Cal et Giuse de Ter, les fameux héros devenu dieux d’une planète lointaine sont à nouveaux sortis de leur sommeil cryogénique. Car les satellites de surveillance les ont avertis qu’un vaisseau étranger s’était mis en orbite autour de Vaha. Une menace à laquelle il convient de répondre immédiatement, car les étrangers pourraient troubler la civilisation autochtone par une intervention inconsidérée, et surtout qui dérangerait les rêves utopistes des deux compères.
Mais à peine se mettent ils en orbite autour de la planète que leur vaisseau est abattu par les voyageurs étrangers. Les deux amis arrivent à s’enfuir dans un module de survie, accompagnés de leurs androïdes. Puis, contraints de sauter en parachute, ils se retrouvent à la surface de Vaha sans rien, si ce n’est leurs combinaisons spatiales et quelques armes, tout en étant poursuivis par des chasseurs ennemis. Une difficile lutte pour la survie s’engage, à l’issue de laquelle ils découvriront que les anciens propriétaires sont venus demander leur dû, et que leurs vieux compagnons de route ne sont pas ce pour quoi ils ont été conçus…
J’avais beaucoup entendu parler de Cal de Ter, notamment grâce à la récente sortie chez Rivière Blanche d’une anthologie en son honneur, contenant entre autres la première (et dernière) nouvelle jamais écrite par P;J Hérault. Et c’est donc avec une vive curiosité que je me suis penché sur ce livre qui, Philippe Ward devait me l’apprendre plus tard, était en fait le dernier de la saga de Cal de Ter. Et vous savez quoi, je ne l’aurais jamais deviné sans ça.
Si vous ne connaissez pas Cal de Ter, sachez que ce n’est pas un héros ordinaire. Chassé de sa planète natale – la Terre on l’aura tous compris , il a exploré l’univers et a trouvé une planète, dont il est devenu le dieu, aidé en cela par son ami Giuse, puis plus tard par des androïdes. Après de nombreuses aventures, des millénaires passés en cryogénie et quelques romans pour retracer tout ça, il se réveille à nouveau, car sa planète est menacée par un vaisseau extraterrestre. Tout de suite, il part la défendre, et se fait avoir comme un bleu…
Pourtant, Cal n’est pas un antihéros, il est fort, courageux, séduisant et malin. Vraiment malin, voire très intelligent ( ça change d’ailleurs). Homme énergique, il ne perd pas son temps en vaines lamentations et met tout en oeuvre pour se sortir du pétrin dans lequel son insconscience l’a plongé. Il use de toutes les ressources dont il dispose pour ce faire, et se montre véritablement grandiose. Il est l’homme de toutes les situations et, sans que ses capacités extraordinaires le rendent invincibles, défait tous les obstacles qui se mettent en travers de sa route. Suivre ses aventures se révèle un véritable plaisir, car aux scènes d’action s’ajoutent des moments de véritable réflexion, durant lesquels Cal s’interroge sur le bien fondé de sa démarche, sur la légitimité de son ingérence sur la planète, sur ses compagnons. Loin d’être des faire valoir censés adoucir le caractère brutal d’un héros quelconque, ils sont partie intégrante du personnage de Cal, qui est autant un guerrier qu’un démiurge ou un intellectuel. Un mélange qui, contre toutes attentes, fonctionne très bien.
Dernier tome ( premier pour moi), Cal de Ter ne vous laissera pas sur votre fin, apportant une superbe touche finale à cette saga. Cal n’est certes pas le meilleur de tous les héros, ses aventures ne sont pas les mieux écrites ou les plus dignes de traverser les siècles, mais elles sont plaisantes à lire, et, même pour des lecteurs aussi jeunes que moi, gardent le pouvoir de fasciner. Ce qui n’est pas donné à tous les vieux livres de cette époque.
Fleuve Noir – Anticipation – (1984)– 222p pages ISBN : 2-265-02516-X (1984)
Couverture : Tim White
Toute la partie arrière du module se gondole…Je comprends qu’on est en train de chuter vers Vaha. Je suppose que Ripou est en train d’utiliser l’anti-g pour avoir un minimum de manoeuvrabilité.
_ Giuse … où est Giuse ? je gueule soudain.
Laisser un commentaire