ai Lu – S-F – (1994)– 375 pages ISBN : 2-277-23721-0
Couverture : Gilles Francescano
Entre antiquité et moyen-âge, Azir se prépare à accueillir les Nobles Donneurs dans la Choreïa de la très avisée Nerbrume. Pour elle, ces Yoomans sont un miracle d’au-delà les étoiles, un miracle qui guérit la mal-mort, sauve les récoltes et pourrait bien mettre un terme aux guerres choreïales…
Pour le vice-consul Méline Devyr, les Aziris sont des semblables que l’évolution et l’Histoire n’ont pas encore très bien lotis, mais aussi des étrangers capable de tirer la Fédération de sa torpeur socio-économique. Pour Themys, son mari, Azir est un jardin d’enfant. Pour Garth Long, qui l’a découvert, Azir était un paradis que son arrivée a odieusement souillé. Pour le Conseil Fédéral, il s’agit tout à tour d’une colonie, d’un partenaire commercial, d’un fardeau politique ou d’un fruit heureusement immature et facile à cueillir.
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