Réalisée par :mail
Date :janvier 2005
Allan : Avant de commencer, jaimerais que tu parles un peu de toi, de ton parcours antérieurement à lédition de ton premier roman Par le sang du démon.
Virginia : Je mappelle Virginia Schilli, jai 20 ans et quand je nécris pas, je fréquente luniversité de Metz en tant quétudiante en licence danglais. Jaime les rongeurs, le doom Death Metal ainsi que le Gothic Metal et je collectionne la littérature qui se rapporte aux vampires. Jécris depuis lâge de 7 ans, de la Dark Fantasy depuis que jai 14 ans. Jai écrit pas mal de romans mais Par Le sang du démon est le premier que jai réussi à achever. Javais 18 ans.
Allan : Quels sont les auteurs qui tont marqué ? Je ne dois pas me tromper en disant quAnne Rice (Entretien avec un vampire, Lestat le vampire,
) en fait partie ?
Virginia : A 14 ans, jai lu La Reine des Damnés et ce fut littéralement une révélation. Je ne métais jamais intéressée aux vampires auparavant et tout à coup, jai presque eu la conviction davoir trouvé un sens à ma vie ! Depuis, je suis toutes les nouvelles parutions de Rice, que je lis en anglais. Jadore aussi H.P. Lovevraft dont luvre me fascine, Tanith Lee, Léa Silhol, Robert Weinberg, Bram Stocker, Sophocle, Oscar Wilde ainsi que les innombrables “sourcebookds” édités par White Wolf pour leurs JDR Vampire : the Masquerade et Vampire : the Dark Ages.
Allan : Quest ce qui tattire chez les vampires, laspect prédateur ou plutôt leur humanité ?
Virginia : Cest évidemment le conflit intérieur entre laspect “prédateur” et “humaine” qui présente de lintérêt. Lhistoire dun pleurnichard ou dune bête sanguinaire ne serait pas aussi captivante, à mon sens.
Allan : Passons maintenant à ton premier livre : quel effet cela fait-il dêtre publiée malgré ton jeune âge (puis-je dire que tu as 20 ans ??) ; cela na pas dû être facile de trouver un éditeur ?
Virginia : Lorsque jai achevé Anders (alors ainsi intitulé), javais 18 ans. Jai tenté au culot denvoyer des synopsis à une bonne douzaine déditeurs de fantastique, mais je nai reçu aucune réponse concrète après 1 an ½ alors jai remisé mon manuscrit et je suis passée à autre chose. Je ne mattendais de toute façon pas à ce quon laisse sa chance à une si jeune inconnue aussi facilement. Maintenant que je suis éditée, je suis bien évidemment fière et jespère ainsi arriver à me faire connaître, car je nécris pas pour que mes histoires moisissent dans mes tiroirs !
Allan : Comment cest passé la rencontre avec Thierry Rollet (NdW : Responsable des éditions du Masque dor) ? En tout cas, il ne tarit pas déloge à ton égard !
Virginia : Je crois que cétait en mai 2004, je suis tombée par hasard sur un appel de textes des Editions du Masque dOr qui recherchaient des manuscrits fantastiques pour leur nouvelle collection. Je me suis dit quil était peut-être temps de ressortir Anders et de retenter ma chance. Très vite, Thierry ma communiqué son vif intérêt et en septembre, le livre est sorti sous son titre actuel après que les souscripteurs se soient mobilisés pour supporter un premier tirage. Je suis heureuse quil mait donné ma chance.
Allan : Quel a été ton ressenti lorsque tu as tenu le premier exemplaire dans tes mains ?
Virginia : Honnêtement, jai été moins émue que ce à quoi je métais attendue : cela navait rien de transcendant ! Cependant, je suis très fière de mon livre qui en plus a une superbe couverture gracieusement faite par lillustratrice Shila.
Allan : La femme au centre de lintrigue se retrouve transformée en vampire plus ou moins volontairement, succombant à une volonté de vengeance qui lui jouera des tours
Pourquoi avoir poussé le vice jusquà transporter son âme / esprit dans le corps de son bourreau ?
