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Interview : Sire Cédric

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Sire Cédric, qui n’est pas un inconnu dans le monde du fantastique avec des nouvelles parues déjà dans différentes anthologie dont French Gothic, sort ce mois-ci aux éditions Nuit d’avril son premier recueil… Occasion pour nous de le web-rencontrer…

Allan : : Bonjour Sire Cédric et merci d’avoir accepté à répondre à quelques unes de nos questions dans le cadre de la parution de ton recueil de nouvelles Déchirures aux Editions Nuit d’Avril.

Cédric : : Avec plaisir Allan !

Allan : : Commençons par essayer d’en apprendre un peu plus sur l’homme : Sire Cédric, qui es-tu, d’où viens-tu et surtout où vas-tu ?

Cédric : : Haha, je ne sais pas encore vraiment qui je suis (mais qui le sait, hein ?) juste un grand enfant qui a tendance à n’en faire qu’à sa tête. Études d’anglais, passion pour la littérature et les voyages, nets penchants pour les divers plaisirs de la vie, fascination pour les ambiances magiques. Je ne sais pas non plus où je vais, mais je m’y rends sans me presser, en me délectant du voyage qui jusqu’ici a toujours été des plus plaisants.

Allan : : Ta carrière est faite de journalisme, de traduction, d’édition (NdW : participation active à la vie des Editions de l’Oxymore) et bien sûr écrivain… Comment gères-tu ton temps pour mener de front toutes ces facultés ?

Cédric : : Je suis complètement désorganisé au contraire, et je n’ai jamais vraiment su gérer mon temps. J’ai juste la chance d’être, bien souvent, entouré par des amis plus matures que moi qui n’hésitent pas à me recadrer quand je dérive un peu trop (je n’en finirai pas de remercier Léa Silhol pour cela, par exemple). Sinon, j’ai tendance à me lancer spontanément dans toute activité qui me plaise et me motive, de sorte qu’au bout du compte, certains projets se concrétisent le plus naturellement du monde, c’est tout. Dernier exemple en date, j’ai intégré un groupe de metal (dont le nom est Grimoria, un peu de pub ne fait jamais de mal ^^) et l’alchimie a si bien fonctionné que nous avons composé un album entier en quelques mois. Premier concert le 16 juillet 2005 à Toulouse, qu’on se le dise ! Ensuite, l’écriture demeurant pour moi un intense plaisir, je trouve toujours un peu de temps pour griffonner mes cahiers ^^

Allan : : De ce fait, si de par tes nouvelles tu es connu et reconnu, ce recueil est le premier que tu sors – tes autres nouvelles paraissant dans des zines ou des anthologies : pourquoi avoir fait ce choix de retarder une parution bien à toi ?

Cédric : : Ah, tu vois bien, que je suis mal organisé ? ^^ Disons que, jusqu’à présent, j’ai nourri cette fâcheuse tendance à me disperser… Mon premier livre pro a été l’anthologie Polar chez l’Oxymore. En tant qu’auteur, j’avais déjà eu la chance de voir mes nouvelles publiées ici et là, dans des anthologies superbes telles que Chimères chez l’Oxymore, ou Baisers de Sang aux Belles Lettres, et j’ai même sorti quelques recueils dans les réseaux underground (diffusion plus que confidentielle donc, et tous depuis longtemps sold out) mais Déchirures est mon premier recueil solo professionnel, correctement diffusé. Il marque une étape essentielle pour moi, pour mon évolution personnelle et aussi pour ma « carrière d’auteur » (tadaaa). Sans compter que Nuit d’Avril est le seul éditeur actuel à se spécialiser dans le fantastique : il m’a semblé logique (et enthousiasmant) de participer à l’aventure de cette toute jeune structure !

Allan : : Quand j’ai lu la préface de Gérald Duchemin, j’ai eu peur de ce que j’allais lire par la suite, tant semblaient noirs tes écrits et puis, je me suis lancé pour me rendre compte que si les histoires sont résolument noires, le style lui est « léger » et agréable à lire… On a l’impression d’un décalage entre les faits et leurs expression : volontaire ?

Cédric : : Je tiens d’abord à dire que c’est un grand honneur que m’a fait Gérald Duchemin, car je suis un fervent admirateur de ses romans ! Ensuite, c’est toujours un peu fou, la vision que les gens ont de moi, et de mon univers… Il semble que certaines personnes hésitent à me lire, s’imaginant que j’écris des horreurs ^^ alors que c’est à peu près l’inverse : tout ce qui m’intéresse c’est de raconter des histoires passionnées. Des histoires bizarres — okay, j’ai un style un peu à part — mais, je l’espère, des histoires palpitantes à lire, même si parfois on s’y retrouve aspergé de flots de sang !

Ensuite, oui, je suis passablement obsédé par les sirènes rouges telles que la violence ou la sexualité, que l’on retrouve donc dans un peu tout ce que je fais, mais je les exprime toujours de façon esthétique ^^ S’il y a une chose que je déteste et vomis par-dessus tout, c’est la vulgarité.

Allan : : Chacune de tes nouvelles prend appui sur des faits que l’on pourrait juger a priori anodins et qui vont faire basculer les personnages très rapidement dans le surnaturel : d’où te sont venues les idées ?

