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La vieillesse de l’Axolotl de Jacek Dukaj

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Service de Presse

Pour le mois de l’imaginaire, les éditions Rivages et leur collection imaginaire, avait fait le choix de La vieillesse de l’Axolotl de l’auteur polonais Jadcek Dukaj. Le roman est atypique autant sur le fond que sur la forme.

Fin du monde !

Difficile de comprendre ce qui se passe mais un genre de rayon cosmique détruit l’ensemble des organismes vivants. Les végétaux, les animaux et bien sûr l’humanité, ne résistent pas à cet événement dont l’origine reste mystérieuse. La décision à prendre doit l’être tout de suite et se résume finalement à deux options. La première consiste à fuir le rayon de la mort et à toujours être en avance sur le faisceau. Pour répondre à cela, un certain nombre de survivants grimpent dans les avions et autres objets volants pour rester loin de leur fin. La seconde option consiste à exploiter un système de bascule par téléchargement dans des machines diverses et variées, suivant une technique issue directement des jeux vidéos.

Mon cher Greg, nous sommes tous des transformers. Et nous ne comprenons pas la nature de cette transformation. InSoul3 était incapable de scanner le cerveau entier, voilà tout, quelques courants superficiels, une ombre de structure, pourvu que cela fasse un bot avatar correct ; tout le reste, c’est du cheat et du pipeau. Tu le savais bien, après tout. Il n’y a eu aucune avancée dans la numérisation des esprits, personne n’a inventé un moyen de changer l’IS3 en un psychopompe magique. Tous les humains ont disparu depuis vingt-trois jours. Il ne reste plus que nous.

Concrètement à ce qui était imaginé, le téléchargement n’est pas complet et une partie de ce qui fait l’humanité reste sur le bord de la route. Au travers de ce roman, c’est toute cette nouvelle humanité que nous allons pouvoir découvrir. Une humanité qui va rester coincé dans ses contradictions, continuant à trouver des motifs d’affrontements, que ce soit sur la place de l’homme ou sur les nouvelles religions.

La question de la solitude est centrale, terriblement perceptible au travers du personnage de Greg, tout comme la question de l’apprentissage par les machines en l’absence d’une humanité réelle.

D’ailleurs, on se posera la question de ce qu’est l’humanité…

Une mise en forme particulière.

Si le récit se lit rapidement, ce n’est pas uniquement parce que le texte est entraînant et riche de dialogue… C’est aussi parce que le livre est quand même plein de zones vides. Pourquoi ? Parce que l’éditeur a fait le choix que l’histoire ne soit que sur les pages droites du roman. Les pages gauches étant pour leur part réservées pour les schémas et dessins notamment… Mais pas que. Tout au long de l’histoire, des notes de bas de pages (à défaut de pouvoir les appeler autrement), se trouvent aussi sur les pages gauches pour expliquer des contextes, des concepts ou encore des portions de cette histoire qui continue d’avancer.

Après le temps initial « Apo », nous faisons des bonds réguliers Post-Apo 1 K, Post-Apo 10 K et Post-Apo 100 K pour voir comment ont évolué les différents méchas dans lesquels se sont incarnés les esprits des survivants. Il est étrange de les voir prendre des caractéristiques, des postures et des propos d’humain. Les scènes sont par moment surréalistes, comme par exemple concernant la prise d’alcool par ces géants métalliques…

Toujours est-il que la question du prix du papier à justifier ces derniers temps l’augmentation du coup des romans. Alors, au-delà de la qualité du texte (et il vaut vraiment le détour), il est curieux de laisser autant de place plutôt que de réduire le coût pour le lecteur.

Rivages (Septembre 2024) – Imaginaire – 329 pages – 22,50 € – 9782743664688
Traduction : Caroline Raszka-Dewez (Polonais)
Titre Original : Starosc aksolotla (2019)
Couverture : Platige

Juste avant qu’une catastrophe cosmique éradique tous les organismes vivants de la surface de la Terre, un petit nombre d’humains copient des versions numérisées de leur esprit sur du matériel informatique. Privés de corps, ils continuent d’exister en se téléchargeant sur des machines industrielles, des robots militaires et des sexbots inspirés de mangas japonais. Noyés dans la nostalgie d’un monde perdu, les survivants créent civilisation après civilisation, développent de nouvelles religions, forment des alliances et se livrent bataille. La Vieillesse de l’axolotl interroge l’opposition entre la vie et la mort, le progrès et la stagnation, l’organique et le mécanique, explorant le mystère de l’âme humaine et l’éternelle solitude de l’individu, qu’il soit prisonnier d’un corps animal ou de l’acier renforcé d’un robot.



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