Dans ce roman d’Elodie Serrano, nous pouvons suivre les aventures d’un couple d’enquêteurs du paranormal… Enfin de paranormal, pas tout à fait car Gauthier Guillet et Anna Cargali ont plutôt tendance à détecter les arnaques autour des “phénomènes” plus qu’à appuyer sur la recherche de la cause paranormale… Ce qui nous met dans le début dans une situation un peu particulière et nous interroge sur le public visé. Les personnages me font dire que pour cette pépite 2020 (doit-on vous rappeler que les Indés de l’imaginaire mettent en avant chaque mois de février certain.e.s autorices ?), Cuits à point est plutôt à destination d’un public jeune.
il est logique que vous ne croisiez que des arnaques si vous ne travaillez que pour les gens aisés. Ces individus s’ennuient ou attirent les profiteurs qui essaient de leur soutirer un peu de leur fortune. Moi-même, quand j’acceptais des offres de cette tranche de la société, il y a longtemps, je ne tombais également que sur de faux fantômes et autres joyeusetés.
Lors des premiers échanges, nous découvrons donc ce couple que tout oppose et qui, malgré tout, représente un grand standard : un mentor et son élève font équipe pour résoudre des énigmes. Ce qui est assez marqué aussi est la volonté de nécessairement monter l’arnaque qui se cache derrière les événements. Et pour cela, quoi de mieux qu’un vieux français bougon et râleur qui ne semble pas voir l’intérêt de sa partenaire (veuve) pour sa personne.
Alors, après avoir pu voir comment fonctionnait ce duo au travers d’une enquête rondement menée, les deux collègues sont appelés de toute urgence en Angleterre pour tenter de comprendre pourquoi les températures ont tant augmenté ces derniers temps. Ils se verront adjoindre un local, beaucoup plus prompt à accepter des explications non logiques, pour les accompagner et tenter de sauver le royal royaume.
J’ai trouvé que le roman allait vite et que, bien qu’agréable à lire, ne bénéficiait que peu de suspens… J’irai même jusqu’à dire que j’ai trouvé un peu dommage la facilité avec laquelle la situation se révèle. Je m’attendais à beaucoup plus d’opposition entre les différents personnages, et ai donc été un peu déçu que cela ne cantonne finalement qu’à quelques passes d’arme qui reste anecdotique dans le roman. J’ai ressenti un petit côté Mulder / Scully dans ce duo, avec bien sûr l’inversion des personnages et j’ai trouvé finalement que c’est le personnage d’Anna qui était le plus intéressant de par l’époque (nous sommes au XIXème siècle) et la place qu’elle prend au sein de l’équipe.
Pourtant, ce roman se lit très bien et nous permet de passer un très bon moment. Je le garderai en lecture loisir donc et plus comme dit plus haut pour un public relativement jeune, les événements étant finalement prévisible.
ActuSF (Février 2020) – Bad Wolf – 283 pages – 19,90€ – 9782376862376
Couverture : Dogan Otzel
Gauthier Guillet et Anna Cargali parcourent la France pour résoudre des mystères qui relèvent plus souvent d’arnaques que de véritables phénomènes surnaturels. Mais leur nouvelle affaire est d’un tout autre calibre : pourquoi la ville de Londres subit-elle une véritable canicule alors qu’on est en plein hiver et que le reste de l’Angleterre ploie sous la neige ? Se pourrait-il que cette fois des forces inexpliquées soient vraiment en jeu ?