Virginia : Mais parce que je suis pétrie de vice ! Sans rire, se retrouver sans lavoir voulu dans le corps dAnders implique quelle soit condamnée à jamais à avoir la mort de son aimé sur la conscience et surtout quelle doive assumer son rôle auprès dune famille qui ne se doute de rien. Cest de ce fait ce qui entraîne la déchéance foudroyante au centre du roman.
Allan : Je ne me souviens pourtant pas davoir jamais entendu de tels faits sur les vampires : était-ce pour toi important de mettre un tel apport au mythe des vampires ?
Virginia : Je ne suis pas une puriste. Je pense quil est possible dajouter toutes les caractéristiques imaginables à un vampire du moment que cest bien traité. Il serait dommage de sen tenir toujours à ce qui a été précédemment fait sur le sujet. Nous tournerions en rond, produisant sans cesse des clones pâlissants de Dracula ou de Lestat et ce mythe finirait par appartenir au passé.
Allan : Javoue que je nai pas été très emballé dans les moments intimes que vivaient Anders avec son page puis avec son séraphin
Pourquoi avoir voulu tant insisté sur ce point ?
Virginia : Je ne suis pas daccord avec toi sur ce point. Premièrement je nai pas insisté tant que ça ! En effet, les deux passages dont tu parles sont traités de façon implicite. Je laisse travailler limagination du lecteur qui le désire et je nagace pas celui qui a envie de se concentrer sur laventure avec de lérotisme gratuit. Dans un second temps, la dimension à la fois cruelle et crue bien plus présente dans dautres chapitres (il y a quand même la scène damour avec Ketuel puis celle du viol par Anders) est bien volontaire car tant quà écrire je voulais une intrigue qui ait des tripes dans tous les domaines. Et je pense avoir réussi !
Allan : On se rend compte malgré tout quAnders ne fera que subir son nouveau sort sans jamais vraiment réussir à profiter malgré tout de sa nouvelle immortalité : les vampires sont-ils condamnés ad vitam aeternam à une vie triste et sans couleurs à tes yeux ?
Virginia : Il faut garder en mémoire que mon héroïne / Anders est un(e) mortel(le) qui a pactisé avec un démon. Et comme dans tout pacte, il y a un prix à payer. Ici, cela se traduit par le poids du remords, la dépendance au sang humain, la jalousie et la trahison de ses pairs. Jai délibérément créé un vampire sur lequel le destin sacharne, mais sa vie est loin dêtre sans couleurs ! Mes prochains persos vampires prendront leur immortalité en main différemment et nous verrons bien si leurs aventures prennent un tour moins tragique.
Allan : Quels sont tes projets ? Peut-on espérer une suite ?
Virginia : Oui, il y aura une suite et fin aux péripéties dAnders Sorsele. Elle fait le parallèle avec le premier volume, éclaircit certains points, introduit de nouveaux persos mais se concentre surtout sur les héros du 1er. Je nen dirai pas plus mais un extrait est dores et déjà dispo sur le site de LSH Le mariage du Ciel et de lEnfer. Autrement, je devrais faire paraître prochainement des nouvelles dans des zines. Jai plusieurs romans de dark-fantasy en chantier, ainsi quun cycle sur les anges déchus (une vision tellement personnelle quil paraîtra sûrement à titre posthume !)
Allan : As-tu eu le temps de visiter Fantastinet et si oui quen penses tu ?
Virginia : Oui, javais déjà visité le site, car je me tiens au courant des nouvelles parutions. Il est complet, facile à consulter et agréablement mis en page.
Allan : Le mot de la fin sera ?
Virginia : Merci de têtre intéressé à mon premier roman, jespère tavoir apporté quelques éclaircissements. Bien évidemment, je ne peux que souhaiter que les visiteurs de Fantastinet aient envie de découvrir Par le Sang du démon, LE roman de fantastique qui a traumatisé ma grand-mère ! Bonne continuation à tous