Les éditions de la Volte propose au travers du titre Galeux de découvrir un auteur américain, Stephen Graham Jones, inconnu en nos contrées alors qu’il a déjà sévi dans plusieurs romans (près d’une vingtaine) aux Etats-Unis.
Et Galeux va nous faire découvrir une famille un peu particulière au travers de l’histoire d’un jeune garçon dont nous ne saurons jamais le nom.
Cette famille court les routes et d’étranges histoires sont racontés par l’aieul de la famille, mettant en avant que la famille est une famille de loup-garous. Et c’est bien là que le bats blesse, quand notre jeune narrateur, au travers des histoires de son grand-père – et de la vie de son oncle et de sa tante – se rendra compte qu’il semble ne pas avoir les mêmes pouvoirs que sa famille.
Pour autant, est-ce tellement important d’appartenir à ce clan ? C’est une des questions qui se posent dans cet excellent récit qui va vous faire découvrir une communauté qui a du s’adapter pour être intégrer au risque, dans le cas contraire et comme c’est le cas pour le narrateur et ses proches, de se retrouver totalement marginaliser, obligés de vivre de petits boulots notamment.
Et cette vie de fuite perpétuelle, c’est ce que nous allons vivre avec eux comprenant mieux ce qu’est être un loup garou par la même occasion. Car bien loin de l’image tant véhiculer dans les œuvres d’horreur, la vie de loup-garou n’a rien de bien enviable. S’il est vrai que vous réussissez à avoir une force importante, alliée à une capacité de récupérer des pires blessures d’une façon incroyable, la transformation en elle-même est loin de devoir être prise à la légère. Entre la nécessité de faire un choix judicieux en terme vestimentaire, au risque dans le cas contraire d’avoir une fin de vie bien compliquée, ou les conséquences qui pourraient se révéler dramatiques suivant le régime alimentaire que vous aurez choisi sous votre forme animale, il y a de grandes chances que votre survie ne tienne qu’à un fil.
Nous éviterons d’ajouter à cela la crainte de la fameuse balle en argent qui peut vous condamner de façon certaine à une fin douloureuse… Ce sont tous ces petits détails, cette recherche de petites anecdotes qui font aussi de Galeux un livre à part, un livre parlant d’une thématique pourtant connue mais avec un regard neuf.
Le centre de l’intérêt restant bien entendu sur ce jeune homme, que nous suivons de sa jeunesse jusqu’à son adolescence. Un jeune homme qui a perdu sa mère dès sa naissance et qui va tenter de comprendre ce qu’il est et surtout ce qu’il doit être, un jeune homme qui va marcher dans les pas de son grand-père mais aussi d’un oncle qui revendique sa différence et une tante protectrice. Un jeune homme surtout qui cherche sa place dans son monde mais aussi dans sa famille.
Un roman étrange et déroutant mais tellement intéressant….
La Volte (mai 2020) – 368 pages – 20 € – 9782370490902
Traduction : Mathilde Montier (Etats-Unis)
Titre Original :
Couverture : Corinne Billon
Quand une réputation de galeux vous colle à la peau, s’intégrer à la société apparaît comme un défi insurmontable. Tout enfant qu’il est, le narrateur a bien conscience de l’injustice qui frappe sa famille – lui l’étrange, lui le paria, avec sa tante Libby, son oncle Darren, sa mère morte et son grand-père prétendument timbré. Bâtard et anonyme, comme tous ces autres qui ne trouvent pas leur place, il cherche sa nature dans les espaces brûlants du sud des Etats-Unis, la bestialité à bras-le-corps. Et pour l’aider à tenir sur la route sauvage qui sinue sous ses pattes, il ne lui manque peut-être qu’un peu de cette tendresse humaine, celle qui rend l’exil plus doux.