Cédric : : J’ai juste une vision très particulière du monde, et de ce qui s’y déroule ^^ Mais l’intérêt d’une bonne histoire est qu’elle nous emmène là où on ne s’y attendait pas non ? Dans celles de Déchirures, il y a beaucoup d’action et de rebondissements. J’espère que les lecteurs apprécieront le voyage.

Allan : : D’ailleurs quand on parle surnaturel, et gothique notamment, on a quand même l’impression que tu prends appui sur des légendes, mythes ou en tout cas cultures faisant plus appel aux divinités issues de la Terre que ce qu’on a l’habitude de voir habituellement dans le genre (vampires et autres loups-garous)… Une volonté de montrer l’importance de la Terre nourricière ?

Cédric : : L’expression de mon amour de l’harmonie, plutôt. Je ne suis pas manichéen. Contrairement à un certain courant horrifique vieille école qui invente des méchants monstres dans le but de mettre la gentille normalité en danger (pour la faire triompher, à la fin, à grand renfort de trompettes) ma démarche se situe à l’exact opposé : mes créatures sont issues de l’étoffe de la Terre, du Ciel, de nos rêves (ou de nos cauchemars). Elles s’inscrivent, comme toute chose, dans le tissu profond de l’univers. Cela me semble bien plus logique. Dans Nenia, on découvre une demoiselle qui joue de la harpe avec les rayons de la lune par exemple. C’est l’idée.

Allan : : Les personnages surnaturels sont-ils tirés de vraies légendes ou sortent-ils tous de ton imagination ?

Cédric : : Les légendes indiennes sont exactes, mais elles ne sont qu’évoquées. En ce qui concerne mes divers démons (qui ne sont pas si mauvais que cela en fin de compte, mais comme le fait remarquer Asiel dans Deathstars, ce sont quand même des démons, faut pas déconner non plus ^^) je me permets de réécrire la mythologie judéo-chrétienne… à ma façon ^^

Allan : : Tu profites de tes écrits pour véhiculer des messages : on y recense entre autre la lâcheté des hommes, la violence gratuite, l’extrémisme religieux… L’écrit reste-t-il pour toi l’un des meilleurs vecteurs pour faire passer un message ?

Cédric : : J’ai juste une personnalité. Que cela ne soit pas confondu avec un message, je ne suis pas Raël non plus ^^ En ce qui me concerne, l’art est une quête, pas un dogme, je tiens à insister sur ce fait pour ne pas que les lecteurs se fassent de fausses idées. J’écris des histoires, et juste cela. Il y a — forcément — une logique et une vision toute personnelle de la réalité qui s’en dégagent, c’est absolument normal. Le reste se passe dans le cŒur du lecteur. Je suis aux anges si j’ai pu le toucher, d’une façon ou d’une autre.

Allan : : Les skinheads sont impliqués dans deux nouvelles de ce recueil : sont ils pour toi la représentation humaine du mal absolu et malheureusement lui bien réel ?

Cédric : : Pas la représentation du mal, ils en sont ses marionnettes tout au plus. Ce qu’ils incarnent dans ces deux textes, c’est juste un retour à l’état primitif (alors que certains autres personnages, en se métamorphosant en animaux, font au contraire preuve d’une évolution car ils se retrouvent eux-mêmes). Les nouveaux sauvages peuvent tout aussi bien être vêtus de casquettes et survêtements qu’avoir les cheveux longs et écouter du black metal. Et là, malheureusement, la réalité et la fiction se rejoignent. La dégénérescence ronge la société. D’où, en ce qui me concerne, un besoin de rêver d’autant plus accru ^^

Allan : : Au final, quel regard portes-tu sur ce recueil ?

Cédric : : J’en suis extrêmement satisfait ! Il reprend des textes anciens et récents, et les voir ainsi réunis et se mettre en perspective les uns par rapport aux autres est assez grisant. Déchirures est une pièce de plus à mon puzzle personnel. Certains personnages reviennent d’un texte à l’autre, et réapparaîtront encore dans de prochaines aventures. En quelque sorte, ce recueil annonce déjà la suite ^^

Allan : : Quel message voudrais tu faire passer à nos visiteurs pour les inciter, si le besoin s’en fait encore sentir, à lire tes écrits ?

Cédric : : Que j’espère sincèrement qu’ils passeront un bon moment, et qu’une partie de mon monde restera avec eux une fois les pages refermées.

Allan : : Quels sont tes projets pour l’année en cours ou à plus long terme ?

Cédric : : La publication de mon premier roman, qui approfondira ce monde des rêves ^^

Allan : : Puisque je sais que tu connais le site : qu’en penses-tu ?

Cédric : : Fantastinet est une excellente initiative qui propose un vaste panorama de l’imaginaire et ses acteurs. Une bonne relecture orthographique ne ferait pas de mal cela dit, mais c’est bien connu je suis un emmerdeur ^^

Allan : : Que peut-on te souhaiter ?

Cédric : : Que cette interview donne envie à tes visiteurs d’acheter mon recueil (rire démoniaque). En tout cas je te remercie Allan : pour cette agréable interview.

Allan : : Le mot de la fin sera :

Cédric : : Rock’n roooooll !


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